Ce soir, nous ouvrons avec celui qui a fermé la soirée deux jours plus tôt, Claude Bégin, mais cette fois, en solo. Enfin presque, puisqu’il recevra des invités dont sa fiancée, Clodelle, devant un public enthousiaste.

Je me dirige rapidement au Mtelus pour assister à la première partie d’Eddy de Pretto. C’est la douce gravité de Clara Luciani qui ouvre le bal. L’apparente différence de style est trompeuse : lorsque l’un remet en cause les stéréotypes liés à la virilité masculine, l’autre parle de l’égalité homme-femme, le tout dans des prestations touchantes et envoûtantes.

Lorsque Tyler The Creator rencontre Stromae, lui-même rencontre de Jacques Brel et de l’électro, ça nous donne : Eddy de Pretto. Accompagné uniquement de son batteur Johny, la scénographie est aussi minimaliste que ses instrumentales qu’il lance depuis son téléphone. Ce jeune prodige occupe parfaitement l’espace comme seuls les danseurs savent si bien le faire. Sa formation de comédien et ses années sur les planches y sont forcément pour quelque chose, autant que pour sa prestance et son charisme qui semblent si faciles et si naturels.

Par ses textes articulés, Eddy veut que l’on comprenne ce qu’il a dire. Il se raconte, et nous raconte. Bien plus qu’une prestation musicale, Eddy nous communique sa singularité normalisée. Bien plus qu’un concert de rap mêlé à la chanson française, les jeux de lumière, la scénographie, l’habillement et les déplacements d’Eddy nous donnent l’impression d’assister à une pièce de théâtre chantée – et où l’on peut danser. C’est poétique. C’est esthétique. Nous sommes conquis.

Cette belle soirée se poursuit avec Klô Pelgag et trente-cinq musiciens de l’Orchestre Thoracique. Vêtue d’un costume futuriste et accompagnée d’une projection vidéo psychédélique, Klô Pelgag en impose, tant par son talent que par son univers bien à elle.

Auteure & Photographe : Jessica Valoise