Ghost

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Dimanche 19 juin – Dimanche… le réveil est plus difficile que la veille et, comme chaque année, on se dit « dimanche ? déjà ? ». Le temps passe à une vitesse folle lorsque l’on vit sur la planète Hellfest. Le rythme marathonien des deux premiers jours et le manque de sommeil évident se font sentir mais il faut s’activer car il est déjà 10h30. Pour les premiers groupes que je voulais voir (Corrosive Elements et Lecherous Gate) c’est raté ! J’arrive finalement sur le site vers 11h30, le soleil est présent et je file directement me placer devant la Mainstage 1. De là, je regarde un peu la prestation de Nightmare mais je suis surtout impatiente de voir Municipal Waste.


ARTHEMIS (10:30-11:00 // Main Stage 2)


RAVENEYE (11:05-11:35 // Main Stage 1)


ALEA JACTA EST (11:05-11:35 // Warzone)


LECHEROUS GAZE (11:40-12:10 // Valley)


MUNICIPAL WASTE (12:15-12:45 // Main Stage 1)

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Fan inconditionnelle de thrash metal et de ses dérivés, Municipal Waste est évidemment, pour moi, une référence. C’est pourtant l’une des formations que je loupe systématiquement ! Aujourd’hui je vais ENFIN pouvoir me rattraper.
Originaire de Virginie, la bande menée par le vocaliste Tony Foresta (Iron Reagan) est composée du guitariste Ryan Waste (BAT), de Land Phil (Iron Reagan,Cannabis Corpse) à la basse et Dave Witte (Publicist UK, Brain Tentacles) à la batterie. Le guitariste Nick Poulos (BAT) est récemment venu rejoindre cette fine équipe. Les américains sont connus pour distiller un thrash crossover ultra catchy à la fois plein d’humour et engagé. Dire qu’ils affichent leurs idées politiques serait un doux euphémisme étant donné le thème choisi pour cette tournée. C’est bien un dessin de Donald Trump en train de s’exploser la cervelle qui domine la scène. Une image choc qui fait mouche mais certainement pas débat.
12h15… L’intro retentit, le public s’est amassé, les membres de Municipal Waste sont attendus de pied ferme et déboulent acclamés par la foule. Nous rentrons dans le vif du sujet avec les titres percutants que sont Unleash the Bastards et Mind Eraser, dans le pit la réaction est immédiate, les spectateurs s’agitent instantanément. Du pur thrash crossover à l’américaine dont les rythmiques punk, riffs mélodiques et thrashy doublés de touches hardcore bien pugnaces, ont un effet plus que vivifiant, parfait pour se réveiller. Tony excelle dans son rôle de frontman, hyperactif doté d’une bonhomie naturelle et communicative, il prend clairement plaisir à se produire sur scène et amuser la galerie. On remarque une belle complicité entre les zicos, ultra souriants, ils arpentent la scène en jouant avec enthousiasme. Dans le public, une vague de crowed surfers se forme pendant que d’autres s’adonnent aux circle pit, pogos et headbanging, stimulés par les entraînantes You’re Cut Off, Beer Pressure ou encore Toxic Revolution. Instant bref mais intense avec I Want to Kill the President et son éloquente variante I Want to Kill Donald Trump, un message fort délivré de la meilleure façon possible: en musique et avec humour et qui fera, bien évidemment, rire l’assemblée. Encore quelques titres histoire de bien se chauffer les cervicales en cette belle matinée: Terror Shark, Bangover… Nous nous égosillons sur Sadistic Magician avant un final plutôt inattendu. En effet, alors que Municipal Waste annonce Born to Party, justement bien décidé à prolonger les festivités, la régie coupe le son… et oui le timing est déjà écoulé… La bande est priée de quitter la scène au grand regret des spectateurs. Les thrasers nous auront régalés avec un excellent show. Pour moi ce n’est que partie remise, je retrouve le combo quelques semaines plus tard en tête d’affiche. Hihaaaaa !

Je rejoins ensuite Anaëlle pour partager avec elle la divine prestation de Fallujah dont nous sommes toutes deux friandes. Je les avais vus à Toulouse, pour elle c’est une première alors c’est elle qui vous raconte. Puis, nous nous déhancherons un peu devant Skálmöld, toujours aussi bon en live ! Je me dirige ensuite vers les Mainstages.


FALLUJAH (12:50-13:30 // Altar)

Après un très bon moment passé avec Municipal Waste, je me précipite sous la tente pour un changement d’ambiance radical. Je ne voulais pas rater ce set de Fallujah, surtout après avoir écouté leur – très bon – dernier album Dreamless. Les cordes des guitares de Brian James et Scott Carstairs vibrent, Alex Hofmann derrière son micro se met également en route. Le chanteur crache ses poumons, les amplis crachent des décibels, le public est déjà captivé. Rob Morey à la basse et Andrew Baird à la batterie ont pour mission d’apporter un peu de brutalité à ce petit monde déjà bien violent… Et ils s’en sortent avec aisance. Le groupe enchaîne les morceaux avec de plus en plus d’entrain, chauffés par le bon accueil des festivaliers. Le son passe plutôt bien mais reste très agressif, desservant le côté « ambiance Â» bien lourde qui fait partie de l’univers du groupe. J’attends impatiemment de pouvoir les revoir en salle, pour une énergie encore un peu plus monstrueuse. D’ailleurs, piqûre de rappel pour les toulousains : le 22 novembre au Metronum ils jouent lors du Impericon Never Say Die ! Faites-moi le plaisir d’aller y mettre un peu de bazar. Ce set m’a tout simplement transporté, ces petits sont excellents. La journée s’annonce prometteuse !


DEATH ALLEY (12:50-13:30 // Valley)


VINTAGE TROUBLE (13:35-14:15 // Main Stage 1)

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J’arrive devant la Mainstage 1, le public est plutôt dense et les membres de Vintage Trouble sont en pleine action. Je ne m’étais pas précipitée car, eux aussi, je les avais déjà vus.
Un des points forts du Hellfest Festival Open Air, c’est sa programmation diversifiée. Il est évident que pour les éclectiques les choix sont souvent difficiles, mais cela permet aussi de découvrir d’autres styles. C’est le cas de Vintage Trouble, groupe alliant rythm & blues et rock’n’roll, venu de Californie. Inconnu en France, VT a su marquer les esprits en brillant aux côtés d’AC/DC l’an dernier. Leur show avait été vraiment très bon, c’est donc un plaisir de retrouver les gentlemen souriants toujours vêtus de leur beaux costumes. C’est Richard Danielson, caché derrière sa batterie, qui donne la cadence, soutenu par les vrombissements de la basse jouée par Rick Barrio Bill qui ne cesse de se déhancher. Les riffs bluesy sont délivrés par Nalle Colt, ahhhh ce joli son de Gibson…que c’est bon ! Que serait Vintage Trouble sans son incroyable frontman, le fougueux Ty Taylor (qui rappelle par moment un certain James Brown) ? Une véritable bête de scène au sourire éclatant, toujours à courir de part et d’autre de la scène, encourageant la foule à bouger et taper dans les mains. Les notes envoûtantes de Run Like a River résonnent, l’ambiance est aussi bonne sur scène que sur la pelouse. Le chanteur viendra, comme à chaque fois, se mêler aux spectateurs avant de regagner la scène en surfant sur les bras tendus. Vintage Trouble nous aura offert un très bon moment, tant sur le plan musical qu’humain. Ces musiciens passionnés et généreux remportent tous les suffrages, nous les reverrons, c’est certain…


SKALMOLD (13:35-14:15 // Temple)

Je change de tente pour, encore une fois, changer radicalement de délire. Sortez les haches et les peaux de bêtes, on va voir les vikings, les vrais, ceux qui viennent d’Islande et qui font de la musique de guerriers. Skalmöld, c’est six musiciens aux noms totalement imprononçables et qui se proposent de nous transporter dans le temps avec des rythmes épiques, des accents folks, une langue venue d’un autre monde et une énergie folle. Les garçons ouvrent sur Innras, le public est déjà assez compact devant la scène et l’ambiance monte rapidement. Dès les morceaux suivants, au hasard Fenrisulfur ou l’ultra épique Meo Drekum, les fans sautillent frénétiquement dans tous les sens. Il faut dire que le style folk metal du groupe se prête à cette ambiance de fête. Les morceaux pourtant bien sombres en enregistrement résonnent aujourd’hui avec légèreté. Les musiciens apportent beaucoup à cette ambiance, ils ont l’air de s’éclater là-bas sur scène et tout ça en déballant une maîtrise de la technique et des rythmes assez folle. L’ambiance est au rendez-vous, en même temps comment faire la tête devant un vrai groupe de vikings ? Le set se termine sur le faussement traditionnel Narfi, suivi du très hollywoodien Hefnd et finalement avec le tolkienien Kvaoning. Ça nous a emporté loin tout ça mais, il est temps de redescendre sur terre. Une dernière salve d’applaudissements et c’est parti, malgré mes coups de soleil et ma déshydratation grandissante – non, la bière ça n’hydrate pas les enfants – il faut retourner en plein cagnard.


DRAGONFORCE (14:20-15:00 // Main Stage 2)

Le soleil est haut au dessus de Clisson, les déjà cultes DragonForce montent sur scène. Le public est venu nombreux pour les applaudir, en même temps il faut les avoir vus au moins une fois dans sa vie. Herman Li et Sam Totman font rugir les guitares, Vadym Proujanov tapote ses touches avec entrain, Gee Anzalone maltraite frénétiquement sa batterie, Marc Hudson essaie de se faire entendre au dessus de tout ce bruit et notre Frédéric Leclercq national s’éclate sur sa basse. Les garçons enchaînent des morceaux toujours plus épiques les uns que les autres dans une ambiance bonne enfant Holding On, My Spirit Will Go On, Heroes of Our Time, Cry Thunder. Il faut rentrer dans le style « toujours plus Â» du groupe, ça va avec le côté épique de la chose. Je trouve ça sympathique pour délirer sur deux ou trois morceaux mais je me lasse assez rapidement. J’admire toutefois la performance, les titres sont exécutés correctement, ça pêche un peu au niveau de la voix de Marc mais rien de catastrophique. J’ai l’impression que les fans du groupe sont assez nombreux pour prendre leur pied à ma place et je préfère observer tout ça de loin. Je ne suis pas assez dedans et je vais passer à autre chose, ce qui ne m’empêche pas de respecter ce qui se passe sur scène.


NO ONE IS INNOCENT (15:05-15:45 // Main Stage 1)

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POWER TRIP (15:05-15:45 // Warzone)

Après le gentillet blues/rock de Vintage Trouble, il est temps de repasser aux choses sérieuses et de revenir aux basiques avec une petite dose de violence à base de thrash crossover. C’est une Warzone clairsemée que je rejoins , une majorité de festivaliers, en bon chauvins qu’ils sont, préférant assister au concert de No One is Innocent. Pas de doute quant à moi, ce sont les texans de Power Trip (et pas Powertrip) que j’attends.
Un album est prévu pour cette année mais le jeune groupe a choisi de nous jouer la quasi intégralité de leur actuel et unique full-album Manifest Decimation sorti en 2013. On découvre Riley Gale au chant, Blake Ibanez et Nick Stewart aux guitares, Chris Whetzel à la basse ainsi que Chris Ulsh derrière les fûts. Power Trip c’est puissant et efficace. Dès les premières notes, on sent que ça va être bon. Le duo basse/batterie des deux Chris est excellent. L’un martèle sa batterie avec force et précision pendant que l’autre fait gronder sa basse avec hargne, la rythmique est à la fois cinglante et ultra groovy. Les riffs incisifs sont bien équilibrés, avec des parties agressives et d’autres carrément mélodiques. Riley délivre un chant impeccable, et même si sur scène ce n’est pas la folie furieuse, nous avons face à nous une formation pour le moins solide. Putain que c’est bon ! Dans le pit ça bouge plutôt pas mal, moi, je me régale. Allez hop: headbanggggg !!! Parmi les morceaux joués, Crossbreaker est de loin THE titre, celui qui met tout le monde d’accord, celui qui vous emporte et vous invite à gueuler « Crossbreaker » à tout va.
C’était un fucking good concert et j’espère bien que les texans se produiront dans le coin, histoire que l’on profite un peu plus longuement que durant ces courtes 40 minutes de show. Et oui, 40 minutes quand c’est bon, c’est toujours trop peu !


UNSANE (15:50-16:40 // Valley)

Rendez vous sous la Valley pour un groupe qui aime bien faire du gros son bien gras. Unsane, le trio emblématique du Noise Rock fait grésiller les amplis sous la tente. Chris Spencer, Dave Curran et Vinnie Signorelli profitent d’être à l’ombre pour essayer de recréer par un jeu de lumières, l’ambiance chaotique qui va bien avec leur style de musique. Bon, pour moi qui suis éjectée de la tente et en plein soleil c’est un peu délicat à appréhender, mais vu le monde à l’intérieur, je pense que ça marche, ils sont déjà tous partis loin. Les musiciens tournent depuis un moment et n’ont pas de mal à piocher dans leur discographie pour livrer une setlist de qualité. On ouvre avec Sick, Committed, Over Me et Against The Grain. Le son est saturé, lourd, gras mais énervé à la fois, en bref c’est vachement bien ! La qualité du son n’est pas forcément au rendez vous, et l’ambiance est assez oppressante, mais c’est aussi ça ce qu’on aime sous cette tente. Line on The Wall, Alleged, Out, les grosses lignes de basse bien burnées sonnent, la voix cassée de Chris crisse puis s’éteint. C’est un peu ma pause ce set, et j’en profite pour partir loin. Merci au groupe pour ce moment hors du temps, il est l’heure de retourner au travail !


TARJA (15:50-16:40 // Main Stage 2)

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GOJIRA (16:45-17:35 // Main Stage 1)

Est-il nécessaire de présenter Gojira ? Au vu de la foule amassée devant la scène pour les voir ce dimanche, j’imagine que non. La sortie de l’excellent Magma cette année a été l’occasion de remettre les choses à leur place : le groupe est toujours et tout simplement adoré par les festivaliers. Si je vous disais que 90% d’un des plus gros festival de métal d’Europe s’est retrouvé les yeux rivés sur la scène ou sur des écrans pendant 50 minutes pour regarder un seul et même groupe, vous auriez du mal à me croire. Et pourtant, pour l’avoir vécu comme une expérience assez traumatisante, je vous assure que c’est la vérité. Malheureusement un son beaucoup trop fort qui empêchait d’apprécier la musique – ce qui est tout de même le but d’un concert – et une foule compacte qui a réussi à réveiller mon agoraphobie ont eu raison de moi. A peine le temps d’un Toxic Garbage Alliance et L’enfant Sauvage et il faut que je m’enfuis. Je suis assez déçue de rater le groupe, c’était mon dépucelage de Gojira, il ne s’est pas passé en douceur et je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout. Je croise les doigts cependant pour pouvoir réitérer l’expérience à l’occasion. En attendant, je me fraye un chemin au milieu de la foule opaque avec Fanny pour aller respirer sur la Warzone.


RATOS DE PORÃO (16:45-17:35 // Warzone)

Mon cÅ“ur balançait entre Gojira, et Ratos de Porão. L’insupportable agitation devant la Mainstage m’aura rapidement convaincu de repartir en direction de la Warzone. (Pas si grave étant donné que je reverrai les français en salle à peine 15 jours plus tard). Une fois de plus, la zone est faiblement peuplée et, le temps de traverser la foule, je découvre que les brésiliens ont déjà démarré le set. Pas évident de jouer en face d’un groupe aussi populaire chez nous que Gojira.

Ratos de Porão est néanmoins une référence en matière de punk/hardcore – thrash/crossover. Né en 81, le quatuor a réalisé pas loin de 15 albums dont l’excellent et culte Anarkophobia sorti (en portugais et en anglais) en 91. Il s’agit d’un album engagé que RDP va aujourd’hui jouer intégralement, la pochette de celui-ci décore d’ailleurs la scène. Lorsque j’arrive enfin, je constate que l’ambiance est à la fête, les festivaliers (et bien évidement la Mosher Team) sont d’ores et déjà bouillonnants, portés par la dynamique Sofrer/ Born to Suffer. Les pogos vont bon train. Le groupe n’est pas tout jeune mais le vocaliste João Gordo et ses acolytes ont la pêche, et vu leur large sourire il est clair que les brésiliens sont heureux d’être ici et prennent du plaisir sur scène. D’un côté nous avons le bassiste Juninho qui remue dans tous les sens, de l’autre, Jão lui plus posé et concentré sur sa guitare. Les rythmiques endiablées sont envoyées par Boka qui frappe ses fûts du haut de sa petite estrade. Les aficionados reprendront le refrain de Mad Society en chÅ“ur, les festivaliers se défouleront pendant presque une heure sur des titres ravegeurs tels que Odio, Anarkophobia ou encoreCommando. Les rythmes qui tabassent, les mélodies percutantes et le chant agressif sont propices à la « bagarre ». Beaucoup de pogos, un peu de slams, un peu de circle pit… Les thrashers, les moshers et même les novices s’éclatent, la bonne humeur a totalement envahi la Warzone (bien moins vide qu’au début du show). Les membres de RDP ne sont peut-être pas tout jeunes mais ils ne sont clairement pas dépourvus d’énergie. Une énergie communicative qui nous aura permis de passer un moment extra et même d’oublier Gojira. Ótimo!


INSOMNIUM (17:40-18:30 // Altar)

La tente se remplit et le public se fait fébrile, les finlandais de Insomnium s’apprêtent à entrer en scène. Niilo Sevanen à la basse et au chant, Markus Vanhala à la guitare, Ville Friman à la guitare et au chant et Markus Hirvonen Ã  la batterie débarquent cheveux au vent. Les premiers accords chargés d’obscurité de The Primeval Dark emplissent l’espace. La tension se crève d’un coup, le public est tout de suite dedans, les musiciens leur rendent bien. While We Sleep, Change of Heart et Down With The Sun. Les rythmes alternent entre grosse brutalité, voix gutturale et basse qui s’emballe, et entre passages mélodieux sombres et mélancoliques soutenus par une guitare lancinante. J’ai beaucoup de mal à rentrer dans le set : trop de fioritures musicales et une ambiance « dark Â» à l’extrême qui a quelque chose d’artificiel. Mais j’observe les fans et je vois bien que sur un Killjoy ou un Devoid of Caring les nuques se cassent, les cheveux volent et la tente reste pleine. Je vois même passer un ou deux slammeurs, en kigurumi de surcroît, et je me dis que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans ce monde. Les musiciens décident d’interpréter le mélodique The Promethean Song avant de se retirer … Pour mieux revenir. Le rappel se fait sur The Gale et Mortal Share. Pour certains se set restera un des meilleurs du festival, je leur laisse, bien que le style se laisse écouter et que les titres soient exécutés sans accrocs, je n’ai pas été transcendée par la performance.


BLIND GUARDIAN (17:40-18:30 // Main Stage 2)

On repart dans l’autre sens pour aller vers les scènes principales. C’est noir de monde, ça grouille et pendant que les gens quittent les Mainstages je prends mon courage à deux mains, et je fonce dans le tas pour m’avancer.

Petite parenthèse : ayant passé le plus clair de mon temps sous l’Altar, je n’avais pas trop subi les mouvements de foule, mais là clairement je me suis dit qu’il y avait trop de monde et me suis sentie assez oppressée. C’est peut-être le seul reproche que je pourrais faire, le manque de fluidité pour circuler à cet endroit du fest. Et-vous comment l’avez vous vécu ?

Revenons à nos moutons ! Il est 17h40, l’heure pour Blind Guardian de prendre place sur la Mainstage 2. J’ai choisi d’aller me placer pour Slayer mais je peux tout de même écouter et voir la prestation des allemands. Bon… revenons 15 ans en arrière, l’adolescence et tout… le thrash, le death ? Beaucoup trop violent pour moi à cette époque ! Parmi les albums qui tournaient en boucle je pourrais citer : Brave New World de Maiden, The Divine Wings of Tragedy de Symphony X, Rebirth d’AngraRenegade d’Hammerfall ou encore Something Wicked This Way Comes d’Iced Earth, et bien entendu Imaginations From the Other Side de Blind Guardian. Du heavy, du power et du prog. En 2006 BG sortait Twist in the Myth que j’ai écouté maintes et maintes fois. L’année suivante le groupe se produisait au Hellfest, mon tout premier festival. J’avais adoré leur prestation et je suis finalement très contente de les revoir presque 10 ans plus tard, d’autant que leur dernier album Beyond the Red Mirror est vraiment très bon. Ils sont attendus, les festivaliers se sont massivement rassemblés devant la Mainstage.
L’introduction du titre d’ouverture de leur dernier opus, The Ninth Wave résonne et les allemands s’installent, chaleureusement accueillis par la foule. Ma première déception concerne le décor. Je m’attendais à une belle décoration, être visuellement plongée dans l’univers heroic-fantasy de Blind Guardian avec du rouge, des dragons, du feu… que nenni ! Le backdrop et les peaux de grosses caisses sont les seuls éléments qui colorent (à peine) la scène. Ma deuxième déception sera la mobilité clairement réduite des musiciens. Je ne critique en rien la qualité de la prestation car malgré le son imparfait, musicalement c’est excellent. La setlist est bien équilibrée avec de superbes morceaux comme Time Stands Still, Prophecies ou Valhalla. Les deux guitaristes, André Olbrich et Marcus Siepen  sont appliqués et nous démontrent que les compositions sont techniquement complexes et Olbrich nous offrira de magnifiques soli. Frederik Ehmke envoie du lourd à la batterie, une rythmique solide doublée par le jeu du bassiste Barend Courbois. La basse est d’ailleurs un peu trop présente. Le clavier est subtile, c’est ce que j’aime chez Blind Guardian, il y a une grosse partie symphonique mais ce n’est jamais too-much. Que dire du frontman Hansi Kürsch ? Il échange avec les spectateurs en toute simplicité et surtout il est doté de cette voix incroyable : puissante, limpide et chargée d’émotion. Les festivaliers ne se feront pas prier pour reprendre en chÅ“ur tous les refrains, le soleil est toujours là et l’ambiance est très bonne. Blind Guardian nous servira la belle Mirror Mirror avant de tirer sa révérence. Un concert bien exécuté, mais un show malheureusement en dessous de mes attentes. J’espère réellement voir le groupe en salle, plus longuement avec un poil plus de dynamisme et un décor digne de ce nom !


SLAYER (18:35-19:35 // Main Stage 1)

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Beaucoup critiquent mais je suis désolée, Slayer c’est Slayer et Slayer c’est sacré ! Groupe culte du big four américain et l’un des piliers du thrash, plus de trente ans après sa création et malgré l’énorme perte de Jeff Hanneman, Slayer tient bon et est de retour au Hellfest.
Pas trop mal placée, j’attends avec impatience l’arrivée des américains. Le soleil brille encore, les techniciens s’activent et pour le coup, c’est un putain de décor que nous avons devant les yeux ! Le drapeau aux couleurs de Repentless, sorti l’an dernier, tapisse quasi entièrement le mur du fond. Moultes amplis et rampes de spots sont installés sur la scène encadrant ainsi la batterie surélevée. La célèbre Thunderstruck retentit, signe que le show va démarrer incessamment sous peu. Les notes de l’intro du dernier album, Delusions of Saviour, s’élèvent et, alors que la tension est à son comble, le quatuor débarque face à une foule en ébullition. Les clameurs redoublent d’intensité lorsque le charismatique Tony Araya apparaît. Le set démarre sur les chapeaux de roues avec le titre Repentless et des riffs assassins parfaitement taillés pour le live suivi de Disciple . La setlist est plutôt bien équilibrée avec des nouveautés dont la brutale et efficace You against You mais aussi des incontournables de leur discographie comme Post Mortem, Hate Worldwide et War Ensemble. Le son n’est malheureusement pas très bon, de mon côté, la guitare de Gary Holt sera inaudible pendant les 3 premiers morceaux. Malgré cela, la puissance des morceaux envoyés sans concession me fait toujours l’effet d’un rouleau compresseur. De la violence brute de décoffrage, Paul Bostaph frappe ses fûts comme un forcené, Gary et Kerry King se partagent les riffs plus dévastateurs les uns que les autres. Tom n’a peut-être plus l’enthousiasme d’antan mais il est plutôt en forme vocalement. Slayer c’est méchant hein ! L’impassible Kerry nous le fait bien savoir, un sourire lui arracherait probablement la gueule… Gary Holt affublé de son t-shirt fétiche « Kill the Kardashians » est en revanche toujours aussi souriant. Araya est lui aussi de bonne humeur et nous gratifie également d’un large smile, plaisantant même un peu avec le public. Et oui, c’est qu’il a mis le béret qu’un spectateur a balancé sur scène ! En parlant de spectateurs, même si les fans comme moi s’égosillent et headbang, j’ai trouvé le public particulièrement mou. Dans mon coin, je suis la seule à bouger dans tous les sens. Ben alors ? C’est Slayer merde ! Qu’à cela ne tienne, une consÅ“ur thrasheuz’ me rejoint et nous nous déboîterons la nuque, portées par les fucking  good Mandatory Suicide, South of Heaven, Born of Fire… Visuellement le show est top avec des très belles lights et des changements de drapeaux (avec un bel hommage à Hanneman), on est bien loin de Blind Guardian. Le groupe clôturera le set avec le combo mortel Raining Blood /Angel of Death. Il n y a rien à dire, j’ai toujours autant de plaisir à voir Slayer, un show imparfait peut-être mais pour moi c’est toujours la branlée. Profitons-en tant qu’ils sont encore là.


KATATONIA (19:30-20:25 // Altar)

Je cours en direction de l’Altar pour un changement de style radical. S’il y a groupe dont je suis ultra fan et dont la musique est aux antipodes du thrash c’est bien Katatonia. Créé il y a plus de 25 ans, par le duo Jonas Renkse / Anders Nyström (alias Blakkheim) le groupe qui s’illustre dans un genre de metal extrême plutôt sombre, gothique, doom, a énormément évolué. Après leur échappée acoustique avec Dethroned & Uncrowned en 2013 et leur merveilleux DVD live Sanctitude, les suédois sont de retour avec une dixième galette The Fall of Hearts. Un album abouti avec des compositions longues et complexes, mélancolique et dans un style bien plus progressif. Je me suis pris une énorme claque en écoutant cet album que je trouve sublime mais peut-être un poil difficile à appréhender pour les novices ou fans des premiers albums de la bande. Et bien il me tarde de découvrir cette pépite en live d’autant que je n’ai encore jamais vu la formation sur scène.
Les membres de Katatonia sont déjà sur les planches. Caché derrière ses longs cheveux noirs, on retrouve Jonas Renkse au chant accompagné par Blakkheim et Roger Öjersson (arrivé cette année) aux guitares, Niklas Sandin à la basse ainsi que Daniel Moilanen à la batterie. Je reconnais la magnifique mélodie de Serac, je me faufile jusqu’aux barrières… Très vite, je ferme les yeux, bien décidée à me laisser porter par la douce mélodie d’Hypnone avant une petite montée en intensité avec Consternation. Quel plaisir de constater que le son sous l’Altar est idéalement réglé et met, par conséquent, parfaitement en valeur la voix de Jonas. Si la musique de Katatonia est excellente en tout point, c’est principalement le chant qui m’avait donné envie d’écouter ce groupe. Ce timbre si singulier, doux, envoûtant et opulent d’émotion, aussi parfait en live qu’en studio, waouh…
Les titres défilent à une vitesse phénoménale, Deliberation, Serein ou encore l’ensorcelante My Twin qui déclenche d’ailleurs de vives réactions dans le public. Les variations rythmiques et mélodiques, à la fois complexes et prégnantes vous emportent littéralement. Mon cÅ“ur s’emballe dès les premiers accords de Old Heart Falls, j’ai la chair de poule et les larmes aux yeux, ce morceau est juste divin… j’ai encore des frissons en écrivant ces lignes. Katatonia a choisi Forsaker en guise de final pour ce set, un choix idéal à mon goût. Merci pour ce délicieux moment d’évasion, émotionnellement intense et musicalement parfait (bien qu’une heure soit réellement trop courte), on remet ça au Summer Breeze et en octobre en salle. Vivement !


AMON AMARTH (19:40-20:40 // Main Stage 2)

On embarque devant la Main Stage pour mon deuxième groupe de Vikings de la journée, mais cette fois-ci c’est la version Disney, celle qui chante en anglais avec les drakkars qui se baladent sur scène. Si vous n’avez jamais entendu parler d’Amon Amarth c’est que vous vivez dans une grotte depuis une dizaine d’années minimum – ou que vous n’aimez pas les vikings, ce qui est pire, honte à vous ! Les suédois savent habilement mélanger leur héritage culturel et un style de métal ni trop brutal, ni trop épique, ni même trop technique pour rassembler au maximum le public. Et ça marche, une bonne partie du festival a ce soir, les yeux rivés sur la scène où se déroule le show. Le set s’ouvre sur The Pursuit of Vikings et on peut entendre les rugissements poussés par les fans hardcore plus proches de la scène. Ils ont bien du courage à s’avancer ainsi, l’atmosphère autour des Mains et quelque peu étouffante pour ce dernier soir. As Loke Falls, Cry of The Black Birds ou Death In Fire, Johan Hegg s’égosille sur ses textes mythologiques, la batterie frappe ses rythmes martiaux et les guitares de Olavi Mikkonen et Johan Soderberg font rouler leurs riffs un poil répétitifs le long des morceaux. Le groupe joue énormément sur le visuel, malheureusement ça ne me permet pas de rester accrochée au set pendant une heure, ce n’est pourtant pas faute d’aimer les vikings ! Si certains continuent à s’éclater sur Runes to My Memory ou Raise Your Horns, je me suis déjà lassée depuis un moment. Cela n’empêche pas le son d’être bon et les musiciens de se donner, mais quand les dernières notes de Twilight of The Thunder God s’évanouissent dans le soir naissant, je ne me précipite pas pour demander du rab non plus. Il faut passer à autre chose.


MEGADETH (20:45-22:00 // Mainstage 1)

Petit break histoire de reprendre ses esprits. Megadeth, voilà un groupe que j’ai longtemps boudé. Pourquoi ? Bien qu’il fasse partie des pionniers en matière de thrash et donc membre du Big Four, avec à sa tête l’antipathique Dave Mustaine et des récents albums ne cassant pas trois pattes à un canard, Megadeth m’a déçu. L’arrivée de Kiko Loureiro au sein du groupe et la sortie de Dystopia que j’adore changent la donne et me voilà donc rabibochée ! Tout de même bien fatiguée, je décide de faire le concert en mode tranquille tout derrière avec les copains. On remarque le chouette décor, sobre backdrop avec le logo du groupe et une batterie entourée de cette « machine » sortie tout droit de Rust in Peace. Concert qui démarre fort, puisque ce n’est autre que la célèbre Hangar 18 qui fait office de mise en bouche, rien que ça ! Les américains enchaînent avec The Threat Is Real, on sent bien que les gens connaissent moins ce titre récent qui n’en est pas moins efficace pour autant. Dave n’a jamais été un grand  chanteur mais il est en forme et chante juste, de plus, le duo de guitares Mustaine/Loureiro est explosif ! (Dans le bon sens du terme évidemment). Certains regretteront l’absence de Chris Adler (Lamb of God) à la batterie mais c’est tout de même le très bon Dirk Verbeuren (Soilwork, entre autres) qui le remplace et fait, par ailleurs, très bien le job ! Le bassiste David Ellefson est, quant à lui, égal à lui même, professionnel et souriant. J’apprécie le concert de loin, on danse sur les titres phares que sont Tornado Of Souls (dédié à Nick Menza) ou Sweating Bullets, la groovy She-Wolf est également parfaite pour se déhancher et chanter à tue-tête. Kiko toujours ultra souriant est comme un poisson dans l’eau, et nous délivre ses riffs avec aisance et légèreté. C’est frais et cette fraîcheur fait du bien, Mustaine a clairement repris du poil de la bête et semble beaucoup plus détendu qu’à l’accoutumée. Les nouveaux morceaux comme Poisonous Shadows, Dystopia et Fatal Illusion sortent rudement bien. Le public est déchaîné, ça pogote, ça surf, ça tournoie et ça chante, of course ! Les festivaliers seront tous heureux de s’époumoner sur le refrain de A Tout le Monde, j’ai beau abhorrer cette chanson, je me surprends à chantonner également… Damned ! Megadeth envoie la purée avec une succession de trois titres monstrueux en guise de final : Symphony of Destruction, Peace Sells et Holy Wars...The Punishment Due. Le message est clair : Megadeth is back !
Le groupe prend congé et la foule s’en va tranquillement se ravitailler au bar. Excellent concert dans une ambiance familiale, appréciable alors que le festival touche presque à sa fin.


JANE’S ADDICTION (21:30-22:30 // Valley)

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GHOST (22:05-23:05 // Mainstage 2)


BLACK SABBATH (23:10-00:40 // Mainstage 1)

A l’heure qu’il est, nous sommes tous lessivés, nous avons mal aux pieds et supporter la foule, dont une bonne partie est complètement bourrée, devient difficile mais c’est un grand moment qui nous attend maintenant. La légende Black Sabbath s’apprêtent à monter sur l’une des scènes principales du Hellfest pour un ultime show en terre gauloise (c’est aussi ce qu’ils avaient dit la fois précédente). Le trio anglais avait fait débat après leur prestation de 2014, surtout Ozzy Osbourne qui avait malheureusement très mal chanté. Le sol est noir de monde, il est presque impossible de circuler du côté des Mainstages, les festivaliers sont à l’affût. Un film d’introduction démarre, et les premières notes de Black Sabbath accompagnées des vives acclamations du public viennent combler le silence. Le son est plutôt bon, bien qu’un poil trop fort et pour le coup c’est un Ozzy bien en voix qui débarque, même pas besoin de se chauffer, il chante juste dès le premier morceau. Les grandes gueules auront vite fermé leurs clapets! (oui bon je suis fan de sa voix et alors?) Il n’y a pas grand chose à dire sur la prestation de Black Sabbath si ce n’est que c’est toujours impressionnant de les voir sur scène, après tout, c’est un groupe emblématique, un de ceux qui a influencé tous les autres. Le chanteur est en forme (vocalement parce que visuellement on dirait toujours une vieille loque), ses acolytes Tony Iommi et Greezer Butler, à la guitare et à la basse, sont totalement statiques mais excellent dans leurs rôle de musicien, c’est parfaitement carré. C’est encore Tommy Clufetos (Rob Zombie) qui assure à la batterie, tout remuant, il apporte clairement une bonne dose d’énergie avec son jeu à la fois robuste et précis. Le groupe fait son set, c’est propre mais ça manque cruellement d’enthousiasme. On est tout de même heureux d’entendre les morceaux cultes que sont Snowblind, War Pigs, Iron Man, Dirty Women avant un final (prévisible) sur Paranoid. Tous ceux qui voyaient Black Sabbath pour la première fois repartiront sans doute des étoiles plein les yeux, ceux qui les ont vus dans les années 80 râleront, et puis d’autres comme moi seront contents. Contents parce que ça sonne, que la musique de Black Sab‘, contrairement à ses musiciens, n’a pas pris une seule ride. C’est simplement bon…


REFUSED (00: 45-01:45 // Warzone)

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Si vous vouliez finir ce Hellfest en beauté, c’est sur la Warzone qu’il fallait accourir. Pour cause, ce n’est pas un groupe de minots qu’on a choisi pour le dernier concert de la zone réservée à l’amicale de la patate dans ta face. Refused, les suédois pionniers du hardcore menés par le charismatique Dennis Lyxzen sont au taquet, le public, venu en masse, est hyper réceptif, de quoi se mettre bien en cette fin de festival. La guerre commence sur Elektra et se poursuit au fil des classiques du groupe : Rather Be Dead, Dawkins Christ, The Deadly Rhythm … La fête au riff efficace, à la basse en roue libre, à la batterie ronflante et à la mandale. Bon, on ne va pas se mentir, il est presque 2 heures du matin, on vient, pour la plupart, de s’enquiller trois jours de festival avec option “peu de sommeil et beaucoup de houblon” du coup, on sent bien que c’est l’énergie du désespoir qui parle dans ces élans d’agressivité festive. Mais les garçons sur scène eux n’ont de cesse de faire retentir les tubes : Destroy The Man, Coup d’état, Refused Are Fucking Dead ou Summerholidays Vs. Punkroutine. A la fin du set je suis sur les rotules, un dernier New Noise pour repartir la tête pleine de sons, d’acouphènes et d’encore plus de souvenirs aussi fabuleux que surréalistes.


KING DIAMOND (00: 45-02:00 // Main Stage 2)


C’était pour nous les derniers concerts du week-end, et que dire à part que cette édition 2016 fût encore grandiose? Nous repartons fatigués, oui très fatigués mais surtout avec des souvenirs plein la tête, en ayant vu des groupes de folie et fait de belles rencontre. Les équipes du Hellfest se sont encore surpassées et nous ont permis de vivre une énième magnifique expérience en enfer. Merci et à l’année prochaine!

Auteures: Fanny Dudognon & Anaëlle Martin

Photographe : Antony Chardon