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L’explosion dans le ciel, ce fabuleux cadeau provenant tout droit du Texas nous a été offert dimanche dernier au Métropolis pour un spectacle que l’on peu résumé en un mot; Beau! Le groupe instrumental de post-rock progressif s’est permis un détour par Montréal pour nous présenter le fruit de leur dernier album, The Wilderness, avec un spectacle parfaitement adapté pour ce petit dimanche soir tranquille.

Avec une salle pleine à rebord, le spectacle sans plus attendre avec l’apéritif de la soirée; Julianna Barwick. L’artiste seule, armée de son clavier et ses outils  à effets, a abordé la soirée avec des pièces d’électro-acoustique très ambiante et très minimaliste. Toujours avec un thème de tranquillité et de lenteur, la performance c’est malheureusement vue interrompue, ou du moins, fortement dérangée, par la foule qui avait la jasette facile. Pour un acte qui demande un silence plus assidu, l’expérience en était donc bafouée. Suite donc à cet enchainement de pièces douces et langoureuses, Julianna Barwick remercie Montréal de son écoute et libère la scène.

Après de longues minutes d’attente, le groupe de la soirée prend humblement les planches pour atteindre leurs instruments. Avant de débuter le spectacle, un des guitaristes prend le microphone pour saluer la foule et nous remercier d’être présent. On ferme les lumières et on débute le spectacle…

Les musiciens restent souvent dans le mystère; un éclairage subtil et faible laisse apparaître des ombres de guitaristes et bassistes dès le début en transe, avec une énergie perturbante. Cet éclairage qui restera le seul “décor” de la soirée semble par fonctionner par thème ou même par couleur; chaque pièce a été attribué à une couleur qui voguera du haut de la scène au fond de la salle, avec un mur d’éclairage au LED qui nous sépare du groupe. Pas vraiment de gros stroboscopes ou d’éblouissement majeur, mais plutôt des motifs de flammes, parfois orange, parfois blanche, qui s’enlacent subtilement avec la musique.

Pour le répertoire, on compte beaucoup de pièce du dernier album The Wilderness paru en avril 2016, mélangé avec quelques pièces des derniers disques. On y entend donc l’enchainement des pièces comme Great Death, Logic of a Dream et The Birth and the Death of the Day pour ne nommer que celles-ci. Évidemment, le choix de sélection s’avère assez limité, vu que chaque pièce est d’une longueur moyenne de 9 minutes. La musique qu’on aime en disque ou encore (mieux) en vinyle s’avère à être une belle expérience en live. L’ambiance dans la salle est très paisible; alors que la plupart du monde regarde à l’avant de la scène d’un air obnubilé, certains entrent dans leur transe et danse sur place, dans leur bulle, les yeux fermés.

Sur scène, les musiciens sont déchaînés dès la première pièce. Ils arrivent tous avec une énergie contagieuse, alors qu’ils valsent avec leurs instruments, voyageant de la guitare à la basse, au tambour, au clavier et à la guitare. On joue beaucoup avec la texture du son, avec un paquet de pédales d’effets qui altère le son original, mélangé avec des transitions mélodiques et des effets de “murs de sons” impressionnants. On croirait entendre une longue pièce de deux heures, alors que les vrais fans reconnaîtront plus précisément les pièces choisies par le groupe.

Pour un spectacle de post-rock du genre, on aurait pu s’attendre à des projections psychédéliques, une scénographie de grande envergure ou encore un décor époustouflant, mais pas ce soir. On reste dans l’esprit minimaliste où l’éclairagiste tente d’allumer la scène et la foule. C’est peut-être le point que je reproche à la soirée; d’avoir une ambiance trop simple et peu exploitée! On note une légère excitation au niveau de l’éclairage à la moitié de la soirée avec un premier mélange de couleurs momentanées. Par contre, on y est pour la musique plus que pour le “spectacle”, donc sur cet aspect, on est bien heureux. La prestation se termine vers 10h45 avec un dernier sprint d’énergie sous la musique de The Only Moment you are Alone qui fermera cette soirée sans rappel. Les musiciens nous passent le bonjour, et remercient pour une dernière fois les spectateurs de leur présence.

Explosion in the Sky m’aura personnellement offert une soirée bien agréable. Bien qu’il soit dur de distinguer les pièces l’une de l’autre pour un apprenti du groupe, l’énergie qui émanait du groupe se faisait ressentir à des kilomètres à la ronde, et a contribué à faire de ce dimanche soir des plus agréables. Leur dernier album The Wilderness vaut définitivement une écoute en version vinyle, blottie sous vos couvertes en ce temps frais d’automne, en attendant leur retour dans les années futures!(?)

Auteur: Francis Desmarais

Photographe: Paul Blondé