14 Hugues Aufray

4 février 2016 – On entame la nouvelle saison 2016 pour Muret en scène avec cette première date hivernal et c’est Hugues Aufray, un grand nom de la chanson française, qui ouvre le bal. Les portes de la salle Alizé s’ouvrent à 19h45 et le public est déjà présent. A 20h30, devant une salle déjà bien remplie, Hugues Aufray grimpe les quelques marches donnant accès a la scène, et retrouve enfin son public, tout aussi impatient. Un décor atypique, l’artiste a composé une sorte de “petit chez lui”, comme il aime l’expliquer à son auditoire. Ce n’est pas lui qui est venu à Muret, c’est Muret qui est venu chez lui. Un bureau, des tableaux, une sculpture, quelques objets de-ci de-là, et une grande image d’une rue de Soreze, le village où il a grandi.. “Si vous étiez dans mon salon, cela ne se passerait pas différemment”, nous dit-il. On est parti pour un concert très intimiste, accompagné par Max Pol Delvaux et Georges Augier de Moussac, deux musiciens reconnus et amis de l’artiste.

Je reste encore sans voix car, du haut des ses 86 printemps, sur les planches il ne fait pas les choses à moitié. Son public le sait, et c’est pour cela qu’il est apprécié depuis tant d’années. En début de concert il interprète quelques morceaux moins connus que ses grands classiques connus de tous, comme Voilà mes conditions ou Photos. Le tout entremêlé d’anecdotes parfois touchantes et poignantes comme la disparition de son frère Francisco, ou son arrivée avec sa famille dans le Tarn pour fuir la guerre et parfois très drôles comme ce moment où il demande au public s’il n’y a que des vieux dans la salle, et poursuivant “ah non pas des vieux, juste des fidèles“. Les dits fidèles n’en perdent pas une miette, buvant ses paroles et se laissant bercer par ses chansons. Il interprète aussi tous ses grands tubes tels que Céline, Les crayons de couleur, Des jonquilles aux derniers lilas et bien plus encore. Ainsi que quelques reprises telles que Eaux vives de Guy Beart qu’il dédie à sa sœur Pascale Audret, la comédienne dont il est fier de rappeler la carrière. Sans oublier Bob Dylan dont il avait fait l’adaptation en français du morceau Blowin’ in the wind à renommée Dans le souffle du vent. Il jouera aussi L’épervier qu’il dédicace à son ami Jean Reno suite a un moment passé ensemble il y a plus de 50ans au Maroc durant un concert sur ce même morceau. Il régale son public pendant plus de deux heures, avant de finir avec son plus grand tube, Santiano, demandant à tout le monde de le suivre au chant; la salle entière l’accompagne alors en rythme. Il salue son public qui ovationne pendant un long moment le chanteur et ses deux partenaires de scène. Il revient après un chaleureux rappel pour interpréter Je vous salue Marie de Georges Brassens écrit par Francis Jammes. Un dernier et magnifique morceau qui me fera dresser les poils et clôturera cette belle soirée .

Un concert de presque 2H30 tenu par un grand artiste de 86 ans et un grand homme qui a su rester humble malgré la longévité de sa carrière. Un bel exemple à montrer à la nouvelle génération qui pense que tout est acquis juste parce que l’on devient célèbre et qui souvent perd la valeur des choses et le respect envers le public. Alors merci Monsieur Aufrey !

Merci à la ville de Muret et à Muret en scène pour cette soirée qui fut pour moi un retour en enfance.

Auteur et photographe : David Torres