Après avoir cru que l’été était toujours à nos côtés samedi, la réalité nous a frappé de plein fouet comme le vent et la pluie froide sur les visages des festivaliers! La deuxième journée du Mile Ex End Musique Montreal a commencé avec un public moins dense mais d’autant plus déterminé à profiter au maximum du festival.

Sous le viaduc, Kid Koala animait un “bloc party for kid” pour reprendre son expression. Ç’a n’a pas empêché les grands d’en profiter tout autant. Installé à ses platines au niveau du sol, sa performance donnait l’impression d’une démonstration de cette technique de scratch qu’il maîtrise si bien. Conga line, pinata et danse à répondre (oui oui!) ont complété ce set franchement rassembleur.

C’était le temps de quitter l’abri du viaduc pour braver la pluie et prêter l’oreille à la poésie éclectique de Lydia Képinski. Ouvrant avec un morceau inédit bourré de références des années 90 (refrain emprunté aux Cités D’Or, rimes en clin d’oeil à Céline Dion et bien plus), le ton était mis pour ceux qui ne connaissait pas encore le tourbillon de Lydia. Ce ne sont pas les mains engourdies des musiciens qui ont m’y fin prématurément à la performance, mais plutôt un problème d’électricité. La pluie battant son plein depuis plusieurs heures déjà.

Pieds mouillés, mains crispées et nez froid, bah il y a rien là! Les performances à venir promettaient de récompenser la résilience dont ont fait preuve les festivaliers. Basia Bulat, Suzanne Vega, Andy Shauf, Gabrielle Shonk, Helena Deland, Dizzy autant de légendes que de découvertes à partager. Notez le penchant plutôt féminin de la programmation!

Charlotte Cardin a partagé l’enthousiasme de la foule, touchée par les irréductibles festivaliers présents sous l’ondée. Les chansons d’amour interprétées contre vents et marée, littéralement, donnaient un côté très épic à la performance. Sortant un nouveau EP ce mercredi 6 septembre, Charlotte a gâté ses fans avec ses nouveaux titres et quelques reprises. Une fois ce rendez-vous galant terminé, Patrick Watson nous attendait de pied ferme pour un retour au bercail à la hauteur de l’admiration que lui portent ses fidèles.

Avec une scénographie qui débordait des limites de la scène, des choristes tapis en hauteur, et un groupe heureux et généreux, ce fut une soirée remplie de magie et de chaleur. La foule comme intimidée par les arrangements mélodieux, s’est finalement laissée envouter par la magie propre au groupe de Patrick Watson. S’éclipsant quelques instants, le frontman est réapparu dans la foule avec un costume de tentacules aux embouts d’hauts-parleurs lumineux. Mêlé à la foule mystifiée, il lui a demandé de chanter en coeur avec lui, pour un moment des plus précieux du weekend.

La tête remplie de cette magie, il fallait refaire le vide rapidement pour se tourner vers Godspeed You! Black Emperor. Jamais le viaduc n’a autant vibré que sous les cordes des musiciens de ce groupe fétiche montréalais. Médusé par la performance, tous et chacun concentrait ses sens vers la scène pour absorber toute l’intensité de leur arsenal musical.

Morale de l’histoire : les Montréalais chérissent toujours autant leurs artistes et ils le leur rendent bien.

Auteure: Mathilde Lessard

Photographe: Jessica Valoise