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16 juin 2016 – On se souvient encore du 22 juin 2015, ce jour où nous étions en train de râler à cause de la déprime post festival et de se dire “c’est déjà fini, maintenant il va falloir attendre une longue année avant de revenir”. Et bien finalement un an ça passe plutôt vite et nous voici en chemin vers Clisson. C’est donc avec une excitation au moins aussi grande que lors des éditions précédentes que nous débarquons sur le site du Hellfest. Équipés de nos bracelets, nous rejoignons les centaines de festivaliers qui ont déjà investi les lieux, ça grouille sur le camping, le Hell City Square et le Metal Corner… Quel bonheur de retrouver cet endroit qui nous est maintenant familier et de voir tous ces gens émoustillés et heureux. C’est aux alentours de 17h que les festivités commencent, les décibels résonnent, la bière coule à flot et la bonne humeur se répand.
Après une première soirée bien sympathique, il est temps d’aller se coucher car le programme du weekend s’annonce chargé.

17 juin 2016 – Premier jour de ce premier festival de la saison, les portes de l’enfer ouvrent à 10h, l’affluence est importante et l’attente devant la “cathédrale” va s’avérer assez longue pour les festivaliers.
Comme après chaque édition, les équipes du Hellfest ont écouté vos requêtes et travaillé d’arrache pied pour apporter des améliorations sur le site. L’an dernier nous découvrions les nouvelles Temple, Altar et Valley, cette année c’est la Warzone qui fait peau neuve, l’espace a été complètement revu et transformé ! Magnifique ! Des modifications sur l’ensemble du site ont également été faites, des stands ainsi que de nouvelles décorations ont été mis en place dont la superbe statue en hommage à Lemmy Kilmister. (On pourrait bien y mettre notre grand Ronnie James Dio aussi non ?). N’oublions pas de mentionner la tyrolienne d’enfer qui aura permis à certains chanceux (puisqu’il faut gratter un ticket gagnant pour y accéder) de surplomber les Main Stages le temps de la descente. Le Hellfest est un festival où il est clairement agréable de se balader entre deux concerts.


THE SHRINE  (10 :30-11 :00 // Mainstage 2)

 C’est parti pour le marathon des concerts ! Ce sont les américains de The Shrine qui inaugurent la Mainstage 2 pour l’édition 2016. La populace encore éparse se réveille tranquillement  pendant  que certains font déjà le pied de grue devant la Main 1 en attendant Delain.
Le trio natif de Los Angeles, débarque et entame le set avec Tripping Corpse. Son lourd et velu, gratte crissante, voix un poil nasillarde… Josh Landau (guitare/voix), Court Murphy (basse) et Jeff Murray (batterie) déversent généreusement leur musique qu’ils qualifient de « psychédélique violence rock’n’roll », un mélange de rock 70’s, stoner et heavy en somme. Une prestation efficace agrémentée par leur bonne humeur, de l’énergie et des titres issus de leurs différents albums comme l’excellente Death to Invaders  (Rare Breed  – 2015). The Shrine reçoit Beb le chanteur de Soggy qui n’a pas changé depuis les 80’s (hormis ses cheveux noirs devenus blancs) pour terminer le set avec cette reprise de Waiting for the War. Le frontman se donne à fond et le duo Beb/The Shrine est simplement détonant. La foule s’est amassée, du bon rock’n’roll pour bien commencer la journée.


DELAIN (11 :05 – 11 :35 // Main Stage 1)

Alors que que la pluie commence à s’inviter sur le Fest, les néerlandais de Delain montent sur scène. Les notes du clavier de Martijn Westerholt résonnent sur Sucker Punch et une petite foule s’anime devant la scène. Le groupe de métal symphonique enchaîne sur Get the Devil out of Me, Army of Dolls ou Mother Machine, des compositions à la rythmique lourde rehaussées par un clavier lyrique et des lignes de basse qui savent se faire funky. La jolie Charlotte Wessels assure plus que correctement la partie vocale – traduisez : c’est juste ! – tout en affichant un grand sourire tout le long du set. La courte performance s’achève sur Pristine, les amateurs du genre ont de quoi être ravis, ce premier groupe a chanteuse leur a permis de se mettre en train.


MOONREICH (11 :05-11 :35 // Temple)

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Après l’ambiance festive en mode redneck, changement d’atmosphère radical, direction le Temple pour du blackeuh metaleuh ! Créé en 2008 par Weddir (guitare/voix), Moonreich était un projet solo mais aujourd’hui c’est bel et bien un groupe qui apparaît sur scène. Les musiciens apparaissent arborant le total look black metoool : corpse paint et cartouchières sont de rigueur. Après une tournée européenne aux côtés de Gorgoroth et Vital Remains, le groupe sortait  Pillars of Detest sortait en 2015 dont est extrait Believe & Behead qui fait office d’introduction. Le groupe va nous livrer cinq titres, du très bon black avec ses riffs puissants et variations rythmiques parfaitement calibrées et un son pas dégueu du tout. C’est vraiment bon et pas redondant pour un sou, on retrouve dans leur musique la pure violence du true black metal avec par moment des sonorités plus thrashy à la Deströyer 666. Un excellent set mené par un frontman ultra charismatique et face à un public réceptif, le groupe s’éclipse après Long Time Awaited Funeral.


AUDREY HORNE (11: 40 – 12: 10//  Main Stage 2)

La Norvège débarque sur la Main 2 ! Les Audrey Horne et leur Hardrock qui déboîte arrivent pour leur troisième participation au festival. La voix de Toschie déchire le silence tendu de l’attente. Redemption Blues, Straight into your Grave, Out of the City … La setlist du groupe est reprise en chœur par les nombreux présents qui attendaient fébrilement de les écouter. Le chanteur de la formation, sur le devant de la scène, cabotine à volonté, mais Ice Dale et Thomas Tofthagen aux guitares et Espen Lien à la basse ne manquent pas de gigoter leur derrière … Tout en restant toujours parfaitement en place. Kjetil Greve derrière ses fûts donne de sa personne pour assurer le tempo rapide des compositions du groupe. L’énergie est là, le groupe assure de façon bien badass ses courtes 30 minutes de concert. Les notes de Pretty Little Sunshine sonnent parfaitement malgré la pluie menaçante comme le fait si bien remarquer Toschie. Ce dernier, grand sourire aux lèvres, va descendre de scène sur Waiting for The Night pour motiver un fest qui a encore du mal à entonner le refrain avec entrain. Pour se mettre dans l’ambiance en début de festival, appelez Adurey Horne, et faites les même revenir pour terminer une soirée en beauté.


DUST BOLT (11 :40-12 :10 // Altar)

Pas besoin de courir puisque le groupe suivant se produit sur la scène voisine. Difficile de faire un choix entre Audrey Horne que je n’ai jamais vu et mes chouchous de Dust Bolt que j’ai vu 3 fois (123) l’an dernier. En bonne thrasheuz’ que je suis, je décide de soutenir mes petits (plutôt très grands) allemands, d’une part, je sais que je ne serai pas déçue et d’autre part je suis très curieuse de découvrir les titres inédits tirés de leur troisième galette, Mass Confusion, dont la sortie est prévue le 8 juillet.
Adieu la déco « Awake the Riot », scène sobre pour une prestation de trente minutes seulement. Pas besoin de fioriture étant donné que le quatuor va nous en mettre plein la vue et surtout plein les oreilles ! Nico prend place derrière ses fûts et Flo (guitare), Bene (basse) ainsi que Lenny (chant/guitare) s’amènent en suivant. L’intro est lancée et le trépignant Bene s’agite comme d’habitude avant que les premières notes de Violent Abolition ne résonnent. Aucunne surprise quant à la prestation, ça décoiffe !  Le groupe nous présente des nouveautés comme Turned to Grey et Sick x Brain,au moins aussi efficaces en live que les titres phares. Il faut dire que les jeunes déploient toujours une énergie folle durant leurs prestations, c’est contagieux et pour la première fois de la journée le pit commence à chauffer. Premier circle pit, slams et headbangs, les festivaliers sont réveillés. Les membres hyperactifs de Dust Bolt enflamment la scène et feront leur final sur les incontournables Toxic Attack et Agent Thrash. Le public ressort presque bouché bée, en mode «on a pris une belle claque ». Les mecs étaient contents d’être là, au Hellfest, une belle progression pour ces jeunes qui en ont dans le ventre, Lenny viendra, comme il le fait systématiquement, saluer les gens à la barrière.
Que c’était bon, je ne m’en lasse décidément pas, vivement la prochaine fois !


HARM’S WAY ( 12: 15 – 12: 45 // Warzone)

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Je me dirige vers la Warzone pour, bien sûr assister au set des américains de Harm’s Way, mais également pour redécouvrir cet espace que j’avais bien squatté l’année dernière.  Et je ne suis pas déçue ! L’organisation a investi pour rendre l’antre du hardcore plus vivable pour les festivaliers et le pari est réussi. Marches en dur, ombre et scène réorientée font partie de ces aménagements bien appréciables. Les beaux bébés de Chicago – oui je me permets l’expression, oui il y a du muscle sur scène à ce moment là – sont les premiers que je vois sur cette scène. Le show est nerveux, James Pligge, vraie boule d’énergie, semble increvable. Les morceaux s’enchaînent sans qu’on puisse reprendre son souffle,  la plupart étant tiré de l’album Rust sorti l’année précédente : Infestation, Law of The Land, Cancerous Ways ou Amongst the Rust. La zone est loin d’être bondée et à part les quelques très (trop) motivés qui font les malins dans le pit, l’ambiance n’est pas à la grosse bagarre. Les compositions du groupe ne me parlent pas et je n’arrive pas à rentrer dans le set, tout ça est trop laborieux, très lourd et à la limite du glauque. Le concert se termine sur la démonstration de violence que sont Fantasy et Scrambled.


CRUACHAN (12 :15-12 :45 // Temple)

On se décale pour voir les irlandais de Cruachan qui investissent les planches de la Temple. Ce groupe de metal folklorique est en activité depuis les années 90 est néanmoins très rarement de passage dans nos contrées. Je découvre donc les six musiciens  vêtus de costumes traditionnels et  équipés de divers instruments: guitares, mandoline, flûte, basse, violon et percussions. Le son n’est pas fameux mais l’ambiance est bonne dans le public qui semble bien apprécier ce mélange de folk et black metal, ça remue les hanches dans le pit. L’arrivée de la chanteuse ravira les messieurs, plus pour le côté visuel qu’auditif vu qu’on ne l’entend presque pas. Le son va tout de même s’améliorer vers la fin du set, appréciable pour le côté instrumental et le très bon chant black, beaucoup moins pour la voix féminine…c’est faux ! Au final le show est plutôt sympathique et le groupe repart accompagné par de chaleureux applaudissements.


NASHVILLE PUSSY (12: 50 – 13 :30 // Main Stage 2)

Les Dirty Rockers des Nashville Pussy se mettent en place. La formation originaire d’Atlanta et son rock gras teinté de blues à l’ancienne a attiré du monde devant la scène, curieux comme connaisseurs assistent admiratifs au set. En plein milieu de leur tournée anniversaire  10 Years of Pussy, Jeremy Thompson à la batterie, Ruyter Suys à la guitare, Blaine Catwright au chant/ guitare et Bonnie Buitrago à la basse livrent quelques uns de leurs morceaux les plus connus au public du festival. Come on Come on, I’m so High, Pillbilly Blues, Hate & Whiskey ou Go mother fucker go font hocher la tête aux festivaliers. Tous les clichés habituels du groupe y passent, la bouteille de Jack, la moustache de gringo et la chevelure incontrôlable de miss Suys. Plus le concert avance et plus j’ai de mal avec la performance, la batterie semble sur le point de s’endormir et les solos pourtant célèbres du groupe manquent pour moi de cohérence et d’harmonie. Malgré une bonhommie manifeste sur scène qui fait plaisir à voir, ce concert est une petite déception pour moi ce matin.


SKELETAL REMAINS (12 :50-13 :30 // Altar)

Ahhhh voilà un groupe que j’attendais ! Skeletal Remains ! Moi qui les avais loupés à Toulouse l’an dernier j’ai l’occasion de me rattraper et je me languissais de ce moment, je prends donc place au premier rang.
La jeune formation (2011) qui nous vient de Los Angeles sortait son deuxième album Condemned to Misery en 2015. C’est d’ailleurs avec titre issu de cet opus, Viral Hemorrhagic Pyrexia que Chris Monroy (guitare/voix), Adrius Marquez (basse), Adrian Obregon (guitare) et Joe Martin (batterie) lancent les hostilités. Un démarrage en force qui laisse présager un set de qualité. Le ton est donné, ça sera du death oui et du pur death old school, il n’y a qu’à regarder les t-shirts de ces quatre chevelus pour connaître leurs influences (Carcass, Cannibal Corpse…) ! Le public restera calme, il faut dire que c’est l’heure du repas mais accueil les américains avec un enthousiasme certain, ces derniers nous le rendent bien offrant une prestation juste EXCELLENTE ! La setlist est déléctable, Homicidal Pulchritude, Sub-Zero Termination, Traumatic  Existence… Le chant de Chris est maîtrisé avec des nuances vocales qui ne sont pas sans rappeler des pointures telles que Chuck Schuldiner ou John Tardy. Riffs dévastateurs, variante entre rythmique thrash et lourdeur, idéal pour s’adonner à une session de headbanging… Skeletal Remains n’invente rien, certes, mais nous sert un set propre et ultra efficace mis en valeur par un bon réglage sonore et met ainsi tout le monde d’accord. Le quatuor nous quitte sur la puissante Obscured Velitation.
Le death old school n’est pas prêt de mourir avec des formations comme celle-ci, la relève est assurée, waouh que c’était bon, merci !


LE BAL DES ENRAGES (14: 20 – 15 :00 // Main Stage 2)

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C’est au tour du très attendu Bal des Enragés d’investir la Main Stage. Ce « supergroupe » à la française a pris le parti de réunir des membres éminents de la scène underground pour reprendre de façon burnée les morceaux rocks immanquables de ces dernières années. Et au vu du concept j’ai décidé de vous laisser deviner les artistes originels des morceaux cités, parce que si vous avez besoin que je vous donne les noms, vous avez de sérieuses questions à vous poser. Hommage oblige, on commence par un petit Ace of Spades avant de se balader dans les époques et les souvenirs : Smells like Teen Spirit, Sabotage, Killing in the Name – retenez le bien ce morceau, on en reparlera dans les reports des prochains jours – ou Refuse/ Resist. Grosse ambiance sur scène et dans le pit, quand on va au Bal on sait que ça ne sera jamais tranquille … Et ils n’ont pas failli à leur réputation d’agitateurs. Je conseille tout de même de voir le show du groupe en salle, pour un concert complet puisque ces messieurs réservent beaucoup de surprise. Petite séance de rattrapage tout de même fin juillet à Albi pour l’Xtreme FEST, n’hésitez pas à aller tâter l’ambiance.


SADIST (14 :20-15 :00 //Altar)

Petit break avant de repartir vers Altar. Nous avons pris une bonne dose de death old school, c’est maintenant dans un autre style de death que nous allons être plongés avec Sadist, Originaire de Gênes en Italie, le groupe évolue dans un style qui convient aux oreilles les plus affutées avec leur death progressif où la brutalité du death, la technique et la finesse du prog se marient à la perfection. Les italiens viennent présenter leur septième bébé, Hyaena (2015).
Let’s go ! Voilà que pendant 40 minutes nous en prenons plein les mirettes et les tympans. Le son ressort bien avec une basse clairement mise en avant,  mamamama ce son de basse! Les vibrations sont percutantes… Il faut le dire Andy Marchini est fabuleux,  faisant preuve d’une maîtrise technique parfaite, évoluant entre rythmique groovy, jazzy et metal, hallucinant !  De l’autre côté Tommy Talamanca n’est pas en reste, jouant parfois simultanément guitare et clavier avec une facilité déconcertante…easy ! A la batterie, c’est Alessio Spallarossa qui envoie la purée assurant les nombreux changements de rythmes avec précision.  Trevor Nadir fait preuve d’une générosité simple accompagné d’un sourire franc qui contraste merveilleusement avec son physique râblé et sa voix caverneuse. Une belle leçon musicale avec de sublimes morceaux tels que Season in Silence, Bouki, Tribe ou Sometimes They Come Back… Oscillant entre beauté et violence, la musique de Sadist nous a régalés !


HALESTORM (15: 05 – 15: 45 // Main Stage 1)

La bande de la charmante/ Badass  Lzzy Hale investit la Main 1. Halestorm c’est pour moi une des bonnes surprises de ce festival. Lassée par les groupes à chanteuse j’avais peur d’avoir tout simplement envie de me tirer une balle au milieu du set … c’eût été dommage, j’aurais manqué un très bon moment, et en plus j’aurais raté le reste du fest. Le groupe débarque donc sur un petit Love Hurts qui donne le ton, une voix enraillé sur fond de rock aux accents punk, de quoi me rappeler mes meilleures années Brody Dalle ou Joan Jett. On enchaîne sur le plus sombre Mayhem, le jouissif Amen puis Mz. Hyde et I like it Heavy. C’est rock, entêtant ce qu’il faut et ça bouge, on n’en demande pas plus dans le public. La performance est certes moins nette qu’en enregistrement mais cela lui donne un côté vivant et énergique. Et surtout les musiciens se donnent, le charisme de la frontwoman aidant, c’est une belle ambiance qui envahit le pit. Le set se termine sur un retentissant I Miss the Misery avant que le groupe ne nous quitte sourire aux lèvres.


BEHEXEN (15 :05-15 :45 // Temple)

Je jette une oreille vers la Temple où les finlandais de Behexen apparaissent, grimés et bien décidés à  balancer leur black metal sans concession. Malheureusement le réglage sonore les dessert bien plus qu’il ne le faudrait et je n’arrive pas du tout à rentrer dans le show. Les cris perçants du chanteur et les coups de doubles pédales incessants méritent un son optimal pour être appréciés…en tout cas, après Sadist ça ne passe pas pour moi. A revoir en salle peut-être.


Mass Hysteria (15 :50- 16 :40 // Mainstage 2)

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HAVOK (15 :50- 16 :40 // Altar)

Je fais le pied de grue devant la scène de la Altar pendant que les membres d’Havok terminent leurs balances. Havok… ce groupe de thrash que j’adore et qui nous avait mis une branlée monumental à l’Xtreme Fest en 2014 est de retour chez nous, enfin !
L’entrée en matière sera, comme à l’accoutumée, brute de décoffrage avec le combo percutant Point of No Return, No Amnesty. Les américains sont en forme, souriants et prennent du plaisir à interagir avec leur public, le public est réceptif et ça se chauffe progressivement dans le pit. Pete Webber fait résonner ses fûts introduisant  From the Cradle to the Grave dont les riffs en cavalcade propulsés par David Sanchez et Reece Scruggs vous emportent. “Emporter”…c’est bien le terme ! Mon corps tout entier remue, et je ne suis pas la seule qui s’agite, les chevelures virevoltent autant sur scène que dans la foule. Des circles pit se forment, les crowed surfers s’élancent et les objets gonflables de toute sorte viennent colorer le tout. Havok nous propose un nouveau morceau appelé Claiming Certainty, qui met bien en valeur les capacités vocales de David. Le frontman est totalement habité et nous balance ses cris puissants typiquement thrash metal avec une aisance certaine. Pour en revenir à la nouveauté, il est plaisant de voir Nick Schendzielos, qui remplace Mike Leon (aujourd’hui dans Soulfly) depuis 2015 aussi à l’aise et complètement intégré au sein du groupe. Tout sourire, le bassiste prend son pied en compagnie de sa basse habillée de LED. La belle cohésion du groupe doublée d’une énergie sans limite fait l’effet d’un tsunami et l’ambiance est excellente avec la formation d’un beau wall of death. Covering Fire suivie d’Unnatural Selection, les mecs envoient la purée, du thrash digne de ce nom ! C’est rapide, fort (trop pour certains) et brutal mais parfaitement maîtrisé d’un point de vue technique. D.O.A et Give Me Liberty…or Give me Death seront servis en guise de final. Un ultime morceau dont le refrain éloquent sera scandé par les connaisseurs. Havok a mis le feu sous l’Altar et remporte tous les suffrages. Photo et distribution de médiators puis, le groupe s’éclipse acclamé par une foule de metalhead conquise. Thrash, générosité, passion et énergie… un combo qui ne peut pas vous laisser indifférent.
Il ne reste plus qu’à attendre la sortie du prochain album et l’annonce d’une tournée histoire d’en reprendre une dose.


ANTHRAX (16 :45-17 :35 // Mainstage 1)

Absorbée par le show d’Havok, je n’ai pas vu le temps passer et je dois courir pour me rendre à la Mainstage car Anthrax est déjà sur scène. Voilà donc l’un des groupes membres du Big Four of Thrash que je n’ai encore jamais vu et pourtant… oui pourtant, je suis plus que fan.
Je vous rappelle que les américains avaient été remplacés par Sodom l’an dernier suite à leur annulation. Annulation également de leur passage à Paris en 2014 mais aussi au Summer Breeze le mois prochain. Du coup, je dois presque me pincer pour être sûre que je suis bien en train d’apercevoir Scott Ian et sa bande en train de fouler la Mainstage 1 du Hellfest. Début 2016 sortait For All Kings, un onzième album très bien reçu par la critique, j’avoue l’avoir écouté en boucle. Aucune surprise donc en découvrant d’abord le magnifique backdrop aux couleurs de cet opus puis la setlist principalement axée sur celui-ci également. Un choix qui ne fera pas l’unanimité. Anthrax ouvre le bal avec You Gotta Believe puis joue Caught in A Mosh. Dans le public c’est plutôt calme et bon enfant, on chantonne et on se dandine mais pas de gros mouvement de foule en dehors de quelques petits pogos et slams. Je suis mitigée car contente de voir enfin Frank Bello (basse), Scoot Ian (guitare),  Joey Belladonna (chant) ainsi que le nouveau Jon Donais (guitare) en chair et en os mais néanmoins déçue par la prestation globale. Non pas que ce soit mauvais bien au contraire. La claque Havok juste avant y est sans doute pour quelque chose, le choix des chansons également et ne parlons pas de la frustration de voir un tel groupe se produire si peu de temps et à cette heure là. Entendre un classique comme Got The Time en live c’est quand même quelque chose ! Le frisson est passé par là. La foule s’ambiance et réagit avec enthousiasme lorsque les américains démarrent leur reprise d’Antisocial, le refrain est repris par les spectateurs. Un chouette moment de convivialité sous un ciel dégagé.  Anthrax clôture son set avec l’excellente Breathing Lightning suivie d’Indians.
Bon… J’ai vu Anthrax et c’était chouette.  Maintenant je veux les voir dans une salle  pendant une heure et demie avec une setlist digne de ce nom, je veux du I am the Law, Among the Living, Panic, I’m the Man, Medusa… MADAFUCKA !


TURBONEGRO ( 17: 40 – 18: 30 // Main Stage 2)

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Devant de la Main Stage ça se remplit de vestes en denim et de pichets de bière, la turbojugend est en place pour accueillir leurs norvégiens préférés. Tony Sylvester, chanteur actuel du groupe et son maquillage d’un goût sans faille entre en scène accompagné de Happy Tom à la basse, Euroboy et Rune Rebellion aux guitares et Tommy Manboy à la batterie. Le groupe culte commence par faire grincer la non moins culte cloche de Big Ben dans leur The Age of Pamparius sous les acclamations des fans. On entame les choses sérieuses et on rentre un peu plus dans la poésie : You Give me Worms, All my Friends are Dead, Hot For Nietzsche et City of Satan. Les musiciens ont piochés dans nombre d’albums pour proposer une setlist variée à leurs fans, on retrouve notamment des titre de Party Animals, sorti en 2005 et Sexual Harrassment, le dernier en date, sorti en 2012. Le mélange punchy  de grosses guitares et de rythmes ronflants prend, les musiciens sont au top et l’énergie passe avec le public, ce grand moment de n’importe quoi a de quoi faire plaisir. On continue avec quelques perles du style Drenched in Blood ou Wasted Again avant de finir sur un I Got Erection repris par la foule non sans sourire aux lèvres.


VADER (17 :40-18 :30 // Altar)

Les polonais de Vader sont en place, les festivaliers sont rassemblés en nombre sous Altar. Une chose est sûre, le quatuor aime la scène et ne chôme pas avec un album en préparation, The Empire (prévu pour novembre) et des représentations très fréquentes. Le groupe de death old school nous avait offert de superbes prestations en mars 2015 à Barcelone avec Hate et en septembre avec Venom Inc à Toulouse.
Aujourd’hui nous retrouvons les polonais souriants qui nous livrent une fois de plus une performance ultra carrée. Marek Pajak (guitare), Tomasz Halicki (basse) et le charismatique Piotr Wiwczarek (chant/guitare) assurent sur le devant de la scène. La voix caverneuse de Piotr me donne quasi systématiquement la chair de poule. Bien qu’il soit caché derrière sa batterie, c’est le british James Stewart qui, une fois de plus, va bluffer le public. Je l’ai déjà dit, c’est un batteur exceptionnel qui impressionne par sa technique irréprochable qui contraste presque avec sa décontraction absolue. Je reste pour apprécier la moitié du set jusqu’à Triumph of Death qui est pour moi l’un de leur meilleur titre live à l’heure actuelle : puissant, groovy et captivant. Un bon show, un poil en dessous des prestations en salle étant donné que le son n’est pas optimal et, si l’on chipote un peu, il manquait le décor habituel et l’obscurité pour être totalement immergé dans l’univers sombre de Vader.


KILLSWITCH ENGAGE (18 :35-19 :25 // Warzone)

Changement de style radical en cette journée majoritairement thrash, je vais voir mon premier concert du weekend à la Warzone. Pas particulièrement fan de Killswitch Engage je pense que c’est un groupe à voir en live au moins une fois, ma nature curieuse me motive donc à traverser le site. L’occasion également d’admirer pleinement les chouettes modifications qui ont été apportées dans cette zone, c’est beau et aéré ce qui permet d’apprécier les concerts de près ou de loin sans être gêné.
J’arrive tranquillement, la Warzone est blindée, le show a commencé et la fête bat déjà son plein. Ce que j’aime bien dans la musique de Killswitch Engage c’est le côté agressif du metalcore avec ses parties rythmique pêchues, entraînantes et d’autres plus lourdes. Ce que je n’aime pas ? Les parties en chant clair un peu cul-cul la praline qui ont le don de vite me lasser. Concrètement sur scène ça donne quoi ? Et bien ma foi, c’est plutôt sympa ! Le frontman Jesse Leach, de retour au chant depuis 2012, met le feu sur scène en compagnie de ses confrères : Adam Dutkiewicz (chant/guitare), Joel Stroetzel (guitare), Mike d’Antonio (basse) et Justin Foley (batterie). Les fans sont présents et reprennent en chœur les refrains des titres phares. Le groupe offre un très bon set avec des morceaux percutants comme My Last Serenade ou My Curse, doublé par une belle proximité avec le public pour le plus grand bonheur de ce dernier. Cool !


BULLET FOR MY VALENTINE (18: 35 – 19 :35 Main Stage 1)

La moyenne d’âge rajeunit devant la Main Stage 1, autant dire que je suis bien dans mon élément … Oui car je suis née dans les années 90 et que pour moi le Pays de Galles c’est, outre un super drapeau et le pays de naissance de Perceval, la contrée qui a engendré BFMV. Matt, les deux Michael (Padge et Moose) et le petit Jamie, nouveau venu à la basse entrent en scène sur le catchy No Way Out issu de leur dernier album en date, Venom. Et je suis extrêmement surprise et contente de voir qu’on peut encore s’enjailler sans complexe sur du BFMV en 2016, l’ambiance est bien là (enfin le groupe arrive à faire sortir plus ou moins à faire sortir le public de sa léthargie pour être plus précise). On enchaîne sur les classiques Your Betrayal et surtout 4 Words to Choke Upon. Aujourd’hui les musiciens ont décidé de nous interpréter The Last Fight, suivi d’un très bon solo de Moose qui éclate avec bonne humeur ses fûts sous les applaudissements, Scream Aim Fire, Alone, Worthless … Les gallois arrivent à mener leur show avec énergie et rage, le public au taquet en prend plein les oreilles. Bon sans se mentir, rétrospectivement avec un peu de recule, la performance était loin d’être excellente. Pour faire clair, c’était la plupart du temps faux et le son n’était vraiment pas au top, ce qui tronquait en partie les solos pourtant excellent des guitares.  La satisfaction d’une partie du public dont je fais partie était surtout de pouvoir se remémorer la belle époque des baggys à chaîne et clips en noir et blanc super dark tout en entonnant les refrains des morceaux qui ont marqué la scène métal et metalcore du début des années 2000. Le final du groupe sur Tears don’t Fall et Waking the Demon, ne me contredit pas, imparfait mais envoyant quand même une bonne dose de paté, ce live de Bullet ne me déçoit pas, et l’accueil qu’a réservé le public au groupe y est pour beaucoup.


SACRED REICH (19 :30-20 :25 // Altar)

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Je traverse aisément le petit nombre de spectateurs amassés devant la scène Altar et me glisse presque tout devant pour assister au show de Sacred Reich. Fondé à Phoenix en Arizona en 85, ce groupe de thrash metal est connu pour ses titres aux paroles politiquement et socialement engagées. La formation n’a sorti aucun album depuis Heal en 96 mais reste néanmoins une référence en matière de thrash et a toujours maintenu une activité scénique et participe au Hellfest pour la troisième fois.
Also sprach Zarathustra retentit en guise d’introduction, le chanteur/bassiste Phil Rind apparait sur scène en compagnie de ses confrères Jason Rainey (guitare rythmique), Wiley Arnett (guitare solo) et Greg Hall (batterie). Le set commence avec la fameuse The American Way. La fosse n’est pas très remplie, pas évident d’attirer la foule avec Hatebreed qui joue en parallèle. En revanche, ceux qui ont répondu présents sont des connaisseurs, les vrais thrashers qui exhibent fièrement leur veste à patchs, ils se laissent rapidement aller au son du thrash mordant de Sacred Reich. Certains sont déjà dans tous leurs états. Les ‘ricains sont ravis d’être là et Phil, à l’aise pour communiquer, ne manquera pas de remercier les aficionados à maintes reprises. Ce dernier donne le ton et annonce qu’ils vont nous jouer des titres plutôt rares en live: Death Squad, Love…Hate, Heal … Que dire à part que le show de Sacred Reich est purement excellent, le bon son nous permet de savourer pleinement. Gros riffs et cadences endiablées : Thrashhhhhhhhhhh, Les zicos sont souriants, proches du public et balancent leurs compositions avec une vraie générosité. Les good vibes se répandent au sein de l’Altar. Le groupe nous servira également sa plaisante reprise thrashy de War Pigs dont le refrain sera repris en chÅ“ur par la foule. Le vocaliste harangue la foule et invite les spectateurs à surfer afin d’introduire l’ultime morceau du concert : SurfNicaragua. Ça pogote sévère dans le pit, on se défoule jusqu’à la dernière note !
Sacred Reich a réalisé une sacrée bonne performance et ce concert restera, pour sûr, dans les mémoires !


HATEBREED (19 :40 – 20 :40 Main Stage 2)

Place aux hardcore les enfants ! Et pas qu’un peu puisque c’est Hatebreed qui va poser ses grosses guitares velues et ses riffs agressifs sur la Main Stage 2.La bande à Jamey Jasta forte de son dernier opus The Concrete Confessional est prête à mettre le feu dans le pit. Premier gros déchaînement de violence de la journée pour moi – oui j’ai fait l’impasse sur Mass Hysteria et je m’en porte très bien – et ça se passe devant une Main et ça se passe moyennement bien. Va falloir mettre les choses au point les kids, au milieu de la fosse il y a une zone consacrée où vous pouvez vous mettre sur la gueule en toute impunité, appelons ça le pit. En dehors du pit vous trouvez des gens qui ont moyennement envie de se prendre des mandales de façon aléatoire, prière de respecter ces gens là – non parce que j’accepte mal de me retrouver par terre à cause de déglingués qui pensent que « c’est métal » de taper tout le monde sans distinction. Parenthèse mise à part, les américains commencent avec un petit Destroy Everything des familles qui donne le ton, et ça démonte, littéralement. La guerre commence, les musiciens continuent de chauffer tout ce petit monde avec Looking Down the Barrel of Today, A.D et Everyone Bleeds Now. Et là c’est le drame, la pluie qui menaçait le festival depuis un bon moment décide d’éclater, la pelouse se transforme en un joli tas de boue, ce qui n’empêche pas les galopins venus fêter la sainte beigne de sauter partout. Sur scène Chris Beattie à la basse, Wayne Lozinak et Franck Novinec aux guitares et Matt Byrne bourrinant la batterie ne les aident pas à se calmer. Les titres coup de poing du groupe s’enchaînent Everyone Bleeds Now, Live for This, Honor Never Dies, In Ashes They Shall Reap ou Never Let it Die, le groupe n’a pas de mal à garder au chaud un public qui commence à sentir le poids de cette première journée et le de la flotte sur ses épaules. La liste des morceaux cultes est longue, le temps manque pour reprendre son souffle mais cette heure de set qui a bien secoué le Fest s’achève sur quelques pépites j’ai nommé To The Threshold, Tear it Down et I will be Heard. Voilà c’était Hatebreed et c’était bien cool.


 VOLBEAT (20 :45 – 22 :00 // Main Stage 1)

On change d’ambiance de façon radicale avec Volbeat sur la Main 1. Le groupe originaire de Copenhague attire du monde devant la scène, la sortie il y a peu de leur dernier opus Seal Deal and Let’s Boogie ainsi que leur performance une semaine plus tôt au Download ne sont peut être pas étrangers à cet engouement. Michael Poulsen au chant, Jon Larsen à la batterie et Rob Caggiano à la guitare sont accompagnés de Kaspar Boyle Larsen à la basse. Ces messieurs entament les hostilités avec un The Devil’s Bleeding Crown plutôt classique, le groupe qui possède ce grosse influences Rockabilly possède dans sa discographie des titres plus groovy, mais ça reste une entrée en matière. Les solos grincent et la batterie tabasse avec joie derrière, l’exécution est excellente et le groupe communicatif. Mon seul souci est qu’après une journée de festival dans les pattes et surtout Hatebreed juste avant, je trouve ça très gentillé comme set, en bref au bout d’un morceau j’en ai marre. Et pourtant le show est bon, devant les gens s’ambiancent bien et la setlist réserve quelques morceaux couillus – je pense à de petits Sadman’s Tongue ou 16 dollars pour l’exemple. Le set se termine sur un triptyque Seal The Deal, The Mirror and the Reaper et Still Counting qui enchante les fans devant.


OVERKILL (21 :35-22 :35 // Altar)

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Cette édition 2016 est clairement la meilleure que j’ai faite en matière de programmation thrash. La journée est simplement parfaite et comme ce n’est pas fini, quoi de mieux que de s’en reprendre une dose?
Qu’à cela ne tienne, c’est maintenant OverKill qui s’amène…  Là encore c’est THE groupe de speed thrash metal du New Jersey né en 1980! Rarement de passage dans le sud de la France je vais enfin voir ceux dont je n’entends que des éloges concernant leurs prestations live. Avec un 18ème album en préparation et 16 années d’activité on peut dire qu’OverKill a de la bouteille. Le décor est posé, immense backdrop et des tonnes de lights. A l’heure qu’il est, le public est réuni en nombre sachant que Rammstein jouera juste en suivant, et ça, ça fait plaisir !
La scène s’illumine et la musique démarre, les américains nous ont réservé une entrée en matière athlétique avec Amorist. Bim dans la face ! Le vocaliste Bobby Ellsworth dit Blizt débarque en trombe accompagné de Dave Linsk et Derek Tailer aux guitares, Carlos DD. Verni à la basse ainsi que Ron Lipnicki à la batterie. Là nous allons subir un véritable assaut musical, un enchaînement de tubes plus dévastateurs les uns que les autres : Rotten to the Core, Electric Rattelsnake, Hammerhead … Il faut le dire on s’en prend plein la gueule et plein les feuilles ! C’est hyper bon ! Certains critiqueront le son ultra fort, mais quand on est comme moi et qu’on a l’habitude des concerts de thrash en Espagne…on est rôdé ! Les musiciens ont la banane et sont en grande forme. Blitz nous projette son chant strident mais ô combien puissant pendant qu’à ses côtés les deux guitaristes balancent les riffs avec une aisance certaine. On retiendra d’ailleurs le magnifique solo délivré durant Ironbound. Que dire du robuste duo basse/batterie qui tartine grave? Pouah quelle branlée ! Le superbe jeu de light vient agrémenter ce show monumental. Le frontman ne lésine pas sur la communication et enjoint son public à se bouger, à slammer ! Bien qu’un peu calmes les spectateurs se prennent au jeu, l’atmosphère se réchauffe. OverKill ne pouvait pas nous quitter sans un doigt levé et c’est tous ensemble que nous brandissons nos majeurs avant un dernier lâcher prise sur la galvanisante Fuck You. C’était énorme !


DROPKICK MURPHYS (22: 05 – 23 :05 // Main Stage 2)

Un autre genre de fête se met en place sur la Main 2, Dropkick Murphys c’est, comme leur nom l’indique si bien, 6 boys de Boston qui mélangent habilement punk et musique celtique … Le cocktail parfait pour se cogner dessus et danser en toute cordialité en somme. La voix éraillée d’Al Barr résonne sur The Boys Are Back et les regards se tournent vers la scène. Le groupe qui sévit depuis la fin des années 90 est attendu, il faut dire que les seules dates françaises de leur 20 years anniversary se déroulent ici même à Clisson et à Toulouse pour le festival Rio Loco. Le punk aux accents exotique du groupe fonctionne, alors ils s’en donnent à cœur joie : Prisoner’s song, Sunday Hardcore Matinee, Johnny I Hardly Knew Ya, Walk Away ou The Auld Triangle, des morceaux presque purement traditionnels aux paroles teintées d’ironie, une sorte de Manau de là bas diront les mauvaises langues. Nous avons sur scène ce soir James Lynch à la guitare, Ken Casey à la basse, Tim Brennan jonglant entre guitare et accordéon, Jeff DaRosa pour les autres cordes et Matt Kelly pour tenter de structurer un peu tout ça derrière sa batterie. Les titres défilent et pour moi se ressemblent plus ou moins, on peut toutefois noter la reprise de You’ll Never Walk Alone et  les très bons Warrior’s Code et Rose Tattoo. Je dois avouer que, sans un bon pote pour délirer sur les morceaux barrés du groupe, le tout devient vite lassant. Je ne remets pas là en cause l’exécution des morceaux ou l’énergie du groupe, les deux étant excellents. Le set s’achève en beauté sur les frénétiques Going out in Style et surtout I’m Shipping up to Boston, style de mélodie que tout le monde connait sans réellement savoir pourquoi tellement elle fait partie de l’imaginaire collectif. Le Fest salue la performance qui a fait bouger le public alors que la nuit est définitivement tombée et que les grosses têtes d’affiche arrivent.


 RAMMSTEIN (23 :10 – 00 :40 // Main Stage 1)

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Le gros morceau de la soirée ce sont les teutons de Rammstein qui viennent déballer leur gros matériel sur la Main 1. Le groupe est connu pour proposer un show impressionnant et les curieux sont assemblés en masse pour vivre cette expérience. D’ailleurs il va falloir qu’une partie d’entre vous se mette au clair avec ses goûts, quand j’entends toute la journée que personne n’est motivé pour voir Rammstein et que les deux tiers du festival se presse devant le concert, je pense qu’il y en a deux ou trois qui n’assument tout simplement pas leurs penchants. Le compte à rebours se met en marche sur les écrans géants, et le réflexe le plus humain et le plus incompréhensible du monde prend le festival : on compte. Introduction classique du groupe, les accords de Ramm 4 démarrent. Le décor commence à péter dans tous les sens, des étincelles à droite à gauche, des mécanismes qui les font voler dans tous les sens, les classiques de leur mise en scène certes, mais le tout forme  un tel bijou de logistique et de technique qu’il force l’admiration. Till Lindemann, son allure de statue et son charisme prenne la direction des opérations, derrière Oliver Riedel à la basse, Christoph Schneider à la batterie, Richard Z. Kruspe, Paul Landers aux guitares et le toujours brillant Flake Lorenz au clavier suivent – et subissent pour certains. Niveau setlist on reste là aussi dans les classiques connus de tous, et c’est d’ailleurs très drôle d’écouter le Fest passablement torché baragouiner les 3 mots en allemands qu’ils ont retenus de leurs cours de seconde : Reise Reise, Hallelujah, Keine Lust, Feuer Frei !, Seemann, Ich tu dir Weh, Mein Herz Brennt, Ich Will, Du Hast ou la reprise de Stripped et j’en passe. Bien que la performance soit admirable en tout ce qu’elle demande d’organisation, de créativité, de concentration et de talent, et sans que l’exécution soit catastrophique, je trouve ça mou. Le spectacle manque de peps, de rage et les écrans d’attente entre les morceaux comme l’apathie générale que je ressens dans le public depuis le début de la journée m’empêchent d’entrer à fond dedans. Bon concernant le public il faut leur pardonner, la plupart à cette heure-ci et à ce taux d’alcoolémie sont plus occuper à traquer tout ce qui possède des protubérances mammaires significatives qu’à regarder des vieux allemands sur des ascenseurs. Un concert en demi teinte donc de mon côté, qui va toutefois s’achever sur une note positive puisque le rappel choisi est quand même une petite pépite niveau nostalgie : Sonne, Amerika et Engel pour clôturer la journée, de quoi repartir avec le sourire, mais complètement vidé.


TESTAMENT (23 :45-00 :45 // Altar)

Je vais reprendre des forces et me remettre de mes émotions avant un ultime concert sur cette même scène. L’excitation est grande car le groupe qui va maintenant investir les planches n’est autre que Testament. Je ne peux que me délecter de leur venue au Hellfest étant donné que le concert Testament/Exodus à Barcelone fut pour moi l’un des meilleurs de l’année 2015.
Je retrouve donc la scène dans la même configuration avec le même joli décor et bien entendu le petit rituel de l’encens avant le début du concert. La fameuse sirène retentit pendant que monsieur Gene Hoglan s’installe tranquillement derrière les fûts, chaleureusement accueilli par le public. Ses compagnons de scène s’amènent à leur tour, eux aussi acclamés par la foule: les talentueux Alex Skolnick et Eric Peterson aux guitares, le grand Steve DiGiorgio à la basse et enfin le charismatique Chuck Billy (aussi dit Papa!). Les toms sont frappés par Hoglan et c’est Over the Wall qui débute. La setlist sera également identique à celle présentée leur de la tournée, ce n’est pas un mal puisqu’elle est excellente avec des bombes telles que Rise up, The Preacher, Into The Pit, The New Order, D.N.R … Une fois de plus, c’est brisage de nuque intensif, et destruction des cordes vocales ! Les américains nous délivrent leur thrash avec cette générosité que nous leur connaissons bien. Le son était paraît-il très mauvais. J’avoue qu’étant placée plein milieu du premier rang je savais que je n’aurai pas le meilleur rendu sonore mais surtout je suis tellement absorbée par ce qui se passe sur scène que je n’y prête pas une si grande attention. Skolnick délivre ses solos tout en faisant son jeu de charme en bord de scène, Peterson qui joue plus discrètement n’est cependant pas en reste alternant entre riffs bien heavy et accords mélodieux. DiGiorgio semble s’éclater, toujours serein et souriant. Quel régal d’entendre les vrombissements de basse s’unir avec l’impressionnant jeu de batterie d’Hoglan. Et PAPA ! Notre Chuck bien aimé envoie la purée avec sa bonhomie habituelle sans oublier  de faire  un peu de « air guitar » sur son pied de micro personnalisé. Dans le pit c’est l’effervescence ! Pogo, slams, headbang… malgré l’heure tardive les spectateurs s’en donnent à cÅ“ur joie. Un petit The Disciples of Watch en guise de clôture. Testament a encore une fois tout déchiré ! Je suis lessivée mais comblée. On remet ça fin juillet à l’Xtreme Fest ! Ouh Yeah !


ABBATH (00 :50-01 :50 // Temple)

J’ai toujours trouvé les shows d’Immortal sympas au Hellfest, je suis donc curieuse de voir ce que donne concernant Abbath. Je ne regarderai que deux titres: To War! et Nebular Ravens Winter le black metal après avoir pris une paire de claques à 90% thrash ça ne me convient finalement pas. D’autant plus que le spectacle, avec une majorité de reprises d‘Immortal, ne semble pas vraiment différent ce que je j’ai déjà vu. J’aurai bien l’occasion de les revoir !

Nous allons faire la fête avec la copains en VIP histoire de partager nos impressions sur cette journée simplement exceptionnelle! Je sais déjà que les jours suivants n’égaleront pas celui-ci (mais presque) et je remercie les personnes en charge de la programmation de nous avoir offert ces fabuleux concerts. Une journée où le thrash était à l’honneur avec des monuments du genre et une belle poignée de jeunes groupes qui, soyez-en certains, n’en sont qu’à leurs débuts. Difficile de faire un classement tant c’était la folie !


Auteurs : Fanny Dudognon & Anaëlle Martin

Photographe : Antony Chardon