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Lake Street Dive est un groupe de jazz indé pop, qui existe depuis 2004. Le groupe est originaire de Boston et est maintenant basé à Brooklyn. ”Side Pony”, leur sixième album est paru en 2016. Quelques-unes des vidéos de reprises, dont ”I Want You Back” des Jackson 5, les ont rendus populaires sur la toile.

S’il existe un groupe qui réussit avec brio a mélanger la Soul, le Rock, la Pop, la Folk, c’est ce quatuor composé d’une chanteuse très charismatique avec une voix très Soul, tintée de folk, rappelant celle d’Amy Winehouse en un peu plus grave. La contrebassiste possède un  jeu ultra dynamique et nuancé, elle est capable de jouer des lignes très complexes et soutenues et de varier son jeu en utilisant un archet. Elle se sert, durant les passages les plus puissants, d’une pédale de distorsion. Elle fait aussi les chœurs. Le batteur a un style très Rock des années 70, quand il ne fait pas les chœurs, ou quelques chants leads, il fait des mimiques à la Alexandre Astier. Le guitariste est Rock n Roll et jazz, il ne joue principalement qu’en rythmique. Quand il laisse sa guitare demi caisse pour prendre sa trompette, il prend une dimension de soliste de jazz avec un son rond et incisif.

Le quatuor commence le concert avec “Godawful Thing“, une chanson punchy qui donne tout de suite le ton du concert. Il ne manque juste qu’un tambourin pour que ça sonne complètement Motown. Le public est plutôt épars, le balcon est fermé donc tout le monde se retrouve dans la fausse du théâtre et a de la place pour danser sans se marcher sur les pieds. Les danses et balancements de têtes ne vont cesser qu’après le concert. La chanteuse a une belle énergie qui devient très vite contagieuse, elle plaisante beaucoup avec les musiciens et le public. Elle lance des élastiques a cheveux dans la foule avant de présenter la chanson éponyme de l’album ”Side Pony”.

Le chant lead est souvent accompagné des chœurs pendant les refrains. Le groupe joue aussi de nombreuses parties instrumentales dans leurs morceaux. On a droit à des intros de tunes jouées par tous les instruments, comme pour ”Mistakes” où un magnifique thème à la trompette, annonce la chanson. Dans ”Clear A Space” c’est une solide ligne de contrebasse qui lance la dance. Il y a aussi des moments plus intimistes, quand le batteur quitte son drum pour rejoindre le reste du groupe au milieu de la scène, avec son tambourin, pour faire les chœurs sur des chansons plus acoustiques. ”How Good It Feels” est de ces chansons, avec un style plus folk, tout comme la reprise de The Kinks : ”Lola”, que le public entonne avec le band. Mention spéciale pour un cover de Prince : ”When U Where Mine”, joué avec autant d’énergie que l’originale très Rock n Roll. La trompette tient la réplique au chant, et fait aussi le thème principal du morceau. La plupart des chansons viennent de leurs deux derniers albums. On a droit juste un titre de rappel mais quel titre … ”Bohemian Rhapsody” ! la guitare donne la tonalité, les quatre voix embarquent dans des harmonies parfaites, tout comme pour les chansons qui viennent d’être jouées, mais la barre est placée plus haut cette fois ci ! L’humour est au rendez-vous, le batteur, tout en roulant sur les toms, chante le solo mythique de Brian May a grands coups de : ”miaooOOouuUUu” comme aurait pu le faire un Jack Black en pleine forme ! Pour la partie la plus soutenue, la contrebassiste a une distorsion et double la partie guitare qui elle, s’occupe de remplacer le piano. La pièce est interprétée avec assez de décalage, d’énergie  et d’humour pour respecter l’originale tout en étant … originale. Un très bel hommage à Queen pour clôturer ce concert. En sortant, tout le monde a le sourire, jusqu’à la station de métro Lionel Groulx, d’où je peux deviner qui sort du concert juste en regardant les visages qui m’entourent.

Le son est très bon, les instruments bien définis, les voix limpides, la trompette cristalline. Je regrette qu’il n’y ait pas eu assez de graves et de rondeur au son de la contrebasse qui est traitée comme celui d’une basse électrique un peu ”nasillarde “.

Le côté visuel est plutôt sobre et efficace. Sur le fond de la scène il y a plusieurs panneaux placés en paravents, avec des découpes carrées qui laissent passer la lumière. La batterie est placée en side, côté cour face au reste du groupe. Les couleurs dominantes des éclairages sont le jaune et le rouge, pour les ambiances festives et le bleu et mauve pour les parties plus intimistes. Mention spéciale pour la contrebasse qui est éclairée de l’intérieur et dont la lumière,  synchronisée avec le reste du show light, jaillit par les ouïes.

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Auteur: Ousman N’Dong

Credit photo: Lake Street Dive