Vendredi 09 Juin 2017 – Pour sa deuxième édition, le Download Festival France a atterri sur la base aérienne 217 de Bretigny-sur-Orge. Le festival parisien nous a offert les 9, 10 et 11 juin derniers une sélection éclectique de concerts des plus détonantes, sous une chaleur écrasante. Arrivés vendredi, le week-end commence sous un soleil de plomb, plantés dans les embouteillages… il nous aura fallu quasiment 2h pour faire les 11 kms qui nous séparaient de notre adorable petit logement à la douce quiétude du site explosivement rock !!! Une belle réussite pour une première sur ce site. Cette année plus de 120 000 places ont été vendues et plus de 12 000 campeurs sont présents. Malgré quelques petits détails d’organisation encore à peaufiner, la très probable pérennisation du site promet de grands moments pour les éditions à venir. Cette année le Download se déroulera sur 4 scènes sur le site ainsi qu’une scène sur le camping, avec pas moins de 63 concerts sur 3 jours… autant vous dire qu’il a été impossible de tout voir ! Alors, après les nombreux concerts immanquables, nous avons choisi de vous faire partager nos goûts plus personnels et nos envies de découvertes.

C’est après avoir récupéré non sans quelques difficultés d’aiguillages nos pass, bracelets, mis quelques pessos sur nos cashless, que nous avons entamé notre marathon de concerts avec The Cadillac Three sur la Spitfire stage. C’est, casquettes vissées sur la tête, que les 3 potes d’enfance originaires de Nashville, Tennessee ont su motiver rapidement les premiers festivaliers à s’agiter joyeusement dans la boue laissée par les pluies de la veille. Le son d’un bon rock sudiste (ou rock country fuzz, comme ils aiment qualifier leur style) pour commencer, nous avertit sur la diversité de la programmation. Une belle première pépite à découvrir avec leur troisième album Legacy qui sortira le 25 août prochain.

Et voilà que déjà le dilemme se pose pour nous… deux concerts que nous ne voulons pas manquer en quasi simultané… mais grâce à un accès au pit photos échelonné et donc plus longs sur la Warbird Stage, on a pu profiter un peu des deux. Nous avons donc commencé avec Kvelertak sur la MainStage 1, un groupe heavy métal norvégien, venu à l’occasion faire la promo de leur album Nattesferd sorti en 2016. Le groupe nous offre une belle prestation scénique. Un ensemble instrumental qui vaut le détour avec 3 guitaristes portées par leur chanteur à la voix puissante, coiffé de son masque tête de hibou. Les vikings assurent un show de qualité. Du rock’n’roll heavy, avec une pointe de black métal, qui a séduit des plus blackeux aux plus punk rockeurs présents. Ils n’ont d’ailleurs pas fini de démontrer leur talent en assurant la première partie de la tournée 2017/2018 de Metallica.

Mais pas le temps de s’attarder, c’est au pas de course que nous rejoignons la Warbird Stage (scène couverte), il était hors de question de manquer la dernière mouture marseillaise de Dagoba. J’étais super enthousiaste de voir leur nouvelle formation. Je n’ai pas été déçue et à voir l’espace couvert de cette scéne plus que bondé, je n’ai apparemment pas été la seule…Wether avec sa basse nous a régalé de son énergie communicative, il n’a pas masqué sa joie d’être ici. Shwater, le chanteur, a rapidement mis le feu à grand coups de voix et de gorgées de Jack, faisant allègrement jumper un public qui s’est vite laissé aller à la formation d’un circle pit autour de la régie. Pour une première sur le festival, le groupe à block partage avec nous une setlist reprenant un florilège de leurs différents albums, avec en prime Inner Sun le premier single de leur nouvel opus Black Nova qui sortira le 25 août prochain, avec en exclu juste pour nous, le titre When winter. Il n’est pas tout a fait 18h quand, curieux de tester le bon fonctionnement de nos cash less…nous nous octroyons un petit détour par le bar avant de rejoindre sur la MainStage 2 les anciens de Dinosaur JR. L’ambiance détendue de ces rockeurs de la préhistoire avec plus de 30 ans de carrière m’a permis de siroter tranquillement ma bière qui n’était déjà plus très fraîche. Même si leur prestation n’était pas transcendante avec un son assez médiocre, il était facile de se laisser porter doucement par la voix du chanteur à la guitare rose. Le petit plus de leur prestation, une reprise de Just like heaven des Cure, un moment de détente bienvenu. Avec un rock indépendant subtilement teinté de mélodies pop, ce groupe reste un incontournable de la scène alternative rock.

Changement de scène, changement de style, avec le trio américain Blink182. Bon, même si le punk rock pop à la sauce californienne ne fait pas partie de mes favoris, il faut avouer qu’ils rassemblent du monde sur la MainStage 1 et font largement bouger leur public qui reprend en cœur les standards du groupe comme First date. Une ambiance scénique indéniable tout feu tout flamme et l’absence de vent a assuré une bonne qualité de son tout au long du set. Pendant ce temps-là, sur la Warbird Stage, les plus métaleux n’étaient pas en reste avec la petite bombe de violence hardcore made in USA de Hatebreed. C’est en faisant le tour des stands du site pour vous dégoter quelques perles sur l’ambiance du Download, tout en grignotant de quoi recharger les batteries, que nous avons rejoint tranquillement la MainStage 2. Il est 20h25 quand Gojira, présent pour la deuxième fois sur le Download, démarre par un fracassant solo de batterie. Le plus basque des groupes de métal, nominé 2 fois au Grammy Awards a encore su faire honneur à son public en offrant une prestation bourrée d’énergie, mêlant illustrations hypnotiques et effets pyrotechniques.

Nous quittons maintenant cette atmosphère volcanique pour retrouver la plus grosse tête d’affiche de ce premier jour de festival. Linkin Park sur la MainStage 1 a attiré la foule et les foudres…Clairement, l’accueil des fans a été plus que mitigée sur la nouvelle direction musicale électro-pop-rock que tente de prendre le groupe de néo métal américain. Même s’ils ont encore su déchaîner les passions sur leurs vieux tubes comme, In the end, Bleed It Out et Numb, beaucoup quitteront le concert prématurément. La nuit tombe sur la BA 217 et personnellement je n’ai pas demandé mon reste pour m’échapper et partir découvrir un groupe pourtant fondé au début des années 80, les Skinny Puppy. Des mutants d’électro-indus complètements déjantés aux looks gores et à la scénographie complètement délirante, on n’est pas déçu du voyage. Et pour clore notre soirée, en dernier concert, un beau cadeau, Nostromo. Après 11 ans d’absence, la formation culte toujours aussi incisive et puissante nous a servi son fameux cocktail survolté de métal, hardcore, trash, grind, volant presque la vedette à la tête d’affiche.

C’est sur une très bonne impression que s’est achevée cette première journée Downloadienne, qui a été intense depuis l’aube. Nous avions hâte de retrouver le calme et le confort de notre lieu de villégiature du week-end, mais il nous tardait déjà de découvrir la suite des festivités…

Auteure : Lydie Bernard

Photographe : David Torres