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Groenland | L’histoire d’amour se poursuit avec A Wider Space.

PKP veut qu’ils chantent en français, Justin les aimerait pour leur parité des sexes et le public, lui, les aime, peu importe.  Les membres de la formation montréalaise Groenland sont venus faire un tour au Club Soda le 22 septembre dernier afin d’offrir une première écoute des plus charmantes de leur second album, A Wider Space.

Avant même le début de la première partie, le Club Soda était déjà bien rempli et l’audience fébrile à l’idée de finalement entendre ces nouvelles compositions tant attendues.

Low Lands, groupe venu tout droit de Guelph, ville du sud-ouest de l’Ontario a assuré la première partie de la soirée.  Matthew Monoogian, chanteur du quintuor, remercié plus tard par Sabrina Halde, a collaboré avec Groenland côté graphisme, ayant entre autres réalisé leurs affiches.

La formation ontarienne a proposé un mélange de folk doux dans son aplomb, assorti d’une mélancolie digne du blues, faisant tantôt taper du pied, tantôt hocher de la tête lentement, non pas parce que ça rend pensif, mais plutôt parce que ça fait ressentir une gamme d’émotions qui prennent un certain temps à déchiffrer.

Avec un vocaliste rappelant Devon Portielje de Half Moon Run de par sa force, le groupe arbore tout de même une étiquette toute particulière.  C’est sombre, mais ça illumine et c’est une polyphonie tout à fait envoûtante qui est créée de par la multiplicité d’instruments utilisés par les musiciens.

Low Lands lancera d’ailleurs, le 28 octobre prochain, son prochain album intitulé Erie, 4 ans après la sortie de leur premier projet, Huron.

La scène se vide, puis se remplit à nouveau, petit à petit. Un violon, une contrebasse, des claviers qui apparaissent par-ci, par-là et six artistes qui pointent le bout de leur nez par la suite.  Trois ans après le lancement de leur premier album The Chase, le sextuor Groenland était de retour devant son public pour présenter A Wider Space, leur second opus paru le 16 septembre dernier.

Évoluant sous l’aile de la maison de disque Bonsound, la formation a interprété des nouveautés, mais aussi des classiques.  26 septembre, Immune, Our Last Shot, La Pieuvre, The Things I’ve Done, tous ces morceaux qui ont marqué l’ascension phénoménale de Groenland après la sortie de leur premier opus y ont passé.

Une soirée haute en émotions a suivi, non seulement ponctuée par l’excitation des fans présents, mais aussi pour les artistes comme Sabrina Halde qui, au bord des larmes, a remercié la foule pour son support et son amour constant.  Marcus Paquin a été remercié maintes et maintes fois pour la production de l’album et l’équipe derrière le tout a eu son moment de gloire avec mention d’honneur à l’appui, ce qui n’arrive pas à tous les lancements, malgré leur implication indubitablement nécessaire.

Les morceaux présentés variaient, exploraient une gamme variée d’émotions, certains étaient dansants et d’autres très touchants, à voir les yeux presque larmoyants de certains dans la foule. La voix de Sabrina Halde vient chercher quelque chose qui est difficilement atteignable chez l’humain. Elle séduit, tout en implantant une émotion tout à elle, qui perturbe et fascine, sans intrusion ou tristesse.

Malgré la quantité de personnes présentes et la fougue du groupe, c’est une atmosphère de concert privé qui régnait, une unicité inexplicable que les musiciens ont également ressenti. «J’ai l’impression d’être dans mon salon, je déplace mes meubles», a lancé Sabrina Halde alors qu’elle déplaçait un des instruments.

Tout se ressentait comme une sorte de retour au bercail, où la formation pouvait se sentir confortable de présenter leur plus jeune rejeton devant leur public, celui qui a, le premier, eu vent de leurs créations.

La rotation d’instruments est constante et la quantité de différents sons qui sont produits sur scène, effarante. Un mélodica, un ukulélé, une contrebasse, un violon, un saxophone ténor et baryton, un trombone, une trompette, des claviers et j’en passe, tout s’échange, se range, se déballe, puis se faufile dans les compositions, furtivement et très ingénieusement.

Des rythmes et des mélodies bien à eux rendent les morceaux de Groenland reconnaissables entre mille, avec une touche caractéristique unique qui rend obsolète une classification quant au genre. C’est du Groenland, tout simplement.

Auteur: Luca Max

Photographe: Marie-Jade Morneau