À l’occasion du 50ème anniversaire du Festival d’été de Québec, l’une des soirées les plus attendues était la seconde visite en six ans du légendaire quatuor San Franciscain Metallica. Leur prestation de 2011 avait créé tout un émoi et quelques 100 000 festivaliers étaient alors présents sur le site des Plaines d’Abraham, soit une foule record. On n’en attendait pas moins pour l’édition de 2017.

Le site a été ouvert un peu avant 18h et de nombreux festivaliers s’étaient massé sur la Grande Allée dans l’attente d’une place privilégiée pour la prestation du soir.

À 19h le groupe de Québec, Metalord avait la tâche de briser la glace de cette soirée à thématique Metal. Le choix de cet artiste ne pouvait pas être plus adéquat avec leur mélange de Thrash metal rappelant le style Bay Area de Testament.  Toutefois, il était évident que leur plus grande influence est la tête d’affiche de cette soirée. Ajoutons à cela un son qui donne soif et qui accompagne parfaitement quelques pintes de houblon, on peut dire qu’ils avaient mis la table pour une ambiance exceptionnelle.
Après un lent départ et quelques fausses notes, Metalord a pris son envol de façon très convaincante. La pièce Devil’s Legacy m’a fait réaliser que Metalord manquait clairement à ma culture. Les musiciens étaient justes, enjoués et plus qu’heureux de marquer le 14 juillet 2017 comme date où ils ont fait la première partie de Voïvod et Metallica.

Enchainait ensuite, le groupe culte Voïvod, formé a Jonquière en 1982, qui a su se tailler une place parmi les pionniers du Metal Progressif. Qui dit progressif dit moins accessible pour le grand public et malheureusement l’un de mes groupes chouchou a été accueillit de manière détachée par un public peu interpellé. Malgré la reconnaissance des mélomanes, Voïvod est le plus sous-estime des artistes Québécois qui rayonne à l’international. Toutefois, le chanteur Snake était intarissable au sujet de leur plaisir d’être présents sur ces très élogieuses planches. Le choix des pièces visitait les essentiels de la carrière du groupe, passant par leur dernier cru Post Society et terminant par la pièce Voïvod de leur tout premier album. Ce sont des vétérans qui ont un riche catalogue et qui semblaient aussi pimpants qu’en 1982. Ce fut une prestation remplie d’une grande dose de gratitude pour la carrière qu’ils ont et une évidente reconnaissance envers leurs fans.

Se faisant attendre quelques minutes sur l’horaire annoncé par le FEQ, Metallica arrive sur les Plaines accompagné de la célèbre scène tournée par Sergio Leone. C’est Ecstasy Of Gold qui sonne le glas de l’attente. Après être restée quelque peu distraite, la foule s’est réveillée pour ses musiciens favoris. Peu d’artistes ont un statut aussi apprécié dans la Vieille Capitale que Metallica. Il faut mentionner que ces derniers le rendent bien à la Ville de Québec notamment en se proposant de fermer le vétuste Colisée et d’ouvrir l’héritage Labeaume en ce gigantesque Centre Vidéotron.

Plus tôt dans la journée on annonçait une prestation de plus de deux heures trente; ce fut le cas et ils ont livré avec brio. Incluant des pièces tirées de leur dernier opus Hardwiredto SelfDestruct, le setlist n’oubliait toutefois pas les fans de la première heure avec notamment trois morceaux (Pulling Teeth, Whiplash, Seek And Destroy) issus de leur tout premier effort Kill’Em All datant de 1983.

Bien que les compositions plus récentes ont été bien reçues par l’ensemble des fans de Metallica, on sent que la foule se garde une réserve d’énergie pour les plus grands succès qui se sont enlignés de manière magistrale. Avec For Whom The Bell Tolls l’énergie de la foule enflammait tant James Hetfield à la voix et à la guitare que Lars Ulrich à la batterie qui s’est fait brillant. Que dire de Kirk Hammet qui fidèle à son habitude a livré un sans-faute sur ses guitares ornées des personnages de ses films de monstres favoris. À la basse, Robert Trujillo a livré une grande performance et s’est permis une réinterprétation de la pièce bien personnelle du regretté Cliff Burton; Pullling Teeth. Disons que c’est un instant où les véritables fans pouvaient être soit excités de voir cette pièce en concert ou outrés que l’on ai osé s’attaquer à cet intouchable aux yeux des fans de Metallica. En toute honnêteté, j’oscille encore entre les deux émotions. Autre moment bien apprécié du public fut l’apparition des quatre grands tambours sur lesquels chacun des membres du groupe s’est mis à battre des rythmes faisant office d’interlude.

Bref, ce fut une performance à la hauteur des attentes et le groupe ne voulait pas quitter la scène en restant plusieurs minutes à parler à la foule. La touche finale fut des pics de guitares spécialement imprimés pour cette soirée dont certains chanceux ont pu attraper au vol!

Plusieurs cyniques sont blasés de Metallica, que ce soit pour leur essoufflement dans leurs nouvelles compositions que pour leur manière d’approcher l’âge d’or. Par contre, sur les Plaines d’Abraham vendredi le 14 juillet 2017 aucuns ne pouvait déplorer leur manque de dévouement et leur respect des gens présents plusieurs heures à l’avance pour accueillir leurs héros.

Auteur: Michaël Parent

Photographe: Paul Blonde