Mee and Mee

Mee and Mee

17 Mai 2016 – Retour au Saint des Seins pour la deuxième demi finale du Roi de la Zik ! Après la soirée typée rock de la semaine dernière, ce soir c’est le côté pop de la sélection qui défend sa place en finale.

Premier des cinq groupes de ce soir, c’est avec Dans le Même Sac qu’on démarre. La formation comporte cinq musiciens Mehdi et Nella se partageant le chant et la guitare, Ludo à la basse, Didier aux percussions et Alice au violon. Ils nous proposent une pop chaleureuse avec quelques touches exotiques. Les compositions sont entraînantes et une bonne énergie se dégage sur scène. Même Alice, qui ne contribue pas à tous les morceaux, réussi à utiliser ses moments de blanc pour jouer de son petit déhancher et essayer d’entraîner les quelques fans présents. Un morceau me marque particulièrement, quand Nella, de sa voix chaude et groovy prend seule le micro pour créer une ambiance douce et agréable. Les morceaux où le chant alterne avec Medhi ne me plaisent vraiment pas, son jeu à la guitare électrique est très sympa mais sa façon de chanter/raper à la manière des chanteurs français des années 90 (type Manau) tout en balançant quarante références pop culture à la seconde…  ça ne passe vraiment pas. Le bar s’est remplis et au bout de leurs vingt minutes de set, malgré quelques erreurs et problèmes techniques, les musiciens reçoivent un bon accueil et semblent satisfait de leur performance.

Au tour maintenant de Mee and Mee. La jeune Fanny m’avait déjà séduite en quart de finale et j’attendais son set avec impatience. Surprise cependant pour ce soir, la guitariste qui était accompagnée de trois musiciens la dernière fois, revient avec une unique consœur, qui se charge des percussions et des chœurs. Fardées à l’indienne et toutes de plume vêtues – tenue très réussie d’ailleurs – les musiciennes ont tout le soutient de la salle derrière elle, celle-ci est remplie d’admirateurs au taquet. La chanteuse charismatique propose une pop-folk entraînante, rythmée ou mystique selon les morceaux. Ce soir, l’utilisation de différents tambours et percussions donne une profondeur étrange et agréable au set. Les filles assurent sur scène, la performance pourrait tomber dans le ridicule mais elles ont cette justesse qui fait qu’elles arrivent à entraîner leur public. La fin arrive, et certains réclament activement du rab’. Il va falloir se faire à l’idée qu’il y a des règles dans un tremplin les enfants, vous avez déjà eu vingt minutes d’une très bonne performance, laissez la place aux autres sans faire d’histoire.

Si la semaine dernière la programmation proposait des groupes aux styles plus ou moins similaire, ce soir on jongle d’un monde à l’autre sans beaucoup de transition, après la pop et le folk, c’est le rap qui entre en scène. Liksa arrive accompagné d’un support vocal et d’un DJ qui gère l’instru. Dès le début du set, le garçon montre beaucoup de technique, il est rapide est bien calé, là-dessus pas de soucis. Ce qui me dérange plus c’est de ne pas comprendre ce qu’il cherche à nous raconter, en rap c’est  quand même assez problématique. Pour sa défense, Liksa n’est pas aidé par la technique. Son micro est réglé moins fort que celui de son support pendant une bonne moitié de set, le problème finalement arrangé la qualité de la performance est bien meilleure, mais il y a de quoi perturber le jeune artiste. L’intérieur du bar a changé de population entre les deux sets, les amateurs du style ont l’air d’apprécier la performance, ce n’est pas mon cas. Passé la technique sur laquelle je n’ai rien à redire, je trouve l’instru plat, les bribes de phrases que j’arrive à capter ressassent de vieux poncifs habituels – la street, la famille, la drogue, l’alcool tout ça tout ça –  et le tout est au final assez lassant. Ce rap là ne me parle pas, cela n’empêche pas le reste de public d’encourager avec entrain le garçon.

On reste dans cet univers hip hop avec le prochain groupe Les Lagers. Enfin ce soir c’est plutôt “le Lager”, puisque la formation qui se définit elle-même comme un groupe de « HIP HOP DEGLINGO !! » est normalement constitué de trois membres… Dont deux qui ne sont pas ici ce soir, du coup c’est Favo Lagers, le MC du groupe qui assure seul le show. Conditions difficiles donc, le musicien est seul, au milieu de ses machines et pédales, lunettes noires sur le nez et chemisette de l’espace (non vraiment il faut m’expliquer où on trouve des chemises pareils) sur le dos. Le set démarre donc avec un premier morceau, sorte de tour de chauffe assez laborieux … Mais dès que ce cap est passé les choses sérieuses commencent, et là ça devient grandiose. Le groupe propose un hip hop en français, mélangé d’électro travaillée qu’on n’a malheureusement pas la chance d’expérimenter pleinement ce soir, le DJ n’étant pas là. C’est rythmé, les textes sont complètements barrés et le MC a un charisme énorme. J’étais pliée en deux pendant tout le set tout en ayant l’envie de remuer mon postérieur un peu plus à chaque morceau. Ce groupe c’est un peu du TTC  en beaucoup (mais alors beaucoup!) moins crade et en beaucoup (mais alors beaucoup!) plus drôle. L’ambiance dans la salle s’est détendue d’un coup. Encore bravo au courageux Favo et n’hésitez pas à foncer dans la première salle où le groupe pourra se produire, c’est de la bonne.

De nouveau changement radical de style, le dernier groupe de ce soir se nomme  Slivo Electric Klub composé de Berbére Léonard au bouzouki, KrisCardiaK à l’accordéon, FatMass qui assure le chant et la basse et Agatha Crusty pour tout ce qui est électronique. Cette belle bande aux noms tous plus fabuleux les uns que les autres propose un mélange assez complexe d’électro dansant et de rythmes orientaux, j’appelle ça de l’électro musette, d’après eux c’est du « electrad balkan step ». Au final ça donne un son très exotique qui mélange énormément d’influences culturelles tout en restant entraînant et festif. Les musiciens dégagent une bonne énergie et donnent beaucoup sur scène. Une partie du public arrive à rentrer dans le set et à bouger sur ce son si particulier. Le groupe est le seul de la soirée à vraiment avoir fait remuer le public c’est donc à noter.

On est arrivé à la fin du dernier set, les votes sont comptés, comparés avec les résultats de la première demi finale et les finalistes du Roi de la Zik édition 2016 sont :

  • IMA 4
  • Deer Stone
  • Mee and Mee
  • Dans le meme sac
  • Do you want some?

Merci aux organisateurs et aux groupes pour cette soirée surprenante. On se retrouve le 7 juin même heure, même endroit pour la finale.

Auteure : Anaelle Martin

Photographe : Antony Chardon