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24 mars 2016 – Alors qu’il y a veille de tempête ce soir, c’est l’orage sonique dans le Centre Vidéotron. Malgré une qualité sonore imprécise pendant la première partie du spectacle, les trois groupes délégués de la musique du devil ont livré d’excellentes prestations bruyantes (mais pas trop: le Centre Vidéotron semble limiter un tantinet le niveau de décibels).

Une introduction en douceur? Ha! Pas avec Havok qui démarre en trombe. En fait, on serait bien tenté de les comparer avec Slayer tellement leurs riffs de guitares sont rapides et violents. Après seulement 30 minutes, le groupe du Colorado termine avec “Give Me Liberty… Or Give Me Death”. Et tant qu’à y être, le chanteur quitte la scène en injuriant copieusement les politiciens. Toujours en douceur…

Pendant 45 minutes, le Centre Videotron vibre au rythme du death metal mélodique de Children of Bodom. Aussi antagonique que cela puisse sonner pour les non-initiés, ce style mérite pourtant une bonne écoute: d’une part, on retrouve la brutalité de la batterie ainsi que les paroles criées; d’une autre, le synthétiseur et les harmonies des guitares ajoutent une certaine mélodie. Ce contraste est particulièrement frappant sur “Lake Bodom”, un des morceaux les plus connus du groupe finlandais. À la surprise de biens des personnes, le bassiste, Henkka Seppälä, s’adresse à la foule en français*; il témoigne que c’est un honneur d’être en tournée avec Megadeth, et que c’est leur trentième spectacle ensemble en carrière. Children of Bodom cède donc la place à la tête d’affiche de la soirée sur “Downfall”, le temps d’un autre mosh-pit.

Suite à une courte introduction multimédia, Megadeth embraye rapidement avec “Hangar 18”. S’ensuit le nouveau morceau “The Threat Is Real”: très, TRÈS fidèle à l’enregistrement studio, le vidéoclip est également diffusé en même temps sur écran géant. On constate immédiatement que la période de rodage est loin derrière: la synchronisation est parfaite, les solos impressionnants et Dave Mustaine chante et grogne comme à son habitude. De surcroît, les voix secondaires sur “Trust” et “Dystopia” sont très bien intégrées.

Évidemment, la parution du nouvel album Dystopia implique un focus sur ces nouvelles chansons. De fait, la formation en jouera au moins cinq: “The Threat is Real”, “Post American World”,  “Poisonous Shadows”, “Fatal Illusion” et “Dystopia”. Bien que non prévue sur la set list originale, le groupe ne pouvait s’empêcher de jouer “À Tout le Monde”, surtout devant une foule francophone! De fait, pour la plus grande part de la chanson, Mustaine s’est un peu éloigné du micro pour céder la parole à l’amphithéâtre. Visiblement ravi, le chanteur prend même le temps de témoigner sa gratitude de jouer à Québec (deux fois plutôt qu’une en un an). Pour bien terminer la soirée, la formation américaine conclut sur quelques uns de ses classiques: “Symphony of Destruction”, “Peace Sells” et “Holy Wars”.

Il n’y a aucun doute que Megadeth a toujours sa place au sein du Big 4 du trash metal. Oui, la voix de Mustaine n’est plus la même, mais la portion instrumentale est toujours aussi précise et énergétique. On reprochera des performances d’introduction trop courtes, mais souvent, on doit faire ce que l’on peut avec les contraintes logistiques. En cette fin de tournée nord-américaine, on souhaite donc à Megadeth une bonne virée en Europe.

(*) Véritable polyglotte, il parle également anglais, suédois, espagnol et portuguais, en plus de son finnois maternel.

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Auteur: Mathieu Bonin

Credit photo: Archives Thorium Mag