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Ce n’est pas en changeant radicalement sa recette que l’on parvient à assurer la pérennité de son projet: il faut plutôt constamment apporter des modifications incrémentales. Telle est la méthode d’Igloofest, dont l’édition de  2016 est la dixième. Ainsi, plusieurs DJs, internationaux et locaux, se relaieront pour faire vibrer le Vieux-Port au rythme de la musique électronique. Aussi, on salue le retour du concours Iglooswag, mettant en vedette les one-pieces les plus laids de la ville.

Ceci dit, la configuration des scènes change: la scène secondaire Vidéotron Mobile se rapproche du pavillon Jacques-Cartier afin de concéder plus d’espace à la scène principale Sapporo. Résultat: plus d’espace et de fluidité entre les scènes. On appréciera également le fait de pouvoir observer la scène Vidéotron du haut de la terrasse aménagée au-dessus du café. En ce qui a trait à la musique, on mise à la fois sur des artistes connus, comme sur de nouvelles découvertes. Voici le survol de cinq artistes:

Bambii

Définitivement une DJ à surveiller. Les trouvailles de la torontoise sont intéressantes: dans un mélange de genres, on écoute successivement plusieurs morceaux de R&B et de hip hop réinterprétés de façon house. Afin d’apprécier l’éclectisme musical de Kirsten Azan (son vrai nom), son Unlocked Mix est un prérequis.

Pierre Kwenders

De son vrai nom José Louis Modabi, l’artiste originaire du Congo se spécialise dans ce qu’on appelle le world 2.0. Qu’est-ce? Pour résumer, de la musique du monde mélanger avec de la musique électronique. Pour sa performance à Igloofest, Pierre Kwenders fait danser la foule avec des percussions africaines arrangées sur une trame de house. Ce n’est pas la première fois que cet artiste récompensé au Gamiq participe à un événement organisé par l’équipe du Piknic Électronik; souhaitons qu’il y aura d’autres occasions!

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Maceo Plex

Surprise! Les organisateurs d’Igloofest ont réussi à réserver les services de la coqueluche du tech-house avant que ce dernier entame une résidence à Ibiza. Ce qui n’est pas surprenant, toutefois, c’est la qualité de sa production: son remix de “Heads Above” et son morceau “Solar Detroit” sont tout simplement excellents. Les amateurs de ce style sont invités à écouter son Essential Mix pour un aperçu de ce qu’il a joué à Igloofest.

Sébastien Léger

Autrefois spécialisé dans le house français, Monsieur Léger livre ici une performance plus consacrée sur le techno. Adéquat, mais inspirant? Ça dépend pour quelle paroisse “électronique” vous prêchez. Les fidèles de l’église du house, du moins, auraient préféré son set du Piknic Electronik en septembre 2014, ou même la prestation electro house de Gina Turner qui précédait tout juste Sébastien.

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Poirier
Le DJ n’a jamais caché ses inspirations brésiliennes: le début de sa performance en est le chaud reflet, notamment avec le morceau “Otra Dia” par Gregor Salte. Toutefois, ça commence à se corser avec un extrait en boucle bien agaçant de “Hotline Bling”, et ça empire avec l’introduction de son nouveau single “Jump”.
Seigneur, délivre-nous. Ça ressemble à 99% des chansons de reaggeaton: ne manque plus que le airhorn! Néanmoins, ce nouveau EP vient en tête des ventes de vinyles de dancehall sur le site de Juno Records. Et bien… On aurait définitivement apprécié plus de rythmes brésiliens!

Bien que les festivités de l’Igloofest soient terminées à Montréal, celles-ci se poursuivaient à Québec le 13 février dans le cadre du Snowboard Jamboree, une compétition de ski et snowboard acrobatique. Comme quoi qu’au-delà de la diversification musicale, il y a également de la diversification d’événement!

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Auteur : Mathieu Bonin

Crédit photo: Archives Thorium Mag