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Un vendredi froid et mouillé, Gojira et Tesseract nous donnaient rendez-vous à Montréal dans un Métropolis bondé pour une soirée haute en couleurs qui restera longtemps dans les souvenirs des chanceux ayant pu y assister.

Déja en entrant, l’ambiance est à la fête et on voit que les précédentes visites de nos français préférés ont crée un engouement qui nous assure à tous une soirée mémorable. La salle se remplit très rapidement et, sans trop attendre, le groupe Tesseract arrive sur scène prêt à nous en mettre plein la vue. Les anglais commencent en force avec Phoenix, pièce tirée de leur dernier album, et malgré de légers ajustements, le son se met en place très rapidement et on peut facilement apprécier les subtilités misent en place par les musiciens pour créer une ambiance unique. Le groupe est absolument irréprochable sur l’aspect technique et rend ses chansons aussi bien qu’en album, le tout soutenu par une présence scénique énergique, ce qui rend le tout encore plus spécial. La musique de Tesseract pouvant parfois être assez planante, on voit clairement qu’ils sont capables de nous frapper en plein visage avec des passages violents et intenses comme dans les derniers instants de Concealing Fate Part III durant lesquels le chanteur nous sort subitement des cris qui m’ont laissé sans mots tellement le contraste était puissant et bien placé dans le morceau. Le setlist du groupe est très bien monté, juste un bémol : avec autant de bon matériel, un peu plus de variété dans les dynamiques des morceaux n’aurait pas fait de tord. On tombait parfois dans des passages similaires et un peu redondants… j’aurais aimé qu’ils offrent une palette plus variée de ce qu’ils peuvent présenter. En somme, une première partie très réussie qui met le ton de la soirée et qui leur fera surement gagner beaucoup de nouveaux admirateurs.

Avant le set de Gojira je me rends prendre quelques pointes de pizza pour faire le plein d’énergie pour un set qui, par expérience, sera sans doute très intense. En marchant vers la salle je me rends compte que l’armée de fumeurs n’est plus devant les portes, et dans un brin de panique me prend lorsque je crois avoir manqué le début du set de Gojira. À ma grande surprise, le groupe n’a pas commencé et je comprends que tout le monde voulaient simplement être bien placés pour recevoir le coup de pied dans l’estomac que Gojira nous promet religieusement a chaque visite.

M’attendant à un classique Ocean Planet d’entrée de jeu, le groupe commence la soirée avec Only Pain tirée du plus récent opus, Magma, et la foule est lancée en furie dès les premiers accords. On sent clairement que ce sera une soirée particulièrement intense, et on voit dans les yeux des musiciens qu’ils sont prêts à nous renvoyer l’énergie qu’on leur donne. Sans vraiment nous laisser le temps de respirer, on entend The Heaviest Matter of The Universe et sans vraiment comprendre comment, le pit dégénère encore plus au point de me retrouver parmi la bande de mouillés pour une bonne session de défoulage. Je remarque que le groupe se perd légèrement dans certains morceaux, même le métronome humain qu’est Mario Duplantier semble avoir un peu de difficulté à tenir le rythme par moments. Connaissant le groupe depuis longtemps, je serait porté à penser que c’est simplement un léger problème de moniteurs sur la scène puisque, plus la soirée avance, plus tout semble rentrer dans l’ordre.

Tout au long de la soirée, on nous bombarde de chansons de tout les albums, y compris ceux qui sont venus avant leur succès américain. J’apprécie particulièrement le fait qu’ils aient joué le monstre qu’est Wisdom Come, un morceau tiré de leurs jeunes jours ou l’on entend leurs origines death metal, devenues plus subtiles sur les derniers albums. L’histoire d’amour entre Gojira et Montréal est forte depuis des années, mais cette soirée à guichet fermé nous confirme qu’elle ne fait que grandir après chaque visite. La soirée se termine sur un rappel de trois chansons complétées par Vacuity, puis les cousins nous démontrent à quel point ils ont apprécié la soirée en nous disant chacun un petit mot en francais tel un gros hug trop fort pour nous montrer qu’on a déja hate de se revoir.

Un setlist absolument monstrueux et parfait pour un concert spécial qui nous démontre enfin le potentiel réel du groupe qui a enfin une production à la hauteur de leur talent. Je me rappelle les avoir vu au Medley alors qu’ils ouvraient la soirée avant Trivium, Machine Head et Lamb Of God et, putain que je suis fier du chemin qu’ils ont fait depuis.

Auteur: Vincent Harnois

Photographe: Paul Blondé