[et_pb_section admin_label=”section”][et_pb_row admin_label=”row” make_fullwidth=”on” use_custom_width=”off” width_unit=”on” use_custom_gutter=”off” gutter_width=”3″ padding_mobile=”off” allow_player_pause=”off” parallax=”off” parallax_method=”off” make_equal=”off” column_padding_mobile=”on”][et_pb_column type=”2_3″][et_pb_image admin_label=”Image” show_in_lightbox=”off” url_new_window=”off” animation=”left” sticky=”off” align=”center” force_fullwidth=”off” always_center_on_mobile=”on” use_border_color=”off” border_color=”#ffffff” border_style=”solid” src=”https://thoriummag.com/wp-content/uploads/2016/11/Inquisition05.jpg”] [/et_pb_image][et_pb_text admin_label=”Text” background_layout=”light” text_orientation=”justified” text_font_size=”14″ use_border_color=”off” border_color=”#ffffff” border_style=”solid”]

Vendredi 4 novembre 2016 – Nous continuons cette semaine, rythmĂ©e par la succession folle des concerts. Après le show de Delain hier soir (organisĂ© par SPM), un bon dĂ©crassage des oreilles s’impose. C’est Noiser qui propose une troisième date, toujours au Metronum (nous aurions peut-ĂŞtre dĂ» songer Ă  y planter la tente). Quelques jours plus tĂ´t, nous nous rĂ©galions avec Enslaved, un premier jet musical aux sonoritĂ©s black mĂ©tal, que l’affiche du jour vient parfaitement complĂ©ter. En effet, ce ne sont pas moins de quatre groupes de metal extrĂŞme qui vont venir faire vibrer les murs du Metronum. Un plateau de choix avec Schammasch, Mystifier, Rotting Christ et Inquisition.

Les portes ouvrent à 19h30 pour un démarrage à 20h en compagnie des suisses de Schammasch. Formé en 2009, le quatuor ne chôme pas et a déjà réalisé 3 albums dont Triangle, sorti en avril de cette année.
Les lumières s’éteignent, la tension est à son comble et les yeux sont rivés sur la scène fuligineuse et inondée d’une lumière rougeoyante. C’est alors que les musiciens apparaissent, vêtus de toges, qui vont de pair avec l’ambiance et en rapport avec leur inspiration principale qui est la mythologie mésopotamienne. La tenue de Chris S.R, le vocaliste/guitariste, est particulièrement intrigante, d’autant plus qu’il est le seul à avoir le visage entièrement maquillé en noir.
Qu’en est-il côté musique ? Les helvètes distillent un black metal sombre et avant-gardiste (un style qui s’est affirmé lors de la réalisation du dernier opus). On se laisse porter par la force des compositions particulièrement mélancoliques et leur rythme lancinant. Les morceaux sont longs, lents, parfois limite doom. M.A et Chris se partagent les riffs, la lourdeur et les parties plus mélodiques s’engrènent parfaitement. Boris A.W nous sert de belles variations rythmiques envoyant quelques bons coups de blast avec parcimonie et évitant ainsi toute monotonie. Ce bel ensemble doublé du son épais de la basse jouée par A.T et du chant torturé du frontman nous plonge littéralement dans l’univers sibyllin de Schammasch. Il suffisait de fermer les yeux pour apprécier cette chouette balade d’une demi-heure. Les suisses repartent, chaleureusement applaudis.

Attention, changement d’univers avec Mystifier. On traverse l’océan pour un petit tour au brésil. Le groupe a été créé en 1988 par le bassiste/guitariste Armando da Silva Conceição alias Beelzeebubth et compte aujourd’hui 4 albums (seulement). Accompagné de sa guitare et caché derrière ses lunettes de soleil, le fondateur et unique membre originel débarque sur scène un peu avant 21h. Il balance les premiers riffs et est rapidement rejoint par le bassiste/vocaliste Diego Araùjo, grimé façon black metal et dont les poignets sont habillés de gigantesques bracelets cloutés. Les brésiliens ne font pas dans la dentelle et nous envoient leur black/death old school en pleine tronche. Etant au premier rang, je vais déguster !  Le son est super fort, je n’entends que la guitare dont l’ampli est réglé à un volume indécent. Ça grésille et c’est douloureux, je prends donc la peine de reculer pour essayer de capter le meilleur. C’est un peu mieux mais, du coup, je me rends compte que la batterie, assurée par Jhoni Apollyon est bien trop présente et que l’on entend très peu la voix. On peut néanmoins apprécier l’attitude franche et brute de décoffrage du trio, qui joue et se donne généreusement. Je ne resterai cependant pas jusqu’à la fin, c’est vraiment trop fort et je tiens à mes oreilles.

Il est presque 22h, le décor est changé et c’est enfin l’heure d’accueillir l’une des deux têtes d’affiche, celle que j’attends le plus : Rotting Christ. Je ne suis d’ailleurs pas la seule, les quelques 300 spectateurs sont tous dans la salle et se compressent pour s’approcher de la barrière. Il faut dire que le combo originaire d’Athènes, n’était pas venu à Toulouse depuis 1999 et que leurs passages en France restent très rares malgré leur renommée et pas moins de 29 ans d’activité.
Si le groupe s’inscrit d’abord dans un style black très classique (Venom, Bathory…), il a su évoluer et apporter quelque chose de singulier à ses compositions. Le black metal de Rotting Christ est aujourd’hui plus atmosphérique, plus mélodique et riche d’éléments variés (death, gothique, atmo).
Nous dĂ©couvrons le joli backdrop et les bannières qui viennent sobrement habiller la scène. La sortie de leur douzième album, Rituals, cette annĂ©e est une bonne occasion de repartir sur les routes, et les voici Ă  Toulouse ! Il est temps de passer aux choses sĂ©rieuses, le Metronum s’assombrit et les musiciens apparaissent sous les chaleureux applaudissements du public, dĂ©marrant le set en “douceur” avec Orders from the Dead suivie de Ze Nigmar. Les frères Tolis, Sakis au chant et Ă  la guitare, Themis Ă  la batterie, qui sont Ă  l’origine du combo, sont accompagnĂ©s du bassiste Vagelis Karzis (alias Van Ace) et du guitariste George Emmanuel depuis 2014. Les mecs en imposent, impressionnantes carrures et charisme indĂ©niable, tous les regards sont dirigĂ©s vers le quatuor grec. Le set va dĂ©filer Ă  vive allure avec une montĂ©e en intensitĂ© dès le troisième morceau, Kata ton Demona Eautou, avec ses blasts destructeurs et ses riffs puissants. Rotting Christ ne fait pas de chichi, tout est carrĂ© et envoyĂ© avec vigueur. Je suis totalement absorbĂ©e par le show, partie pour voyager dans ces contrĂ©es obscures, portĂ©e par la vĂ©locitĂ© des propos qui contrastent Ă  merveille avec les sonoritĂ©s liturgiques ainsi que par la voix caverneuse et ensorcelante de Sakis.
Une bonne partie du public est en transe pendant que d’autres headbanguent ou pogotent. Les riffs mĂ©lodiques d’Athanati Este retentissent, ahhhhhh j’aime tellement ce titre… c’est trop bon ! La setlist est vraiment bien fichue, balayant l’ensemble de la discographie du groupe. Nous sommes plongĂ©s dans une ambiance occulte, en particulier lorsque le frontman rĂ©cite les couplets magnĂ©tisants de la transcendante supplication Apage Satana. La bande dĂ©verse une bonne dose de violence avec The Sign of Evil Existence et la thrahsy Societas Satanas (cover de Thou Art Lord). VoilĂ  de quoi dĂ©chaĂ®ner la foule, le pit s’agite de plus belle, allez, brisons nous la nuque ! Le headbang est de rigueur, George et Van s’y adonnent Ă©galement. Le son est bon, on se dĂ©lecte de ces riffs aussi vĂ©loces que mĂ©lodiques, la basse bien prĂ©sente vrombit dĂ©licieusement et double parfaitement la rythmique envoyĂ©e par Themis qui assure de sa frappe franche et robuste. Fort d’une prĂ©sence incroyable et dotĂ© d’une voix puissante, Sakis nous tiendra en haleine jusqu’Ă  la fin. Le set s’achève avec Grandis Spiritus Diavolos puis Non Serviam. C’est passĂ© trop vite…C’Ă©tait excellent, en espĂ©rant les revoir en festival cet Ă©tĂ©.

La soirĂ©e n’est pas encore terminĂ©e, il reste encore une bonne heure de show, avec Inquisition cette fois-ci. Le duo a Ă©tĂ© formĂ© en Colombie en 1988 par Jason WeirbachDagon” sous le nom de Guillotina et d’abord orientĂ© thrash. L’artiste dĂ©cide alors de s’expatrier aux Etats-Unis. Un changement de vie et de style musical, Inquisition devient un duo black mĂ©tal avec Thomas StevensIncubus” Ă  la batterie. Je les avais dĂ©couverts sur scène au Summer Breeze en 2015, un show que j’avais trouvĂ© intĂ©ressant mais un peu monotone. Ils reviennent aujourd’hui avec un septième album, Bloodshed Across the Empyrean Altar Beyond the Celestial Zenith (oui, le titre est un peu long, juste un peu…). Cette galette vient joliment succĂ©der le très bon Obscure Verses for the Multiverse. On sent que le duo amĂ©ricano-colombien a acquis une vĂ©ritable maturitĂ©. Le dĂ©cor est installĂ©, nous pouvons admirer l’immense backdrop sur lequel apparaĂ®t le sublime artwork de la pochette du dernier opus, rĂ©alisĂ© par le talentueux Vincent Fouquet / Above Chaos. D’autres illustrations habillent la scène, un environnement Ă©puré qui sera mis en valeur par un splendide jeu de lumière millimĂ©trĂ©.
23h15, le Metronum est plongĂ© dans le noir, le public impatient appelle le duo. Les amplis grĂ©sillent, l’intro The Force Before Darkness rĂ©sonne pendant que les deux artistes prennent place sur la scène brumeuse, toujours teintĂ©e de ce rouge sanguinolent. Dagon se pose lĂ  devant nous, jambes Ă©cartĂ©es avec sa guitare, toujours bottĂ© de cuir et grimĂ© de corpse paint. Incubus, lui aussi maquillĂ©, s’installe derrière les fĂ»ts qu’il va matraquer d’entrĂ©e de jeu, nous servant la toute-puissante From Chaos They Came. Les nouveaux titres sont vraiment taillĂ©s pour le live et permettent ainsi d’avoir une setlist beaucoup plus dynamique que celle proposĂ©e en 2015. On pourrait craindre qu’il manque quelque chose avec seulement deux hommes sur scène. Que nenni ! C’est une putain de claque ! C’est aussi bon visuellement que musicalement. Le frontman occupe parfaitement l’espace, allant chanter un coup Ă  gauche, un coup Ă  droite. Il communique peu, c’est simple mais efficace, tant son aura est grande. Les titres s’enchaĂ®nent avec fluiditĂ©, comme beaucoup, je m’imprègne rapidement de cette ambiance sombre, torturĂ©e avec des alternances entre violence ultime, douceur et mĂ©lancolie. Le son est fort mais Ă©quilibrĂ©. Thomas fait un travail remarquable, les rythmiques tantĂ´t lentes et lourdes, tantĂ´t frĂ©nĂ©tiques sont galvanisantes. Les compositions aux structures complexes sont longues, les variations sont frĂ©quentes. La sensation de pesanteur vient se heurter Ă  cette guitare dissonante et ces soli mĂ©lodieux : une pure merveille, on ne s’ennuie pas une seconde. Je trouve que Jason a rĂ©ellement progressĂ© au chant, il arrive Ă  le moduler davantage en gardant, bien sur, son timbre singulier, Ă©raillĂ© et lugubre Ă  souhait. Ancient Monumental War Hymn, Desolate Funeral Chant, Dark Mutilation Rites, Command of the Dark Crown… Le duo nous sert des titres de presque tous les albums, certains très old-school, d’autres plus atmosphĂ©riques… vous avez dĂ©jĂ  ressenti cette petite boule dans le ventre, comme si toutes vos Ă©motions venaient s’y colporter et s’y embraser? En tout cas, c’est l’effet que m’a fait Inquisition ce soir: une gigantesque salve Ă©motionnelle. VoilĂ  tout ce que j’aime dans le black metal. Dagon et Incubus nous interprĂ©teront encore quelques morceaux avant de s’Ă©clipser sur le titre qui clĂ´ture leur dernier opus, Coda : Hymn to the Cosmic Zenith. TechnicitĂ©, intensitĂ©, authenticitĂ©… Inquisition nous a offert une heure de pur bonheur, nous happant dès les premiers accords et nous emportant dans les trĂ©fonds de leur univers obscure et mystique jusqu’Ă  la dernière note. Difficile de revenir Ă  la rĂ©alitĂ©…

Merci Ă  Noiser pour cette affiche, une soirĂ©e qui s’achève avec un goĂ»t de reviens-y, une envie de replonger instantanĂ©ment dans cet Ă©tat de catalepsie si apaisant. J’ai mal au cou mais c’Ă©tait divin ! Merci !!!!

Auteure: Fanny Dudognon

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SCHAMMASCH


MYSTIFIER


ROTTING CHRIST


INQUISITION

Photographe : David Torres

 

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