Muse

Muse

Jeudi 30 juin 2016 – Le dernier week-end de juin, c’est évidemment le début des vacances d’été, mais c’est surtout le week-end du festival Garorock, et bien sûr nous sommes là pour couvrir l’événement ! Cette année c’est la 20ème édition du festival, et pour fêter ça l’organisation a vu les choses en grand : plus de 60 artistes répartis sur 4 jours au lieu de 3 habituellement, et surtout une énorme tête d’affiche le jeudi soir : Muse !

Le soleil est au rendez-vous pour ce premier jour de festival, nous arrivons en milieu d’après-midi et les gros fans de Muse commencent déjà à se poser devant la Scène de la plaine, où aucun autre groupe ne jouera ce soir, certainement dû à l’impressionnant dispositif scénographique déployé par le groupe lors de ses concerts.

C’est Sunset Sons qui a la lourde tâche d’ouvrir le bal sur la scène Garonne, mission qu’ils accomplissent avec succès grâce à une pop-rock bien dynamique : le guitariste s’énerve sur sa superbe Telecaster verte, le chanteur met l’ambiance dans un français approximatif… et la foule a l’air d’apprécier son premier concert ! Leur succèdent les londoniens du groupe Yak, qui envoient un rock garage/psyché très énervé. Le bassiste envoie du lourd avec un énorme son disto pendant que le guitariste maltraite sa pauvre strato blanche, qui vu son aspect, a du en voir d’autres ! On décèle même dans ce groupe un petit côté grunge qui ne serait pas sans rappeler un certain groupe de Seattle… bref, une bonne découverte !

X Ambassadors

X Ambassadors

C’est ensuite au tour du groupe X Ambassadors de monter sur scène. Le groupe américain, révélé par le titre Renegades compte bien montrer qu’il a d’autres cordes à son arc. Dans l’ensemble, le set est efficace, certaines chansons très bonnes, mais on peut regretter le côté un peu narcissique du chanteur. Si on ne peut nier qu’il a une voix assez exceptionnelle, on peut s’interroger sur la nécessité réelle de nous prouver qu’il sait jouer de tous les instruments existants : il aura en effet utilisé pas moins de 4 instruments différents pendant le concert, dont une basse pendant environ une minute qu’on n’entendra absolument pas. Le tout lui donne donc malheureusement une propension à occulter un peu trop les autres musiciens qui sont quand même plutôt bons. On retiendra tout de même les chansons Into the Jungle, Gorgeous, et bien sur Renegades pour clore efficacement le set. A noter également que je me rends compte à ce moment là à quel point le son est bon depuis le début de la journée (et cela continuera par la suite), un bon point donc à donner au festival et aux ingé son : j’ai rarement eu une si bonne qualité sonore en festival !

Il est 21h, le soleil est en train de se coucher sur la plaine de la Filhole et c’est maintenant Ghinzu qui monte sur scène. Le groupe belge se fait rare : leur dernier album est sorti il y a maintenant plus de 7 ans ! C’est donc avec plaisir que nous les retrouvons ce soir, en première partie d’un groupe qu’ils ont déjà supporté auparavant. Et ça commence fort avec Cold Love, meilleur titre à mes yeux de l’album Mirror Mirror. Les fans sont là et j’en vois beaucoup qui sont déchaînés autour de moi ! Ghinzu va ensuite enchaîner un set composé de quelques nouvelles chansons venues du nouvel album qui devrait sortir d’ici la fin de l’année, et de leurs meilleures titres des albums Blow et Mirror Mirror. Si The Dragster Wave reste ma préférée, c’est visiblement Do you read me ? qui remporte le plus de suffrages auprès du public. Tout le monde chante à tue-tête autour de moi, le chanteur John Stargasm se lâche, court partout sur la scène et monte même sur son clavier (manquant presque de tomber au passage) pour motiver la foule. L’ambiance est énorme ! Ghinzu nous a manqué et ça se voit… Pour terminer le set sur une note plus calme, le groupe finit avec la magnifique Jet Sex avant de nous laisser patienter pour Muse.

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Il est 22h lorsque Ghinzu s’en va, et les festivaliers commencent à se masser devant la scène de la plaine. On commence alors à se rendre compte du nombre impressionnant de personnes présentes ce soir là. Il faut se faufiler, lutter pour avoir une place assez proche de la scène ! Une fois notre place trouvée au milieu de la foule impatiente, le Drill Sergeant n’attendra pas longtemps avant de pointer le bout de son nez, précédant la chanson Psycho en monstrueuse intro ! En une chanson on comprend tout de suite que Muse n’a pas vieilli d’un cheveu et qu’ils sont toujours les bêtes de scène que l’on connaît. Ils enchaînent ensuite directement sur Plug in Baby et Bliss… le bonheur ! L’ambiance est au top, les effets vidéos, comme d’habitude avec Muse sont sublimes… S’ensuit Stockholm Syndrome, de l’album Absolution, puis on a droit a un court instant de répit avec The 2nd Law: Isolated System. The Handler verra par la suite les 2 guitaristes manipulés par un marionnettiste géant en vidéo derrière eux. Leurs silhouettes et les fils reliés aux mains du marionnettiste suivent les vrais mouvements des musiciens sur scène : le rendu est impressionnant ! Après les 2 tubes Supermassive Black Hole et Starlight, le bassiste et le batteur se lancent dans un solo basse/batterie intitulé Munich Jam, ou Christopher Wolstenholme nous montre encore une fois qu’il est un des meilleurs bassistes de rock actuel. Après les tubes des 2 derniers albums, Madness et Dead Inside, Muse enflamme la foule avec Hysteria et Time is running out. De gigantesques ballons remplis de confettis sont lancés dans la foule, qui va s’amuser avec pendant un petit moment… Dommage que ceux-ci soient principalement restés dans les premiers rangs, on aurait bien voulu jouer aussi derrière ! Mais malheureusement la fin approche déjà… Après un puissant The Globalist et ses vidéos magnifiques, le groupe s’en va sur la “chanson” Drones… Avant de revenir pour 3 titres enflammés : Uprising, Mercy et surtout le magique Knights of Cydonia qui clôture à merveille et dans une énergie folle ce concert.

Comme à son habitude, Matthew Bellamy n’aura pas été très loquace (et tant mieux peut-être, c’est moyen quand il nous dévoile ses compétences en géographie : “Bonsoir Bordeaux !”) mais le groupe est loin de nous avoir déçus et c’est avec des petites étoiles dans les yeux que les fans comme moi quittent le concert.

Alors qu’une grosse majorité des gens quitte l’enceinte du festival, le duo Synapson monte sur la scène Garonne pour le dernier concert de la soirée. Il fallait avoir du courage pour passer après la locomotive Muse, mais les français ont relevé le défi avec brio et nous ont délivré un set énergique et épatant. Nous avons également eu l’agréable surprise d’apprécier sur scène les différents guests qui ont participé à la confection de leur album Convergence sorti fin de l’année dernière.

Auteur : Sylvain Ginestet

Photographe : Antony Chardon