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29 janvier 2016 – Il y a des hasards qui tombent bien. Comme par exemple se retrouver pour les 27 ans d’Anonymus jour pour jour à leur show en tête d’affiche à Sherbrooke. 27 années dédiées au metal, le tout saupoudré de bonne humeur et surtout de passion.

Juste avant de souffler ses bougies, c’est le batteur de la formation québécoise, Carlos Araya, qui s’est proposé de revenir sur les balbutiements du groupe en cette soirée à la saveur un peu spéciale.

Thorium – Alors nous voilà à votre premier concert de l’année et en plus de ça c’est l’anniversaire des 27 ans du groupe ?

Carlos Araya – Exactement ! 27 ans qui sont vraiment aujourd’hui, jour pour jour. Il y a 27 ans de ça, en 1989, on avait notre première pratique en tant que « band ». En fait avant on pratiquait, mais pas sur des vrais instruments. Moi je jouais sur des seaux, sur n’importe quoi, juste pour faire du bruit ! On était des tits culs, on voulait juste jouer, on avait envie de faire un groupe donc mon père m’a acheté une batterie la veille, le 28 janvier et le lendemain j’ai appelé mes amis « OK les gars, moi j’ai mon drum, amenez vos amplis et tout ! » et on a parti ça. C’est de là qu’on compte le premier jour du groupe. La journée où tout le monde avait son instrument et que c’est vraiment parti. Et là on a senti qu’on aimait ça…

T – Excellent ! Et est ce que vous avez prévu quelque chose de particulier pour le show de ce soir ?

CA – En fait oui, on a amené un petit gâteau pis on va mettre une petite chandelle dessus (rires) ! C’était pas planifié qu’on joue aujourd’hui exactement pour notre fête, c’est juste un hasard dont on s’est rendu compte en début de semaine. Fait qu’on s’est dit qu’on allait l’annoncer, ça peut juste donner un petit quelque chose de plus à la soirée. On va essayer de souligner ça un peu, s’allumer une petite chandelle et prendre une photo avec la foule. Dans le fond, ça anime un peu le public et d’ailleurs depuis tantôt le monde n’arrête pas de nous souhaiter bonne fête, c’est vraiment cool ! ça donne un petit côté, comment dire… pas vraiment marketing, mais ça créé un buzz en tout cas. Fait que c’est cool et c’est fun pour nous.

T – Rapport à ce contact avec le public d’ailleurs, ça fait toujours plaisir de voir un groupe de tête d’affiche qui est là en personne pour vendre son merch

CA – Ça on a toujours ainsi ! Le monde est toujours surpris, c’est drôle mais pour nous on aime ça car ça nous donne énormément d’énergie d’être là, les gens qui viennent nous parler, nous serrer la main, pour moi ça fait parti du spectacle d’être là. Ça me donne vraiment l’adrénaline pour après ça embarquer sur la batterie. Tu rencontres le monde et puis ils sont contents de te parler et qui de mieux pour vendre son merch que nous ? C’est nous qui les faisons et qui nous nous occupons de tout donc je vais pas engager quelqu’un et lui dire « dit ci, dit ça ». C’est nous qui faisons tout et on est à l’aise comme ça. C’est une manière de fonctionner, on a chacun nos tâches dans le groupe. Par exemple quand on s’installe, le bassiste installe le stand de merch pendant que nous on installe le stage. Pis après quand on est prêts, Oscar et moi on est là au merch, on parle aux gens, on sert les mains, on a du fun c’est cool ! Au lieu d’engager des filles aux gros tétons ba c’est que nous autres (rires). C’est peut être moins vendeur, je sais pas, on devrait faire le test !

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T – Un groupe très soudé alors, avec du monde qui se connaît depuis longtemps j’imagine ?

CA – Oui on vient tous du quartier Saint Michel et aussi Saint Léonard (Montréal – ndlr), c’est de là que tout est parti. On s’est connu depuis le primaire, on allait à la même école et puis on s’est suivi au secondaire, on s’est connu toute notre vie finalement. Moi je suis le dernier arrivé dans la gang dans le sens où moi je suis un immigrant, je suis arrivé ici à l’âge de 7 ans et demi et donc je les ai connu un an ou deux après. Les jumeaux et le guitariste se connaissaient déjà depuis la maternelle donc je suis le dernier si on veut. On a grandit ensemble, on a joué aux G. I. Joe, on faisait beaucoup de sport ensemble pis quand on a commencé à écouter de la musique le metal nous a accroché et c’est de là que le groupe est parti.

T – Et après toutes ces années il y a un nouvel album qui est sorti récemment si je ne me trompe pas ?

CA – Exactement on a sorti ça au mois d’aout. Notre 7eme album juste en tant qu’Anonymus, vu qu’on en a deux autres avec Mononc’ Serge. Ça va super bien de ce côté là, on est super content, les critiques sont très bonnes et les fans adorent notre album. On est un peu revenus aux sources avec un album entièrement en français, comme notre tout premier album il y a une vingtaine d’années (Ni vu, ni connu – ndlr). Je pense que les fans ici au Québec sont vraiment contents de ça. On a eu une tournure un peu plus anglophone à la fin des années 90 et 2000 mais c’était plus pour essayer de percer à l’extérieur. On s’est vite rendu compte que pour nous le fait de chanter en français nous donnait une identité et en plus on est beaucoup plus à l’aise. En même temps ça nous permet de remercier les fans qui nous suivent depuis si longtemps.

T – Actuellement vous tournez pas mal, est ce qu’une sortie du Québec est prévue ?

CA – Dans le fond les plans c’est qu’en avril on va faire une tournée en France, Belgique et Suisse pour une dizaine de jours. A chaque album on y va mais là ça faisait longtemps qu’on n’y était pas allé donc c’est le moment. Après ça reste pas mal au Québec. On a fait longtemps des tournées canadiennes, honnêtement ça me manque. C’est difficile pour le corps parce qu’il y a beaucoup de route. Les villes dans l’ouest canadien ce sont des 10 ou 15h de route entre chaque donc des fois tu finis de jouer et tu pars tout de suite après le show. Peut être qu’on va en refaire mais pour l’instant ce n’est pas dans les plans. Pour le moment c’est Québec et Europe francophone.

T – Et justement est ce qu’il y a un bon retour sur le groupe à l’extérieur du Québec ?

CA – Oui tout à fait comme je disais on reçois souvent des messages de l’ouest canadien…

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T – J’avais plus en tête en Europe…

CA – Ah oui on a beaucoup de fans français, on en voit qui disent « on a hâte de vous voir Anonymus ». On y est allé beaucoup de fois aussi avec Mononc’ Serge donc le nom a quand même bien circulé et puis là on joue avec de bons groupes français comme Black Bomb A, L’esprit du Clan, le Bal des Enragés… des groupes qui attirent bien en France, ce qui nous a permis de faire des spectacles devant beaucoup de monde, ça permet d’accrocher le public. Mais c’est ça, on a hâte. Je pense que les gens là bas nous attendent, ça se ressent étant donné que ça fait plusieurs années que l’on n’y est pas allé.

T – C’est vrai que maintenant Mononc’ Serge est parti plus de son côté…

CA – Oui mais en fait, quand on a sorti notre premier album avec Mononc’ Serge en 2003, on a fait une tournée pendant 2 ans et après ça on est retourné chacun à nos projets respectifs. Et puis en 2008 on a décidé de revenir ensemble. Peut être que ce sera un peu la même chose mais pour l’instant nous on vient de sortir un album donc encore au moins 2 ans sur cet album et puis Serge sort aussi ses trucs à lui. On se parle souvent en tout cas. Pour l’instant ce n’est pas dans les plans mais aucune porte n’est fermée. Si on se décide peut être dans 3, 4 ou 6 ans, on ne sait pas encore. Si ça adonne pourquoi pas, c’était un projet qui nous a permis de faire énormément de shows et dans lequel on a eu énormément de plaisir. Des fois c’est aussi bien de mettre ces choses là sur pause et de revenir à ton projet initial. On va voir en temps et lieu !

T – Il ne reste plus qu’à nous donner rendez vous dans 3 ans pour les 30 ans alors ?

CA – Oui tout à fait ! ça va venir plus vite qu’on le pense. Les 30 ans j’avoue que ça va être une autre grosse célébration. On voit souvent les anniversaires de groupes qui passent mais eux des fois se sont séparés pendant 10 ans et finalement ils reviennent après pour fêter leurs 30 ans mais nous on n’a jamais arrêté, ça a toujours été non-stop ! On a eu des hauts et des bas, on a connu toutes les montagnes russes possibles donc si on se rend à 30 ans… en tout cas c’est bien parti parce qu’on a aucune intention d’arrêter, quand on sera rendu là on essaiera de fêter ça en grand en tout cas !

T – Parfait ! Un dernier petit mot à faire passer aux fans ?

CA – Le mot que je dirais ce serait merci d’encourager Anonymus ! Et venez nous encourager, déjà c’est difficile de faire du metal, mais on le fait pour les bonnes raisons, c’est parce qu’on aime ça et qu’on veut faire des shows. Alors venez nous encourager live !

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Texte : Traum

Photographe : Thomas Mazerolles