Twisted Sister

Twisted Sister

Samedi 18 juin – Nous attaquons la seconde journée et, malgré une nuit courte, nous arrivons à l’heure pour les premiers concerts. C’est une bonne chose car il aurait été regrettable de louper la prestation d’Undead Prophecies.


UNDEAD PROPHECIES (10:30-11:00 // Altar)

Après un vendredi presque intégralement axé thrash metal, aujourd’hui c’est principalement le death metal qui résonnera sous l’Altar. Anciennement connu sous le nom d’Undead, Undead Prophecies investit les planches à 10h30 pour nous livrer quelques titres de son unique album False Prophecies (Listenable Records). Nous découvrons ce mystérieux quintet dont les membres apparaissent, cachés sous leurs habits de faucheuses et nous fixant avec leurs LED rouges. Ils démarrent en force avec le titre pêchu Unborn. Chouette découverte live avec un death carrément old-school qui n’est pas sans rappeler celui des pionniers du genre, j’entends Death, Obituary, Morbid Angel ou même Pestilence. Voix caverneuse, riffs affûtés aussi mélodiques qu’irascibles et rythmique à la fois robuste et variée doublée d’un son de basse lourd et ostensible comme je l’aime. Ce n’est pas novateur j’en conviens mais c’est rudement bien exécuté et, par conséquent, absolument efficace, ce n’est pas moi qui vais cracher sur du bon death old-school.  On se prend vite à secouer la tête sur des titres tels que False Prophecies ou Descending Souls et sa cadence infernale. Un groupe qui s’est fait remarquer grâce à cet excellent set et que j’espère vraiment revoir plus longuement, excellent !


THY ART IS MURDER (10:30 – 11:00 // Mainstage 2)

Pas facile de se retrouver devant la Main 2 à l’heure après une première journée (et nuit) agitée de festival. Mais je me donne un sévère coup de pied au derrière pour assister au set des australiens de Thy Art. Déjà parce que le Deathcore est, pour mon plus grand malheur, un des sous genres les moins représentés de la programmation, et ensuite, parce que j’ai bien envie de voir ce que le chanteur Lochlan Watt, remplaçant de CJ Macmahon, a dans le bide.Apparemment je ne suis pas la seule puisque, pour un concert d’ouverture, le public est présent en nombre important. Le nouveau venu ne démérite pas, il fait le job, avec beaucoup de bonne volonté en prime. Le tout est plutôt bien en place, avec tout ce qu’on attend d’un groupe comme celui-ci : de gros breaks et de bons solos. Une petite déception toutefois quant au choix de la scène et de l’heure de passage, ils auraient pu causer tellement de contusions dans des conditions plus favorables ! A la fin de leurs courtes trente minutes de set je me sens requinquée. Une petite dose de “bourrinitude” ça aide à commencer la journée de bon pied. Le reste du public a l’air de partager mon avis et le groupe est chaudement applaudi. Pour les toulousains, ils partagent l’affiche du Impericon Never Say Die ! Tour 2016 au Metronum le 22 Novembre prochain, prenez vous places si ce n’est déjà fait, ça va tabasser sec!


STEAK NUMBER EIGHT (11:05-11:35 // Mainstage 1)

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Je me dirige vers la Mainstage 1 pour un changement de style radical. C’est en fouillant sur le net que j’étais tombée sur le clip Dickhead de Steak Number Eight. Mais qu’est-ce que c’est ? Les quatre jeunes natifs de Wevelgem en Belgique, qui sortaient leur quatrième album Kosmokoma en 2015, distillent une musique orientée psyché, mêlant post-rock et sludge, agrémentée par des sonorités « métalliques » plus modernes. Nous retrouvons la très jeune formation (en moyenne 23 ans) sur l’une des scènes principales à 11h00. Ils sont jeunes, oui, mais en matière de musique et de scène on peut dire que le quatuor fait preuve d’une maturité certaine.  Le vocaliste et guitariste Brent Vanneste a un grain de voix très intéressant, son chant clair est fluide et touchant ce qui contraste avec ses hurlements transperçants. Non seulement sa technique est impeccable mais il est également fort d’une présence scénique incroyable, s’appropriant rapidement l’espace, il donne tout ! A l’arrière, Joris Casier frappe le rythme, et ce sont Jesse Surmont et Cis Deman qui assurent à la basse et à la guitare, remuant aux côtés du déjanté Brent. Déjanté serait presque un euphémisme, il saute dans tous les sens, grimace, et lorsque son pied de micro fait des siennes, il fait le show. Il grimpe et chevauche le pauvre technicien puis, n’ayant plus de pied il prend le micro dans la bouche chantant alors la bouche pleine, dément ! Le public bien qu’un peu mou, se marre et semble apprécier le show. On ne s’ennuie pas, d’autant que les compos sont vraiment bonnes. Très bonne prestation même s’il n’est pas évident de se laisser porter par la musique et l’univers un poil torturé de Steak Number Eight vu le contexte (matinée, plein air…). A savourer dans un lieu intimiste…


DIRTY FONZY (11:05 – 11:35 // Warzone)

La Warzone se réveille énergiquement avec du bon vieux punk rock du sud. Les Dirty Fonzy composés d’Angelo Bomberos et Johnny Gazoline  au chant/ guitare, Turbo Le Jeune à la basse et Le Fils à la batterie ont attiré du monde. En même temps, un groupe de punk à l’ancienne avec l’humour un poil décalé qui va avec, ça ne pouvait que marcher. Les musiciens font montre d’une énergie débordante, il faut bien ça pour motiver les curieux qui titubent encore au milieu du pit, … La nuit a été longue pour tout le monde. Ça envoie sur scène et, en trente minutes de set, le groupe arrive à créer cette ambiance de fête si particulière au genre. Mission accomplie, la journée commence bien sur la zone.


LOUDNESS (12:15-12:45 // Mainstage 1)

Que l’on aime ou pas le heavy metal, le groupe Loudness fait partie de ces groupes à voir au moins une fois dans sa vie. Les japonais sont les premiers à avoir sorti des albums en occident dans les années 80.  Trente-cinq ans de carrière, une trentaine d’albums réalisés, la venue de Loudness en France est exceptionnelle, et oui, c’est la troisième fois seulement que les nippons foulent nos terres. Les voilà donc, trente ans après leur dernier passage, qui investissent la Mainstage 1. Si vous aimez le true heavy metal 80’s à la Judas Priest vous n’allez pas être déçus. Les premiers riffs électriques de Crazy Nights résonnent, le son est étonnamment bon, les mecs envoient la sauce d’entrée de jeu. Le chanteur Minoru Niihara est bien en voix et nous gratifie d’un large sourire durant tout le set. Akira Takasaki nous envoûte avec ses riffs ultra mélodiques. On pourrait lui reprocher d’abuser un peu de la branlette de manche, mais les japonais font rarement dans la demie mesure, et puis, techniquement on frôle la perfection alors pourquoi s’en priver ? La rythmique, un peu trop forte, est assurée par l’excellent duo basse/batterie jouées par Masayoshi Yamashita et Masayuki Suzuki. Le public est venu en nombre pour assister au show, les nippons semblent ravis et l’ambiance est vraiment bonne. Heavy Chains, The Sun Will Rise Again, Crazy Doctor… que des morceaux phares! Un set court mais intense, je ressors de là surtout marquée par l’incroyable voix de Takasaki.


ENTRAILS (12:50-13:30 // Altar)

Après un petit voyage au cœur du heavy des années 80 dans une ambiance festive, il est temps de revenir aux choses sérieuses et se replacer devant l’Altar. Alors ceux-là, je les attendais ! Il s’agit d’Entrails. Né dans les années 90, le groupe suédois s’était rapidement éteint pour finalement se reformer en 2008 et pondre un premier album en suivant. Aujourd’hui , le quatuor vient défendre sa dernière galette, Obliteration, sortie l’an dernier chez Metal Blade Records. Le fondateur et guitariste Jimmy Lundgvist débarque sur scène en compagnie de l’autre guitariste Pontus Samuelsson (Penki) ainsi que des deux nouveaux membres, Matin Michaelsson (Fjalar) à la batterie et Tommy Carlsson au chant et à la basse. Le set s’amorce avec un ancien titre ultra catchy, Voices. Les suédois annoncent la couleur, ce sera du death old-school, un point c’est tout ! Le public n’est pas très très dense mais la foule se chauffe rapidement lançant un premier (petit) circle pit. Malgré une prise de poste en qualité de frontman plus que récente, Tommy assure ! Le jeune homme est charismatique et nous balance son growl puissant et diablement efficace. Les musiciens sont assez statiques mais n’en sont pour autant pas moins compétents. Je pense que ce genre de groupe est plutôt habitué aux shows de proximité et s’apprécie davantage dans une petite salle. Entrails nous sert des compositions tout ce qu’il y a de plus classique en matière de death old-school mais, qu’est-ce que c’est bonnard ! Le son est bon, c’est ultra carré, propre et efficient. On s’adonne à une séance brisage de nuque intensive, guidé par les rythmiques prégnantes, brutales avec des parties bien groovy à la Entombed des titres comme In Pieces et Eaten by the Dead. Les suédois nous offrent un excellent concert, un peu froid mais bien couillu ! Après tout, c’est cela que l’on attend lorsqu’on va voir un groupe de ce genre : du death poisseux aux sonorités prégnantes et velues; un peu de douce violence pour des oreilles affûtées. Trop bon !


AUGUST BURNS RED (12:50 – 13:30 // Mainstage 2)

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Dans la série des groupes de Metalcore à succès des années 2000 je demande la tatie qui passe ses dimanches à l’église … Bon si cette introduction plus que douteuse a retenue votre attention c’est déjà ça. ABR c’est donc ce groupe de Pennsylvanie qui sévit depuis plus d’une dizaine d’années. Ils sont là aujourd’hui pour promouvoir leur dernier disque en date Found in Far Away Places sorti en 2015 que j’ai découvert à l’occasion du festival et qui mérite votre attention, la bestiole envoie bien. Les morceaux sont bien construits, bien énervés, aux riffs et solos efficaces, un poil technique par moment et surtout, les breaks sont très bien amenés. Le set s’ouvre sur Martyr, tiré de cette dernière galette, et je sens déjà que tout ça va être bien vénère. Jake Luhrs au chant est une vraie boule d’énergie qui prend possession de la scène comme s’il était chez lui. Le son ne permet malheureusement pas de capter toute les subtilités du jeu de JB Brubaker et Brent Rambler aux guitares ou Dustin Davidson à la basse mais le tout passe quand même sans problème. La setlist permet à Matt Greiner de bien s’amuser derrière ses fûts, notamment Provision qui est quand même un bon défouloir à batteur. Ma première impression sur le concert est confirmée, ça envoie du lourd et les titres s’enchaînent sans laisser beaucoup de temps pour respirer : Identity, Empire, le très beau Everlasting Ending, Ghosts, Composure et la fin sur White Washed.  Rien à redire, les gars font très bien le boulot et ça fait toujours plaisir de se prendre cette dose de gros son qui tend vers la nostalgie qu’ils savent envoyer.


CROBOT (12:50 – 13:30 // Valley)


DARK FORTRESS (13:35-14:15 // Temple)

Vous prendrez bien un peu de black metal ? Alors direction la Temple ! Là encore le Hellfest nous a fait un beau cadeau en intégrant les allemands de Dark Fortress à la programmation 2016, car leur venue en France est pour le moins rarissime. Les teutons, grimés de corpsepaint, investissent les planches, sobrement affublés de noir, acclamés par une foule rassemblée en nombre malgré l’horaire redouté pour ce genre de groupe. Le vocaliste Morean remerciera d’ailleurs l’audience à maintes reprises, touché par ce bel accueil. Au vu de leur apparence, on pourrait penser qu’il s’agit d’un groupe de true black, que nenni ! Dark Fortress évolue dans un univers plus mélodique avec des parties symphoniques rappelant Dimmu Borgir et d’autres plus groovy dans l’esprit des compos de Satyricon. Certains titres flirtent même avec le style progressif.  La bande se compose d’Asvargr et V.Santura aux guitares, Draug à la basse, Hrymr à la batterie (qui remplace Seraph), Phenex au clavier et Morean au chant depuis 2007. Les allemands sont habités, ils nous livrent un set prenant avec de superbes titres The Valley ou bien Chrysalis, issu de leur dernier opus Venereal Dawn. Les riffs très mélodieux contrastent à merveille avec les autres plus lourds. Le réglage sonore au poil met en valeur l’aspect symphonique, le clavier résonne agréablement sous la Temple. On se laisse facilement emporter par les variations rythmiques subtilement dosées. Les passages atmosphériques, très lents quant à eux, vous ensorcèlent. Le tout est dense, intense avec un chanteur charismatique au chant black parfaitement maîtrisé. C’est la succulente Baphomet qui viendra clore cette belle prestation. Du bon black metal made in Germany, envoyé avec générosité et une technique irréprochable. Dark Fortress fait partie de ces groupes qui ne déçoivent pas, j’en aurais bien pris une petite dose supplémentaire.


GLENN HUGHES (13:35 – 14:15 // Main Stage 1)

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STRIFE (13:35 – 14:15 // Warzone)


ATREYU (14:20 – 15:00 // Main Stage 2)

Je regarde ce live d’Atreyu avec un peu de retrait, je fais déjà le pied de grue devant la Main 1 pour le concert de Sixx :A.M (fangirlisme quand tu nous tiens). Je suis néanmoins curieuse et, au final, un peu déçue devant la performance. Contrairement à ABR, que j’écoutais aussi dans mes années metalcore, Atreyu a tendance à beaucoup moins envoyer que dans mon souvenir. Les californiens se sont reformés il y a quelques années déjà, 2014, et ont dans la foulée engendré un album Long Live (2015) que, dans mon grand professionnalisme, je n’ai pas écouté. On note dans leur choix de morceaux une ouverture sur Doomsday, Ex’s And Oh’s, titre qui me rappelle mes meilleurs années Three days Grace (osez juste me dire le contraire !), le rigolo Do you Know Who You Are avec une intro à la We Will Rock You, une reprise de You Give Love A Bad Name de notre Dieu à tous Bon Jovi qui est très bien foutue pour le coup. Pas un concert à se faire pipi dessus donc, mais de loin, le tout a un aspect sympa, devant la scène les fans doivent être aux anges. Un dernier Lip Gloss and Black et le groupe tire sa révérence.


CATTLE DECAPITATION (14:20-15:00 // Altar)

Encore un groupe que je n’ai jamais vu malgré des passages réguliers, j’ai nommé Cattle Decapitation. Crée en 96, il nous vient de San Diego et fait partie des références en matière de death/grind. Je ne suis pas friande de ce style, tout comme Napalm Death, c’est un genre qui me prend rapidement la tête sur album. Néanmoins, c’est le type de groupe qui défend des valeurs que je partage et surtout, qui vous en met plein la face en live. Je saisis donc l’occasion de me prendre une vague de pure violence en pleine poire. Le public est là lorsque les américains montent sur la scène habillée aux couleurs de leur dernier album The Anthropocene Extinction (2015). Le vocaliste Travis Ryan se pointe en compagnie de Derek Engemann (basse), Josh Elmore (guitare), Dave McGraw (batterie) ainsi que d’un autre guitariste live. Les premières notes de Manufactured Extinct retentissent, le ton est donné, ça va envoyer ! Qu’on se le dise, Cattle Decapitation ce n’est pas juste du grind bête et méchant. Les compositions sont très complexes et on peut largement parler de death/grind technique voir progressif quand on mentionne la formation.  Nous voilà soufflés par une puissance absolue ! Le pit s’agite rapidement, porté par ces propos irascibles. Le titre Your Disposal est vraiment excellent en live, ça blast sévère et les riffs dévastateurs ont le même impact qu’un super uppercut. Wow ! C’est clairement une grosse branlée technique. En dépit d’un manque de communication certain, les musiciens se donnent et Travis délivre une énergie folle qui se répand sous l’Altar. Le son n’est pas parfait, le tout est un peu trop dense. C’est étrange mais malgré la brutalité, cette musique a sur moi un effet soporifique causé par cette cadence un tantinet redondante. Les coups de double pédale me font l’effet d’un coup de massue. J’avais ressenti exactement la même chose au concert de leurs confrères de Dying Fetus. Quoiqu’il en soit, Cattle Decapitation c’est du très lourd en terme de qualité et de technique. Ce n’est pas ce qui me transcende mais, à l’instar des groupes complexes comme Nile, c’est à voir. Et bien j’ai vu !


Sixx :A.M (15:05 – 15:55 // Main stage 1)

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On passe au concert que j’attendais le plus de tout le fest et donc celui sur lequel je vais être la personne la moins objective du monde, garde bien ça en tête lecteur. Le projet impulsé par Nikki Sixx, ancien bassiste de Motley Crue, par DJ Ashba, qui a dernièrement lâché la guitare des Guns et par James Michael  au chant est, depuis peu, fort de 4 albums studios, avec le dernier en date Prayers For The Damned Vol. 1. Le backdrop est descendu sur la Main, le public est fébrile et les musiciens arrivent, peinturlurés de rouge, choix artistique que je ne comprends toujours pas, et grand sourire aux lèvres. Ce dernier détail a toute son importance car, en plus de balancer du gros son très très bien exécuté, ces messieurs vont cabotiner comme des gamins tout le long du set, créant une ambiance de bonne humeur qui tranche avec la lourdeur de leurs morceaux et qui est rare dans ce genre de concert. Le set débute sur This is Gonna Hurt et je suis aux anges, on enchaîne avec  Rise, When we were Gods, Prayer for The Damned. Les textes du groupe font partie intégrante du show et James Michael a une élocution parfaite qui permet de les comprendre sans souci et de vraiment rentrer dedans. Les choristes sont elles, un peu lésées niveau son, certainement très performantes mais leurs solos sont presque inaudibles. Les notes du tube Lies of The Beautiful People résonnent, je n’en peux plus, malheureusement j’ai l’impression d’être en décalage avec le reste du public. L’attente devant la scène m’avait laissée à penser que j’étais entourée d’aficionados, mais là c’est mou, personne ne chante, personne ne bouge, je suis déçue. Ces courtes 50 minutes de set s’achèvent sur le classique Life is Beatiful. Bien sûr j’aurais aimé un peu plus de titres tirés de The Heroin Diaries Soundtrack, le magnifique premier album du groupe, et j’aurais aussi aimé que le reste du public ressente un peu plus ce concert, pour moi le groupe a quelque chose de viscéral … Mais je n’ai pas trop à me plaindre, les titres ont été exécutés sans fausse note et les garçons avaient l’air heureux d’être là. Et je n’ai plus qu’à les remercier d’être venus.


TORCHE (15:50 – 16:40 // Valley)


THE AMITY AFFLICTION (15:50 – 16:40 // Main Stage 2)

Les notes de Shine On résonnent et les australiens de The Amity Affliction envoient tout ce qu’ils ont. Et on peut dire que, quand il faut crier, Joel Birch sait crier, et je suis même optimiste quant au concert … Jusqu’à ce que Ahren Stringer, vocaliste pour les parties claires et bassiste du groupe ne fasse vibrer ses cordes vocales. Non pas que ça soit faux, mais c’est un style de metalcore dans lequel la différence voix claire – voix criée est tellement tranchée que j’ai l’impression que le morceau lui-même ne sait pas s’il veut être en colère ou s’apitoyer sur son sort. Les kids devant la scène ont l’air d’apprécier, Death’s Hand, Never Alone, Lost and fading … Vous l’aurez compris on nage dans la joie et l’optimisme. Mais la setlist convainc les fans. Surtout que niveau performance les musiciens font le job correctement, Ryan Burt derrière ses fûts arrive à gérer ces changements de rythme soudains et Dan Brown à la guitare apporte un peu plus à la mélancolie des compositions. Entre un petit Open Letter et Don’t Lean on Me, le frontman du groupe n’oublie pas de communiquer chaleureusement avec son public, allant jusqu’à commenter l’ambiance du fest et s’amusant beaucoup de la tyrolienne placée devant la scène. Le set s’achève sur ce morceau à propos d’une ville dont personne n’a grand-chose à faire au milieu de la Pennsylvanie (Pittsburgh), les fans ont eu leur dose d’émotion et de petite violence contrôlée, et repartent heureux.


FOREIGNER (16:45 – 17:35 // Main Stage 1)


FLESHGOD APOCALYPSE (16:45-17:35 // Temple)

Les italiens de Fleshgod Apocalypse créent l’engouement, j’arrive alors que le set est déjà commencé et je me retrouve sur les bords d’une Temple blindée de festivaliers. Les musiciens s’affairent dans leurs belles tenues, occupant l’espace devant l’immense drapeau sur lequel est imprimée la pochette du dernier album, King. C’est certain que visuellement ça en jette, enfin, si l’on aime les chevelus en costume d’époque. Si mes camarades sont totalement fans de ce groupe, sur album comme en live, moi, j’y suis vraiment hermétique. Je n’ai jamais réussi à écouter un cd en entier, le clavier à outrance me saoule et quand j’écoute, j’ai l’impression d’entendre des musiciens désaccordés, jouant des partitions différentes… Je ne comprends pas du tout cette musique, ni la folie qui règne autour de ce groupe. Quoiqu’il en soit, ma nature curieuse et l’envie de ne pas mourir bête me poussent à venir jeter un œil et une oreille à leur prestation live. Et bien je vais faire court : Non ! Je n’y arrive pas, à part un son brouillon et une batterie triggée à souhait je ne perçois rien de « beau ». No way ! Je m’en vais après deux titres…


SICK OF IT ALL (17:40 – 18:30 // Mainstage 2)

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On passe à un des choix de la programmation qui m’a le plus surprise cette année : Sick of sur une Main. Oui parce que je fais partie de ces gens qui n’aiment pas le changement et que pour moi un des plus gros représentants du New York Hardcore ça se programme sur la Warzone. Après avoir vu le monde massé devant la scène je révise un peu mon jugement. Parce que oui, malgré leurs 3 précédentes participations au festival, leurs trente années de carrière et leurs nombreux concerts dans notre pays, Sick Of attire toujours beaucoup de monde. Je comprends le public qui vient les applaudir à chaque fois puisque le groupe envoie vraiment du lourd. En presque une heure, les frères Koller ont le temps de faire goûter au fest un échantillon de leur sourire ultra bright et de leur hardcore patate : Take the Night Off, Injustice System, le survolté Road Less Traveled. Armand Majidi assène des coups toujours plus puissants à sa batterie et les lignes de basse de Craig Setari fusent sur scène. Le set est bien mené, mais je préfère toujours voir ce genre de groupe en comité restreint et en salle. L’affluence fait qu’au Hellfest il est presque impossible de ne pas les mettre sur la Main Stage, mais on perd beaucoup à l’esprit de guerre que la promiscuité d’une salle ou d’un espace plus petit apporte. En attendant les morceaux s’enchaînent rapidement et les plus motivés s’ambiancent dans le pit : Step Down, My Life, Death or Jail, le groupe est toujours énervé et la performance est un exutoire de violence assez jubilatoire. Les setlists des groupes de hardcore font toujours la taille d’un bras alors je ne vais pas tout lister, sachez que les classiques y passent et un bon DNC ou World Full of Hate font toujours autant plaisir. Le set s’achève sur un dernier petit Goatless histoire de remettre les idées de tout le monde en place et de délivrer une dernière grosse décharge au public avant de passer à autre chose.


ENTOMBED.A. D (17:40-18:30 // Altar)

Je vais pouvoir me décrasser les oreilles avec le prochain groupe qui va se produire sur la scène Altar. Même si beaucoup critiquent la formation actuelle, personnellement, Entombed.A.D ne me déçoit jamais. Les suédois sortaient Dead Down il y a quelques mois, pas novateur pour un sou mais néanmoins toujours aussi efficace et c’est un plaisir de les voir au Hellfest. C’est d’ailleurs avec un morceau issu de cette dernière galette que le set débute, le très bon Midas in Reverse et sa rythmique thrashy. Lars-Göran Petrov est hyper souriant, lui est sa bande sont heureux d’être là et nous le font savoir. Le quatuor est bien décidé à nous faire headbanguer au rythme des titres phares d’Entombed et nous auront le plaisir de savourer des morceaux tels que Stranger Aeons, Eyemaster, Living Dead, Wolverine Blues… Ah ce death old-school… on ne s’en lasse décidément pas. Putain que c’est bon ! Petrov brille, comme à l’accoutumée, parfaitement dans son rôle de meneur. Fort d’une bonhomie naturelle et d’un humour bien gras, le chanteur sait mettre l’ambiance. A ses côtés, le guitariste Nico Elgstrand et le bassiste Victor Brandt ne sont pas en reste, occupant l’espace tout en faisant résonner leur instrument respectif. Les riffs ravageurs font leur effet, mettant ainsi le public en délire. Olle Dahlstedt, quant à lui, nous envoie du blast et frappe ses fûts avec force et précision. Le son n’est pas optimal mais ce n’est pas dérangeant. Le show est, comme toujours, agrémenté par les projections nasales de notre cher Petrov, c’est clairement dégueulasse mais quand on a déjà vu le phénomène, on prend ses précautions et on évite le premier rang ! Je partirai un peu avant la fin pour reprendre des forces mais, une fois de plus, je suis ravie de la prestation d’Entombed.A.D et me languis d’ores et déjà de leur retour en France l’automne prochain aux côtés de Voivod.


JOE SATRIANI (18:35 – 19:25 // Main Stage 1)

On respire un peu pendant une heure devant la Main 1. Pas besoin de donner des coups, pas non plus de grosse envie de se déhancher mais un excellent moment passé à écouter l’un des plus gros guitaristes que l’on puisse trouver actuellement. Le guitar Hero Joe Satriani, qui a tué son styliste récemment j’imagine, au vu de la veste en sky argentée d’un autre monde qu’il arbore sur scène, arrive, et pas seulement pour nous montrer sa jolie collection de grattes. J’avais du mal à me figurer ce que pourrait donner un set reposant sur le talent guitaristique d’un seul homme au milieu de gros bourrins qui misent tout sur la saturation. Et pourtant je suis plutôt scotchée. Satch entre sur Shockwave Supernova, et on peut déjà se rendre compte que, malgré un son plutôt moyen voire passable, ce qui va se passer risque d’être intéressant. Il enchaîne sur Flying in A Blue Dream, Ice 9, On Peregrine Wings …  C’est beau tout ça, bien rythmé ou plus ambiant, monsieur sait varier les plaisirs. Ce n’est pourtant pas une grosse démonstration de bonhomie sur scène, caché derrière ses lunettes noires et entouré de ses zicos, le guitariste abat le travail avec une précision et un professionnalisme sommes toutes assez sévères, de petits dérapages ne manqueraient pour tant pas de nous emporter réellement un peu plus, il faut savoir rendre ses sets humains parfois. Les morceaux défilent et un petit Summer Song et Surfing With The Alien réveillent le public en ce début de soirée.  Je suis toujours étonnée de voir la sensibilité et l’émotion qui peut se dégager de ces 6 cordes –voire plus- quand elles sont maniées avec talent, et ça me rend admirative. Satriani a réussi à tenir en haleine une sceptique comme moi pendant un peu moins d’une heure, c’est pour vous dire si la performance valait le coup.


THE TOY DOLLS (18:35 – 19:25 // Warzone)


ASPHYX (19:30-20:20 // Altar)

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Place maintenant à THE concert de la journée avec une référence en matière de death metal : Asphyx. La formation fêtera ses 30 ans l’an prochain et sortira son dixième album Incoming Death fin Septembre. Les hollandais reviennent en enfer pour la troisième fois et le chanteur Martin Van Drunen évolue ici comme à la maison puisque quand il ne joue pas (avec Asphyx ou Hail of Bullets) il vient en tant que festivalier. En parlant de festivaliers, nous sommes nombreux sous l’Altar, impatients de (re)voir le quatuor. J’attends ça depuis longtemps et je prends place en plein milieu de la crash barrière. Le grand blond débarque, suivi de près par ses confrères, le tout nouveau batteur Stefan Hüskens (alias Tormentor), Paul Baayens à la guitare et Alwin Zuur à la basse. Le frontman, sourire aux lèvres, salue et harangue la foule en français. Les musiciens se regardent et les premières notes d’Into the Timewastes résonnent, les spectateurs se mettent en mouvements quasi instantanément. Le groupe a savamment préparé son set et va nous balancer des titres piochés dans l’ensemble de sa discographie : Food for the Ignorant, Death the Brutal Way, Der Landser… Les zicos sont ultra sympathiques et souriants et surtout, ils envoient la sauce ! Tormentor a clairement pris ses marques, il frappe ses fûts avec férocité, gérant les altérations rythmiques sans jamais faillir. Il faut dire que le bonhomme nous arrive du groupe de black/thrash Desaster alors le blast et ses variations, il connait. L’un des points forts des compositions d’Asphyx est la rythmique, il est clair que de ce côté-là, Paul et Alwin se défendent. Ça groove, ça ronronne, ça tartine … ouiiiiii ! Que dire de Martin si ce n’est que ce mec est une montagne de charisme dotée de cette voix éraillée si singulière que l’on reconnait parmi tant d’autres. Impossible de rester placide face à cette toute puissance ! On fait virevolter les cheveux à s’en briser la nuque, pogos, circle pit… Le public s’en donne à cœur joie, encouragé par le sympathique frontman qui ne lésine pas sur la communication. Nous n’entendrons pas de nouveauté, il faudra patienter pour découvrir Deathibel en live. Comment ne pas se réjouir et s’égosiller au son des destructrices Deathhammer, The Rack ou encore Scorbutics ? Du death brut de décoffrage, où technicité et violence vont de pair. Asphyx clôture le set en beauté avec Last One on Earth, pouah quelle claque !


DISTURBED (19:30 – 20:30 // Main Stage 2)

Disturbed c’est pas loin d’une vingtaine d’années d’activité, un passage remarqué à travers la période nu metal, le fait d’y avoir survécu, le phrasé particulier de David Draiman et les riffs simplissimes mais efficaces de Dan Donegan, et c’est sur la Main 2 ce soir. Le frontman du groupe s’installe sur scène tel un étrange mélange entre un gourou ou un pharaon et les premières notes de Ten Thousand Fists font vibrer le public. Le son est tout simplement excellent, et une bonne partie du fest se retrouve ultra motivé devant la scène.  Que ça vous plaise ou non, le style du groupe est efficace sur scène et pour une heure de set, ils ne cherchent pas plus loin que jouer de gros tubes que nous avons tous dans un coin de la tête. The Game, The Vengeful One, Stupify, Inside The Fire créent dans le pit une ambiance survoltée et bonne enfant qui fait du concert  un des plus agréables de la journée pour moi. Les musiciens se montrent très communicatifs avec le public et nous apportent quelques bonnes surprises de leur cru. A commencer par leur très jolie reprise de The Sound Of Silence de Simon and Garfunkel. Mais puisqu’on est dans les reprises, pourquoi s’arrêter là ? On a un Nikki Sixx sous la main alors autant le faire venir sur scène. Ce sont donc les membres de Sixx. A.M  qui s’invitent sur le set pour une  reprise plutôt très bien foutue de Shout At The Devil. Et puis on continue, on a aussi un Glenn Hughes sous la main, alors autant utiliser notre Glenn Hughes, et reprendre Baba O’Riley juste pour le fun. Sans oublier qu’il faut remplir un cotât par jour de RATM sur le festival cette année, alors il faut bien placer une reprise de Killing In The Name quelque part, en même temps c’est tellement efficace. Bref, vous l’aurez compris, le set devient assez surréaliste et la tension continue de monter quand le groupe décide finalement de recommencer à interpréter ses propres titres. Indestructible, Voices et on ne pouvait pas passer à côté, un dernier Down With The Sickness qui déclenche une petite guerre avant que les musiciens ne quittent la scène.


MOONSORROW (20:25-21:15 // Temple)

Jumalten Aika, c’est le nom du dernier et sublime opus de Moonsorrow, dans les bacs depuis quelques mois. Un album que j’ai écouté en boucle et qu’il me tarde de découvrir en live. Le groupe de black metal folk et pagan finlandais existe depuis déjà plus de 20 ans et c’est pour moi l’une des meilleures formations actuelles du genre. En effet, Moonsorrow est capable de se renouveler avec des créations de qualité, là où de nombreuses autres formations pagan ont tendance à pêcher (Korpiklaani, Finntroll, Ensiferum…). Un immense backdrop décoré du magnifique chêne blanc illustrant Jumalten Aika habille la scène qui s’illumine de couleurs froides. Les finlandais grimés apparaissent au travers d’une légère brume sur les premiers accords du titre éponyme de leur dernière galette qu’ils nous joueront dans sa quasi intégralité. Ville Sorvali (chant/basse) salue et remercie l’assemblée avant d’enchaîner sur Raunioilla. Le son, le décor et le jeu de light sont réglés au poil, et nous permettent de nous plonger corps et âme dans l’univers folklorique et captivant de Moonsorrow. Nous baignons dans une atmosphère à la fois douce et bestiale, bercés par des compositions brillamment construites. Henri Sorvali (guitare), Marko Tarvonen (batterie), Mitja Harvilahti (guitare) et Markus Eurén (synthé) s’exécutent de façon irréprochable. Les morceaux sont longs et complexes, tout en progression avec de belles mélodies, de nombreux changements de rythmes et beaucoup d’intensité. Des titres intelligemment écrits qui ne laissent, en somme, aucune place à l’ennui. Le chant black de Ville a quelque chose d’élégiaque, solide et bouleversant à la fois. Suden Tunti, Ihmisen Aika et finalement Sankaritarina, il est temps d’ouvrir les yeux et de reprendre conscience de la réalité. Il n’y a pas grand-chose à dire à part que le voyage aux côtés de Moonsorrow était magnifique. Merci !


WITHIN TEMPTATION (20:35 – 21:50 // Mainstage 1)

La scène est réaménagée pour laisser les néerlandais de Within Temptation mettre en place leur installation et laisser s’exprimer leur lyrisme si particulier. Des « sanctus et spiritus » envahissent le Hellfest tandis que Sharon Den Adel montée sur son piédestal commence ses vocalises. Ce qu’il y a de génial avec le métal symphonique c’est cette capacité à assumer l’exagération et le toujours plus qui va si bien au genre. Et pourtant, ce soir les musiciens me semblent plutôt softs niveau attitude, on relève en fait surtout la robe très très particulière de Sharon, mais je vous laisse juger, puis tous les goûts sont dans la nature paraît-il. Après une ouverture sur Our Solemn Hour, le groupe enchaîne sur In The Middle of The Night, Faster, And We Run, une setlist très dark donc, qui tranche avec le sourire et la bonne humeur apparente de la frontwoman. Pour ma part je trouve la performance assez molle, bien moins couillue qu’en enregistrement, la batterie claque moins et les riffs ont l’air plus édulcorés. Un des points d’orgue du set est la venue de Tarja sur scène, pour un duo sur le titre Paradise (What About us ?). Et là c’est le choc rétinien, je commence à me demander si en backstage personne n’a organisé un concours de tenu kitsch, et si oui, je pense que la robe en lamé argenté de la finlandaise doit occuper une bonne place dans le classement. Après cet échange de vocalises intempestif le set reprend son cours normal. Je trouve ça long … Les violons et les chanteuses ce n’est définitivement pas mon truc. Encore quelques morceaux : Caged, The Howling, What Have You Done et on finit le set sur Mother Earth. J’arrive à voir les qualités du set, je ne peux tout simplement pas rentrer dedans, je laisse ça aux amateurs qui, au vu des applaudissements, sont comblés.


TERRORIZER (21:20 – 22:10 // Altar)

Je vais rapidement sortir de mes rêvasseries, je me décale sous l’Altar pour un réveil tout sauf en douceur aux côtés de Terrorizer. Venus de Californie, ce sont messieurs Pete Sandoval et David Vincent (Morbid Angel) qui sont à l’origine de ce groupe de grind/death. Malgré de longues périodes d’inactivité, de nombreux changements de line-up et seulement trois albums, Terrorizer a su s’imposer et finit toujours par revenir. Aujourd’hui, c’est seulement Pete que l’on retrouve derrière ses fûts, accompagné du bassiste et vocaliste Sam Molina ainsi que de Lee Harrison et sa guitare. Trêve de plaisanterie, le show commence sans préambule avec l’agressive After World Obliteration. Le public, certes pas très dense, démarre au quart de tour : pogooooooo ! Les titres vont s’enchaîner rapidement, Storm of Stress, Fear of Napalm, Human Prey… Des morceaux courts mais ulra bourrins aliénant ainsi la foule. Terrorizer nous en balance plein la gueule; de la violence pure et simple doublée par un volume sonore excessif et probablement douloureux pour les oreilles non protégées. Rythmique thrashy et blast beats robustes, riffs acerbes et chant hargneux, un combo qui incite la foule à se lâcher. Pour résumer, nous avons assisté à 50 minutes de destruction massive au rythme du death-grind couillu et efficient de Terrorizer qui tire sa révérence après Dead Shall Rise suivie de World Downfall. Je dois le dire, nous avons pris la fessée !


BRING ME THE HORIZON (21:55 – 22:55 // Mainstage 2)

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Sur la Main Stage c’est une toute autre ambiance qui se prépare. Enfin qui tente de se préparer, car arriver à l’heure fatidique, le décor des anglais de BMTH rencontre quelques soucis techniques. Pour ne pas améliorer le tableau la pluie et le froid commencent à s’inviter … Après 10 minutes d’attente – et donc autant de temps en moins passé à chanter pour les garçons – le Happy Song résonne et le groupe mené par Oliver Sykes et sa moustache à la Vegeta entre en scène. Aussi étonnant que cela puisse paraître, puisqu’on n’est quand même pas sur le groupe le plus hardcore du festival, la foule se met en branle presque instantanément. La setlist ce soir est sans grand risque, la plupart des titres étant les tubes tirés de leur album Sempiternal (Go to Hell, For Heaven’s Sake, Shadow Moses, Sleepwalking ou Can you Feel My Heart) ainsi que de morceaux tirés de leur dernier album That’s the Spirit (Avalanche, Throne, Drown). Bien que le groupe concentre à peu prés tout ce qu’on peut trouver d’exécrable dans la scène metalcore, j’entends par là une attitude moyennement sympathique et une recherche plus visuelle et marketing que musicale, et que le dernier album sorti soit très moyen niveau qualité, c’est un des concerts qui met le plus d’ambiance aujourd’hui. Les circle pit et wall of death pleuvent, les refrains sont repris par tous, ça sautille et on est contents d’être là …  Il y a une sorte d’alchimie étrange et un peu honteuse qui se créée pendant ce set. Le frontman du groupe s’amuse à lancer régulièrement les bagarres et on atteint le maximum de la capacité de slam du public quand il décide de descendre de scène pour faire des checks aux fans récupérés au vol par les challengers, qui ont dû bien suer pendant 5 minutes, encore merci à eux d’être là. Le set s’achève dans un peu de frustration, les 10 minutes bouffées au début auraient pu être remplacées par 2 ou 3 morceaux. En attendant ce set a permis aux kids de faire la fête et de se réveiller pour la suite de la soirée.


PRIMORDIAL (22:15 – 23:10 // Temple)

Le death metal c’est fini pour aujourd’hui, c’est maintenant l’heure d’aller assister à la prestation de Primordial à la Temple. Petit rafraîchissement de mémoire : créé sous le nom de Forsaken en 87 par le bassiste Pól MacAmlaigh et le guitariste Ciáran MacUiliam, c’est en 93 que le groupe de black métal irlandais prend le nom de Primordial. C’était à la base un cover band reprenant, entre autres, Bathory et Venom. On peut dire que, depuis, la formation a fait du chemin et a su se forger une véritable identité musicale teintée de black et sonorités folk. Je n’écoute pas souvent, sans doute à cause du timbre assez particulier d’Alan Averill dit Naihmass Nemtheanga. Je me prépare donc à faire mon baptême Primordial au milieu d’une Temple pleine à craquer.
La scène se nappe d’une brume rougeoyante, assortie aux trois croix lumineuses qui la surplombent, pendant que l’introductive Dark Horse on the Wind, sublime mélopée guerrière, retentit. Un premier frisson me parcourt l’échine. Les mains se lèvent et les clameurs s’élèvent lorsque les irlandais apparaissent. Le frontman s’avance en vociférant: « we are Primordial; we are from the Republic of Ireland! […] I have one question Hellfest…Are you with us? » et Where Greater Men Have Fallen, titre éponyme de leur dernier album, démarre. D’entrée de jeu, je suis frappée par le charisme absolument incroyable du vocaliste encapuchonné. Durant tout le set, Alan arpentera la scène haranguant sans cesse la foule, flirtant avec le premier rang et préservant ainsi une proximité fort appréciable. Musicalement, et bien, c’est fabuleux ! Le paisible Simon O’Laoghaire maintient la cadence avec robustesse, doublé pas le jeu de Pól qui fait ardemment gronder sa basse. Ciáran et Michael O’Floinn, véloces et précis à la fois, se partagent les riffs mélodiques et surpuissants. Primordial nous offre un show magistral et je constate avec joie que les titres prennent réellement toute leur dimension en live. La setlist s’articule autour de titres majestueux aux rythmes lancinants tels que l’ineffable Babel’s Tower, As Rome Burns, ou Lain With the Wolf. Mélancolie, noirceur, souffrance, colère…c’est tout un panel d’émotions fortes qui se dégage de cette musique. Fermer les yeux et se laisser porter… ça fait un bien fou. Le groupe s’éclipse après Empire Fall. C’était divin.


FU MANCHU (23:15 – 00:15 // Valley)

Après LA claque émotionnelle je décide d’aller faire un tour dans une ambiance plus festive, en compagnie de Fu Manchu. Direction la Valley (ce sera d’ailleurs mon unique passage de ce côté-là sur les trois jours) où il est presque impossible de pénétrer tellement c’est noir de monde ! Ce soir, les californiens, qui se classent parmi les pionniers du stoner, jouent en tête d’affiche face aux géants de Twisted Sister. Entre « métal à paillettes » et « rock’n’roll massif » le choix est vite fait. Regarder un vieux blond tout fripé en moule-bite à strass gueuler « I wanna rock » peut être divertissant mais je préfère largement aller me déhancher et me déglinguer doucereusement les oreilles à coup de grattes crépitantes. Je n’ai pas la force de braver la foule pour m’approcher, j’aperçois donc, de loin, notre bon vieux Scott Hill, chanteur et guitariste en compagnie de Brad David (basse) Bob Balch (guitare) et Scott Reeder caché derrière sa batterie. Comme toujours le quatuor nous balance de bons titres comme Hell On Wheels, Eatin’ Dust, Mongoose… un son bien gras et électrique, des riffs efficaces avec ce qu’il faut de distorsion et de lourdeur ainsi qu’une rythmique ultra entraînante. Un tout qui donne clairement envie de se dandiner et boire des coups avec les copains. Rien à dire à part que c’est très bon ! Je vais tout de même quitter cette ambiance de folie avant la fin du set pour rejoindre ma camarade et nous placer pour le feu d’artifice.


TWISTED SISTER (23:00 – 00:15 // Mainstage 1)

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Sur le passage de la tournée d’adieu des Twisted Sister se trouvait le Hellfest, et les sœurs folles de l’Amérique ont décidé de s’y arrêter pour mettre une dernière fois le feu aux poudres. Enfin mettre le feu aux poudres c’est un bien grand mot, la flamme de Dee Snider, Jay Jay French, Eddie Ojeda et Mark Mendoza s’est un peu affaiblie depuis la grande époque des fards, rouges à lèvres et autres abus de glitters qui faisaient d’eux un groupe révolutionnaire et contestataire dans les années 80. Mais bon, 40 ans d’expérience permettent au groupe de chanter leurs classiques avec précision et c’est apparemment cela que le public, nombreux à observer le set, est venu chercher. Que dire sur le concert qui pourrait changer un peu ? En réalité pas grand-chose, le son est assez bon pour que tout le fest en profite, Dee Snider n’a pas perdu de sa gouaille, Mike Portnoy, le remplaçant à la batterie de A.J Pero, décédé l’année dernière assure le job sans grande difficulté et les riffs et solos de guitare qui ont inspiré une génération de rockers claquent dans le silence épais des fans écoutant religieusement ce groupe qui les a accompagnés une partie de leur vie. Pas de surprise dans les titres joués, on retrouve les classiques : What You Don’t Know (sure Can Hurt You), The Kids Are Back, Destroyer, You Can’t Stop Rock’N’Roll. Moi qui n’ai pas une grosse histoire avec le groupe j’observe tout cela de loin, essayant de trouver le point de vu optimal pour le feu d’artifice à venir. Mais j’avoue qu’entendre retentir un bon vieux  We’re Not Gonna Take It ou de reprendre I Wanna Rock avec le reste des festivaliers, morceau rallongé de façon assez abusive d’ailleurs, a quelque chose d’assez jouissif. Ce live est quand même l’occasion pour le Hellfest de vivre un beau moment d’émotion. C’est à la fin du set que Phil Campbell, guitariste de Motorhead, rejoint les Twisted Sister pour interpréter Shoot’Em Down mais surtout Born To raise Hell en hommage à Lemmy. Le concert se termine sur S.M.F mais nous avons tous déjà les yeux tournés vers le ciel.

La vidéo d’intro se lance sur les écrans géants, la photo du leader du groupe mythique envahit le festival … Born to Lose, Live to Win. Le ciel s’embrase au son des riffs du trio. Quelques 10 minutes plus tard c’est Phil Campbell qui revient prendre la parole avant que ne se lancent les images du concert de Motorhead, l’année précédente pendant ce même festival. Le Fest s’arrête de vivre quelques instants en la mémoire de cet emblème du rock, pour mieux repartir … Parce que c’est la vie. Et les hostilités reprennent.


KORN (01:00 – 02:00 // Mainstage 2)

Grosse originalité cette année, on finit la journée avec Korn … Bon je suis mauvaise langue, certes ils squattent le festival de plus en plus fréquemment, mais je suis aussi toujours aussi contente de les voir ceux là. Et cette année, contrairement à l’année précédente, ils sont bien lunés ! C’est un bon vieux déchaînement de violence gore et de fureur adolescente qui se déverse sur la Main stage (pour vous donner une idée ils entrent sur Right Now, que dire de plus). Head, Fieldy, Munky, Ray Luzier et Davis sont en grande forme ce soir, dans le pit c’est la fête quand Here to Stay débute, mais les alentours sont désertés assez rapidement, c’est pourtant le moment de danser les enfants !  Les tubes s’enchaînent, gros riffs bien gras et rythmes lourds à souhait : Somebody Someone, Falling Away From Me, Coming Undone, Shoots And Ladders (la cornemuse bon sang) Blind, Did My Time, ça n’arrête pas. Le rappel a de quoi provoquer une explosion dans les petites culottes, après une petite introduction sur 4U c’est Got The Life et Freak on a Leash qui ont été choisis pour clôturer ce set et cette journée en beauté. Un très bon concert que celui de Korn cette année, l’énergie et la hargne étaient là … De quoi revigorer les plus courageux pour survivre à la dernière journée de cette édition du Hellfest, qui commencera dans à peine quelques heures….


Auteurs : Fanny Dudognon & Anaëlle Martin

Photographe : Antony Chardon