Fort d’un nouvel album, The Far Field et de collaborations entre leur chanteur et plusieurs gros noms, dont le trio jazz Badbadnotgood et le producteur hip-hop Madlib, Future Islands étaient de passage à Montréal pour nous faire danser sur leur pop à inspiration rock, presque new wave.

Avant leur arrivée, c’est l’ensemble rock Jenny Besetzt qui s’occupe de réchauffer la foule. Ils peuvent dire mission accomplie, car la foule est assez captivée par les morceaux sombres et tendus de la première partie. Les textures sonores de la guitare et du clavier accentuent l’angoisse des rythmes obsessifs de basse et de batterie. Le groupe nous rappelle les beaux jours du rock gothique, même si Joy Division leur est une inspiration un peu trop flagrante.

La foule relâche toute cette pression accumulée par le quatuor nord-carolinien lorsque Sam Herring arrive sur scène, arborant son micro, une barbe et son habituel sourire plein de charisme. Le reste de la formation le suit et va s’installer au fond de la scène. Une entrée illustrative du concert : alors que Herring a presque toute la scène pour brûler les planches, le reste du groupe se contente de jouer leur partie en retrait. Une décision qui serait décevante… Si on ne parlait pas d’un des chanteurs avec la plus grande présence de scène des dernières années.

En plus d’avoir une voix percutante et rauque d’émotion, Herring est un danseur forcené. Ses mouvements de hanche sont ponctués par les instruments et amplifient chaque passage de manière épique. Son énergie semble intarissable alors qu’il se frappe à répétition sur la poitrine.. et le visage. Le vocaliste surenchérit à l’occasion en renversant la foule de ses cris gutturaux signature, à faire rougir certains groupes métal!

Certains pourraient être déçus par le stoïcisme du groupe à l’exception de Herring, mais sa propre énergie équivaut celle d’un groupe au complet! La surcharge émotionnelle de sa voix et son corps auront fait crier et danser la foule toute la soirée.

Auteur & Photographe: Louis Desautels.