Le 30 mai dernier, Michael Kiwanuka a fait groover le Théâtre Corona au grand complet. Accompagné de cinq autres musiciens – à la guitare, à la bass, aux drums, aux claviers et aux percussions –  l’artiste britannique a livré un show de folk-soul assez costaud.

C’est Kaity Dunstan, connue aussi sous Cloves, qui a ouvert la première partie de ce spectacle. Selon moi, la chanteuse a une superbe voix (son accent australien est à tomber) qu’elle exploite à tort sur scène. Elle allait trop dans les notes fortes, trop souvent et ça enlevait toute l’intensité qu’elle aurait pu aller chercher. En enregistrement, l’effet est envoûtant tandis que sur scène, le son est différent et on perd le ¾ des paroles; ça devient plutôt lassant. Elle demeure une chanteuse de talent, un mélange entre Birdy, Nanna Bryndís Hilmarsdóttir (Of Monsters And Men) et Adele avec des influences penchant plutôt vers le soul. Elle a bien du travail à accomplir avant d’égaler cette dernière, mais elle n’a que 21 ans… D’ici cinq ans, elle va clairement faire sa propre tournée, j’y mettrais même ma main au feu (mais je tiens à ma main, alors non).

Puis ce fut au tour de Michael Kiwanuka de venir nous impressionner. C’est fou le don qu’il a de faire ressentir une intimité de bord en bord d’une salle. Probablement un mélange de son aura, de son style musical et des paroles de ses chansons, mais le tout forme une énergie assez remarquable. C’est certain que ce n’est pas le genre de spectacle où tu vas crowdsurfer  ni même chanter les paroles à tue-tête, mais plutôt une soirée où tu remplies ton âme d’une musique où chaque note est sentie. Point.

Faisant la tournée de son nouvel album paru en 2016, Love and Hate, Kiwanuka a débuté la soirée avec Cold Little Heart. Le début de cette chanson étant instrumental, le claviériste était seul sur la scène et fut rejoint par les autres musiciens, puis finalement par notre chanteur. Ils ont joué des titres comme The Final Frame et Falling, alternant avec des morceaux plus entraînants tels que Black Man In A White World, question de faire battre des mains la foule. Kiwanuka avait toujours une guitare en main, tantôt acoustique, tantôt électrique, enchaînant avec Place I Belong, puis avec le single Home Again (2012) et terminant avec quelques titres dont Rule the World. Kiwanuka est ensuite sorti de scène, suivi par le percussionniste, le guitariste et ainsi de suite pour laisser le claviériste seul au milieu du spotlight. Chacun put ainsi avoir son moment de reconnaissance. Et la boucle fut bouclée.

Bien entendu, ils revinrent sur scène pour terminer la soirée avec Love and Hate, avec un sacré solo du guitariste (juste wow, il était fichtrement bon et il le savait). En fait, la seule chose qui manquait à ce spectacle pour qu’il soit impeccable, c’était des choristes. Alors d’ici cinq ans, c’est le Métropolis avec des choristes, right? Merci, bonsoir.    

Auteure: Laura Gauthier

Photographe: Sophia Khmil