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Pollux Asso et ses partenaires ont trimé toute l’année pour nous offrir une quatrième édition de l’Xtreme Fest qui s’est déroulée les 29,30 et 31 juillet et pour la troisième fois sur le site de Cap’ Découverte Ã  Carmaux (81). Un cadre sympathique qui permet de se sentir à la fois en vacances et en festival, en profitant des concerts mais aussi du lac, du skate park et autres activités. Ajoutons à cela une affiche de qualité avec une quarantaine de groupes comme Napalm DeathFleshdollMinistryRise of The NorthstarRegarde les Hommes TomberExodusLe Bal des EnragésTestamentLoudblast â€¦ De quoi se faire plaisir le temps d’un week-end, en somme. Trois jours de festival oui, mais pas que, car Pollux organise d’autres chouettes concerts toute l’année dont les Before Party qui nous permettent de patienter… La dernière en date se déroulait le lundi 20 juin, je vous propose un petit résumé de la soirée avant de vous raconter les bons moments passés à l’Xtreme Fest.


Lundi 20 juin – Il est dur le retour du Hellfest, mais ce n’est pas encore l’heure de dormir car une petite sauterie est prévue au Bikini dès 20h.
On démarre la soirée avec nos amis locaux de Dirty Fonzy qui, eux aussi, reviennent de Clisson.  Nous retrouvons donc Angelo Bomberos et Johnny Gazoline au chant et aux guitares, Le Jeune Ã  la basse ainsi que le petit nouveau, Ju, à la batterie. Le quatuor va, comme à son habitude, nous servir son punk rock punchy dans une ambiance conviviale. La salle va se remplir petit à petit, et les spectateurs vont tranquillement se chauffer, portés par la fougue et l’énergie incroyable déversées par les membres de Dirty Fonzy. Le chant et les rythmiques sont typiquement punk et on se prend vite à remuer dans tous les sens, entraîné par les cadences endiablés envoyées par le solide duo basse/batterie. Hurry up & Die en est un bon exemple, courte mais rudement efficace. La bande nous jouera l’excellente No More Crappy Songs avec ses riffs électriques très “metal”, également extraite du dernier album Hangover & Broken DreamsAngelo ne lésine pas sur la communication et invitera la foule à reprendre en chÅ“ur les oh oh oh du refrain de Dirty Fonzy. La température est montée d’un cran, le public est opé pour la suite des événements. Merci les mecs pour ce très bon moment !
Ce sont les italiens de Talco qui prennent le relais. Je ne suis absolument pas fan de leur punk-chanka, le mélange de punk et ska avec trompettes, saxo et tout ça, ce n’est pas trop mon truc ! Toutefois je regarde un peu, histoire de voir ce que ça vaut en live. Il est clair que le sextet se donne à fond. Les italiens sont dynamiques et souriants et leur musique festive semble faire mouche car, même si beaucoup sont partis prendre l’air, l’ambiance dans la salle demeure très bonne. C’est sympa mais un titre ou deux me suffisent.
Les choses sérieuses reprennent vers 21h45, le Bikini est totalement bondé. Les membres de Nofx débarquent, avec à leur tête, Fat Mike, affublé d’une magnifique nuisette rouge qui met parfaitement ses courbes en valeur…ou pas ! C’est très fun cela dit. Brèves salutations et accueil chaleureux, le set démarre avec 60%. Réaction instantanée, la foule s’agite et les premiers verres de bières volent déjà… ça promet pour la suite. Les titres vont défiler pendant plus d’une heure, les américains offrent à leurs fans un melting pot de leur discographie, histoire de satisfaire la majorité. 72 HookersMurder The Government, Eat The Meek, Six Years On Dope… Une succession de tubes entrecoupés par diverses interventions du nonchalant frontman, qui blague à tout va et fait rire l’assemblée. Leur tangente cover de Les Champs-Élysées fera tout de même son petit effet, la foule ne se fera pas prier pour pousser la chansonnette. La fatigue se faisant sentir je resterai encore pour quelques morceaux dont I Believe In Goddess, Radio et Fuck The Kids. Nofx a mis le feu au Bikini, les spectateurs ont pogoté, slammé, sauté et chanté jusqu’à épuisement. Energie, humour, punk-rock et folie…une recette pour le moins efficace!

Il ne reste plus qu’à patienter quelques semaines…et bientôt nous seront à l’Xtreme Fest.


Vendredi 29 juillet – Bon et bien finalement, un mois cela passe TRÈS vite et il est déjà l’heure d’embarquer et de prendre la route en direction de Cap’ Découverte, nous arrivons vers 16h. Nous récupérons notre précieux sésame avant de pénétrer sur le site. Le tour d’horizon est rapide vu que l’on connait déjà les lieux : les bars, quelques stands de bouffe, l’EMP Stage Ã  l’extérieur, l’XStage Ã  l’intérieur à côté des stands de merch, tout au fond la caravane pour échanger sa monnaie contre les jetons (20€ = 16 jetons) et enfin l’espace VIP.

Il n’y a pas encore grand monde, on revient donc se placer tranquillement devant l’EMP Stage et sous un soleil de plomb pour découvrir Bias qui ouvre les hostilités à 16h30. Le trio toulousain qui sortait un nouvel EP, Restructuring the Beehive en février dernier se compose de Shak (basse/chant), Guif (guitare/chant) et Ju (batterie – aussi dans Dirty Fonzy). Les d’jeuns nous servent leur punk-rock mélodique avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Des titres bien catchy, des musiciens sympathiques et du soleil, ce n’est plutôt pas mal comme mélange pour bien débuter ce festival.

Nous restons dans le local avec le groupe suivant mais le changement de style, lui, est radical. Les membres d’Inlandsys se préparent à jouer sur l’X-Stage. Nous retrouvons donc Chris derrière les fûts, Antonin aux claviers, Shavo Ã  la basse ainsi que El Ash et Eensayn aux guitares. Les toulousains nous servent leur metal extrême, mélangeant death et black metal, nuancé par l’ajout de claviers et ses accords mélodiques. Les compositions sont intéressantes, sombres et agressives. Tout est question de modulation, tant dans le rythmique que dans les riffs. Des parties lourdes, d’autres plus thrashy contrastent agréablement avec le côté mélodique made in scandinavia. Le trio vocal El Ash/Eensayn/Shavo fonctionne bien, les différents timbres de voix (black, death) apportent vraiment quelque chose, ce qui n’est pas toujours le cas. Les gars se donnent généreusement et El Ash harangue la foule qui mettra tout de même un petit temps à se chauffer. Inlandsys jouera des morceaux de sa démo sortie en 2014 dont Sacrificed Generation qui ressort vraiment bien en live et nous quittera avec sa version de It’s My life de Bon Jovi, sobrement rebaptisée Fist My Wife. Ça fait toujours plaisir de voir les copains en action et heureux sur scène. Dernière prestation en compagnie de Shavo qui s’en va pour d’autres aventures musicales…

A l’extérieur, la chaleur est toujours aussi écrasante et c’est au tour de Not Scientists d’investir les planches. Ce sont Jim et Ed, anciens membres d’Uncommonmenfrommars, qui sont à l’origine du groupe né en 2013. Leur premier album Destroy to Rebuild sortait en 2015, de la matière pour du live ! Les deux chanteurs et guitaristes débarquent en compagnie du batteur Le Bazile et de Thibault muni de sa basse. Elle est bien loin l’époque où je me trémoussais en écoutant des groupes de punk rock, Unconmmon’, NofxBlink 182 et j’en passe. Maintenant j’écoute des trucs bien plus violent, néanmoins je dois dire que les mecs font ça bien, même très bien et délivrent un set de qualité. L’expérience y est pour quelque chose mais pas seulement, de bons morceaux clairement taillés pour le live, envoyés par des zicos sympathiques, ça fait son effet. Les rythmiques sont entraînantes, les mélodies sont efficaces et pas lassantes pour un sou, et le chant totalement maîtrisé. Devant la scène, l’ambiance est très bonne, la bonne humeur plane sur le site de l’Xtreme FestNo Scientists m’aura donné l’impression d’avoir à nouveau 15 ans. Cool non ?!

Retour dans la salle, et après avoir souffert de la chaleur extérieure, on ne crache pas sur les places assises. Il faut le dire, la possibilité de poser son derrière et de surplomber la scène en même temps est pour le moins appréciable. Clairement, pour du hardcore ou du thrash, on est bien mieux dans le pit, au cÅ“ur de l’ambiance. Là, nous allons plonger dans un univers beaucoup plus calme et planant en compagnie des nantais de Regarde Les Hommes Tomber et leur post black metal teinté de sludge.  Fondé en 2011, le groupe sortait son deuxième et excellent album, Exile, l’an dernier. Je suis impatiente de découvrir enfin ce que cela donne en live, et oui, pour moi c’est une première.
La salle est plongée dans l’obscurité et les silhouettes encapuchonnées (à croire que c’est la mode) des musiciens apparaissent sur la scène. Décollage immédiat, c’est parti pour un voyage au cÅ“ur des ténèbres. Les titres déjà savoureux sur cd prennent ici toute leur dimension, je suis immédiatement happée par la puissance qui se dégage de la scène. Les variations rythmiques sont impeccablement exécutées par Romain Ã  la batterie et Antoine Ã  la basse. Les passages lents et lourds ont un effet hypnotique qui contraste à merveille avec la violence des blast rapides et irascibles. Les riffs délivrés par les deux guitaristes, Jean-Jérôme et Antoine, à la fois hyper mélodiques et massifs, vous envoûtent complètement. Quelle intensité ! Thomas, nous projette son chant sans concession, ses cris sont saisissants, voire même bouleversants. Une technique vocale parfaitement gerée doublée d’un charisme de dingue, le frontman, caché derrière sa longue chevelure, est habité, rendant ainsi le show encore plus captivant. Le son est bon et le jeu de lights travaillé est superbe, la scène sombre et brumeuse se teinte de bleu, de rouge… et l’utilisation du stroboscope vient renforcer le côté agressif de certains morceaux. Le public est en transe bercé par les nappes atmosphériques, les têtes remuent au rythmes des mélodies lancinantes. Mélancolie, noirceur, beauté, férocité, intensité… Waouh, quelle claque ! Regarde les Hommes Tomber c’est simplement excellent. Merci.

Difficile de reprendre ses esprits après un show aussi prenant. Dehors c’est A Wilhelm Scream, tout droit venu du Massachusetts, qui prend le relais. Créé il y 20 ans, le groupe de punk hardcore mélodique se produisait sous le nom de Smackin’ Isaiah jusqu’en 2002. Ils étaient présents lors de l’édition 2014, Nuno Pereira (chant), Trevor Reilly (guitare/chant), Mike Supina (guitare), Brian Robinson (basse/chant), Nicholas Pasquale Angelini (batterie) sont de retour à l’Xtreme Fest. Franchement, pas de surprise, c’est aussi efficace qu’il y a deux ans. Les américains délivrent toujours leur punk hardcore punchy avec une belle énergie et prennent un plaisir certain à partager avec le public. L’ambiance festive est de mise, pas de doute, les festivaliers vont passer un bon moment en compagnie d’A Wilhelm Scream. Pour ma part, je ne suis encore toute secouée par la prestation précédente et je ne parviens pas à rentrer dans le show, un petit tour au bar s’impose.

Pas fan du tout de la musique de Trollfest sur cd, je vais quand même jeter un Å“il, certaine de passer un bon moment. Les norvégiens font dans le metal folk, oui, mais on est quand même bien loin des FinntrollKorpiklaaniEnsiferum ou Turisas. Les gars ne se prennent pas au sérieux, Trollfest c’est surtout pour se marrer et, quitte à se marrer, autant y aller à fond. Le concept : des potes qui compose des titres aux sonorités festives avec des paroles écrites en “trollsprÃ¥k” (mélange d’allemand et de norvégien) et qui ne veulent d’ailleurs pas dire grand-chose.
Trollbanl (batterie), Mr. Seidel (guitare), Trollmannen (chant), Dr Leif Kjønnsfleis  (guitare, chant), DrekkaDag (saxophone) et Lodd Bolt (basse) s’amènent donc sur scène, accompagnés de leurs instruments. Ils sont également drôlement affublés, et je ne vous parle pas de leurs “maquillages” bien dégueulasses… Le ton est donné, c’est parti pour une bonne dose n’importe quoi. Les membres de Trollfest vont répandre leur folie et leur bonne humeur dans la salle avec des titres ultra dansants comme Kaptein KaosDie Grosse Echsen (traduit : Le Gros Lézard pour vous donner une idée des grandes sources d’inspiration), ou encore Ave Maria. C’est autant le bordel sur scène que dans la fosse, c’est ça qu’on aime à l’Xtreme Fest, on s’amuse et puis c’est tout ! Pogos, slams, circle pit, on y va franchement ! Leur cover de Toxic de Britney Spears est extra, sa rythmique bien groovy donne envie de se déhancher. C’est toujours bonnard de voir tous ces chevelus et/ou barbus chanter du Britney… Ils font les gros durs “la pop c’est pour les peydey” mais bizarrement ils connaissent les paroles par cÅ“ur, allez on assume les gars !
Le set touche à sa fin, on aura passé un moment vraiment fun en compagnie de TrollFest.

Il est déjà 20h30 et on peut enfin aller devant l’EMP-Stage sans mourir de chaud. S’il ne fallait voir qu’un seul groupe de punk hardcore mélodique aujourd’hui, pour moi c’est clairement Strike Anywhere. La bande active depuis 99 nous arrive de Richmond. Avec sept albums au compteur et de nombreuses représentations, les américains débarquent à l’Xtreme Fest, et les amateurs du genre ne vont pas être déçus. Le quintet arrive en trombe bien décidé à embraser la foule. Le chanteur Thomas Barnett, que l’on repère de loin avec ses dreadlocks, est souriant et déborde d’énergie, il délivre ses propos engagés avec entrain. A ses côtés Matt Smith, Mark Miller et Garth Petrie, respectivement aux guitares et à la basse, ne sont pas en reste et occupent bien la scène. Derrière, on discerne Erik Kane qui frappe ses fûts avec véhémence maintenant la cadence sans jamais flancher. La setlist s’articule principalement autour des albums Exit English et Iron Front. Strike Anywhere s’anime et nous sert des morceaux tels que Blaze, Infrared, You’re Fired… Le pit s’agite au gré des titres entrainés par les rythmiques punks effrénées, les riffs aussi mélodiques que percutants et le chant persuasif, un poil agressif de Thomas Barnett. Un très bon set et une super ambiance, les festivaliers sont chauds pour la suite.

C’est qu’il fallait s’échauffer un peu parce que maintenant, on ne rigole plus ! Protections auditives obligatoires, étirements de la nuque et arnica (pour la suite) sont de rigueur. 21h15 les anglais de Napalm Death s’apprêtent à prendre d’assaut l’Xstage. Il est vrai que j’étais hyper déçue quand j’ai appris l’annulation de Carcass à l’Xtreme Fest. Cependant, on ne crache pas sur les remplaçants, même si je n’écoute pas Napalm à la maison je suis toujours ravie de les voir en action.
La salle est bondée, l’intro Apex Predator – Easy, issue de leur dernier opus du même nom, démarre… la tension est palpable. Les british arrivent, acclamés par la foule et, comme à son habitude Mark Greenway connu sous le nom de Barney s’active dès les premières notes. Je suis toujours impressionnée de voir ce mec si calme et posé dans la vie, décharger une telle énergie sur scène : une vraie pile ! Le vocaliste, est entouré de ses acolytes, Shane Embury à la basse, Danny Herrera à la batterie ainsi que le guitariste John Cook qui remplace Mitch Harris sur la tournée depuis l’an dernier. Les voilà donc qui nous projettent leur grindore death en pleine face avec entre autres Smash a Single Digit, Scum, Mentaly Murdered, Suffer the Chrildren… La pure violence qui se dégage des morceaux est une incitation au défoulement, la foule ne se fait pas prier pour mettre le bordel. Néanmoins je m’attendais à plus de brutalité dans le pit, comparé à ce que j’ai vécu lors du Deathcrusher Tour il y a quelques mois ou encore ici même l’an dernier durant le set de Toxic Holocaust. Barney arpente la scène, il secoue la tête dans tous les sens tout en crachant sa haine. On s’en prend plein les esgourdes, c’est bourrin à souhait avec ce qu’il faut de gros riffs bien gras et de blasts destructeurs. Ah ! Ça change du punk rock hein !
En bref, Napalm Death ce n’est pas pour les p’tits rigolos, ça poutre sévère ! Les britanniques nous ont offert une heure de folie, encore une excellente prestation. Jamais déçue mais toujours mal en point à la sortie, j’ai la nuque explosée. Merci !

La fête se poursuit en plein air et en compagnie des frenchies de Loudblast. Je remercie bien l’orga de nous offrir ce chouette enchaînement, du bon thrash/death en sortant d’un concert de Napalm ? Vous m’en voyez ravie ! A-t-on réellement besoin de présenter le groupe ? Avec une trentaine d’années à écumer les salles et un beau nombre d’albums (studio, démos, lives…)  au compteur, Loudblast figure parmi les pionniers du genre en France.
Trêve de plaisanteries, on accueille Stéphane Buriez (chant/guitare), Drakhian (guitare), Alexandre Lenormand (basse) et Hervé Coqueret (batterie), et on les accueille chaleureusement. Comme à l’accoutumée, les gars vont nous envoyer du lourd ! Et ça fait du bien ! Techniquement c’est toujours excellent. Ça joue, les Drakhian et Steph nous balancent leurs riffs assassins, tantôt lourds tantôt thrasy, pendant qu’RV frappe ses fûts avec robustesse et précision. Les bons gros blasts sont doublés par les vrombissements dévastateurs de la basse jouée par Alex. Les morceaux sont d’une efficacité redoutable et on s’adonne volontiers à notre sport favori qu’est le headbanging (après Napalm Death on est suffisamment échauffés). Les festivaliers sont en forme et le pit se met en mouvement. Rien à dire à part que c’est très très bon, merci à Loudblast pour cette petite heure de death thrash. Ça fait du bien par où ça passe.

C’est maintenant que ça se gâte ! Eluveitie… Formé en Suisse en 2002, le groupe pondait deux albums qui pour moi non jamais été égalés et que j’ai écouté en boucle : Spirit et Slania. A cette époque, et ce n’est pas si vieux que cela, les compositions étaient originales, bien ficelées et surtout, le line-up était solide. Depuis 2012 c’est la débandade et tout le monde se casse. D’abord Meri Tadic la violoniste et le guitariste Siméon Koch. D’autres petits changements se sont faits entre-temps, mais cette année c’est le pompon, Ivo Henzi (guitare), Anna Murphy (vielle/chant) et Merlin Sutter (batterie), trois des membres principaux claquent la porte. Ce très cher Chrigel Glanzmann (chant, flûte, mandore…) se retrouve seul, avec à ses côtés Kay Brem (basse), présent depuis 2008. Le show lors de leur dernier passage à Toulouse avait été plutôt sympathique mais là,
la situation me laisse penser que ça risque d’avoir des conséquences sur le live et malheureusement, j’étais… loin de la réalité.
Je vous préviens, je suis en colère ! Dire que ce show est une déception est un euphémisme, je ne descends jamais les artistes mais là, c’était du pur caca en boîte ! Par où commencer ? Je ne vais même pas vous présenter les nouveaux membres, pour peu qu’ils décident de se barrer eux aussi. Bon, tu vois huit personnes débarquer sur scène, tu espères donc que ça va envoyer du lourd. Et bien non, le son est vraiment catastrophique : on n’entend pas le violon, ni la vieille, ni la flûte… les instruments folks sont inaudibles, génial pour un groupe de metal folk. Tu fais quoi si tu n’entends pas ? Tu regardes, sauf que niveau cohésion du groupe on frôle le zéro pointé, pas de complicité et des déplacements hasardeux rendant le tout bien trop brouillon. Heureusement les nenettes sont jolies. La setlist on en parle ? Les titres les plus attendus ne sont jamais venus, pas d’Inis Mona, le truc juste impensable. Chrigel, c’est clair il se donne à fond, son chant death est toujours impeccable, il est dans sa bulle et semble prendre du plaisir. Mais merde quoi, tu viens voir un groupe, Eluveitie c’est une unité qui t’envoie des putains de mélodies, des tubes pour faire la fête. Enfin…c’était. Je remarque que bon nombres de spectateurs s’amusent, je pense que, soit ils sont trop heureux de voir pour la première fois un groupe qu’ils adorent, soit trop bourrés, soit sourds. Même si le son s’améliore, je reste sceptique, j’ai même l’impression que le violon est en play-back…étrange. Et bien ça me saoule, et je m’en vais… L’arnaque !

On ira se décrasser un peu (oui juste un peu) les oreilles avec le dernier concert de la soirée donné par The Real McKenzies. La formation canadienne s’était déjà produite à l’Xtreme Fest en 2014 et sortait un nouvel album en 2015 appelé Rats In the Burlap. Les punks en kilt, ce n’est pas trop mon truc mais bon les gars se donnent toujours à fond avec pour unique but de faire bouger son public. C’est festif et entraînant, les rythmes punks s’accordent bien avec les mélodies dansantes. Cette fois-ci, on entend bien tous les instruments, ah qu’il est agréable ce son de cornemuse ! L’ambiance bas son plein devant l’EMP Stage, pour moi il est temps d’aller se coucher, je traverse la foule et tous ces gens qui ne marchent plus très droit.

Une première journée de festival qui s’achève… A demain.

Auteure: Fanny Dudognon

Photos: David Torres