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Vendredi 10 Juin 2016 – Le Download Festival, l’un des plus grands festivals européens, qui se déroule en Grande-Bretagne se dédouble cette année pour une première édition française. Le festival métal pose donc ses valises à Paris, à l’Hippodrome Longchamp. Une semaine avant le, non moins célèbre, festival de Clisson : le Hellfest. Un challenge malgré une programmation énorme.

Quelques petites difficultés d’organisation pour entrer dans l’enceinte du festival, une file d’attente interminable dû un souci de validation du fameux bracelet cashless (comme avait pu le connaitre Garorock l’an dernier). Mais dès le deuxième jour l’organisation rectifiera le tir. Mise à part cela, le site a tout ce qu’il faut pour un gros festival, comme en témoigne le Solidays déjà présent à Longchamp depuis plusieurs années.

Il sera difficile pour moi de suivre tous les groupes du Download. Couvrir 3 scènes est juste impossible. Alors ne pouvant me couper en 3, je vais suivre mes envies et mon instinct pour vous relayer ma vision de ces 3 jours de folie selon mes choix musicaux.

Le festival ouvre ses portes aux alentours de 14h. Tout commence réellement à 15h15 sur la Mainstage avec le groupe We Came As Romans. Pas évident de débuter pour ce groupe de Metalcore sur la grosse scène alors qu’une grosse partie du public est encore bloquée dans les files d’attente. Mais leurs 10 ans d’expérience feront le reste. Leur prestation fut bonne mais rien de transcendant. Je rejoins rapidement la Stage2 à l’autre bout du site pour aller découvrir Beartooth, un autre groupe de Metalcore, américains eux aussi. Le quartet est efficace et propre, et envoi du bon son et une bonne énergie. Le public commence enfin à rentrer  sur le site et à être un peu plus conséquent devant les scènes, et cela joue rapidement sur l’ambiance. Je ne reste pas jusqu’au bout de leur prestation pour ne pas manquer celle de Gojira à 16h30 sur la Mainstage. Le groupe de Métal français va donner un premier coup de massue sur le festival avec ce set rageux et détonant. Petit souci de son sur la première minute du premier titre (juste les retours fonctionnent) mais ce sera le seul couac durant l’heure qui suit. Ils enchaînent les titres de Magma, leur dernier album, ainsi que des titres plus anciens. Le groupe des frères Duplantier, qui fêtes des 20 ans, envoie du lourd durant tout le set et rappelle au public parisien leur fierté de jouer ici aujourd’hui. Ce Death Metal là, n’a rien à envier aux grosses pointures américaines, loin de là. Les quatre landais nous ont gratifiés d’un énorme show. On leur souhaite encore 20 belles années comme celles là ! Un grand merci pour cette gifle musicale.

Il est 17h30 est c’est au tour du groupe suédois Avatar de se produire sur la Stage2. Ce groupe a de la gueule sur scène, mais pas que ! En plus de leur prestance scénique et de leur excellents costumes et maquillages, ils nous délivrent une bonne dose de Death Metal Mélodique. Johannes Eckerström, mi clown / mi joker, et ses 4 compatriotes font le job, et même plutôt bien. Un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles. Malheureusement là non plus je ne resterai pas jusqu’au bout, car en pleine déshydratation, je cours m’abreuver enfin (et oui problème de bracelet cashless comme beaucoup) et surtout ne pas rater le début du concert de Deftones à 18h30 sur la Mainstage. Et quel plaisir de voir et d’entendre Chino Moreno et ses acolytes en live ! Tout juste après la sortie de leur 8ème album Gore, les Deftones ont plaisir à se retrouver sur scène à Paris. Et le public le ressent bien. Leur plaisir est peut être aussi décuplé pour conjurer le sort des 3 dates annulées en novembre dernier, suite aux événements tragiques du Bataclan. Après cette excellente prestation, j’ai le choix entre Anthrax et Black Rain. Mon choix est vite fait, direction la Stage2 pour shooter et écouter le Trash Métal d’Anthrax . Digne représentant de ce courant musical depuis plus de 30 ans, ils secouent l’Hippodrome à grands coups de guitare. Un choix judicieux, car leur concert envoie sévère. Des riffs puissants et une rythmique survitaminée, et un Joey Belladonna lui aussi bien présent, vocalement et scéniquement. Un bon défouloir avant l’arrivée du monstre Maiden sur la Mainstage.

C’est à 20h35 qu’Iron Maiden fait son apparition devant près de 30 000 personnes acquises à sa cause. Avec un concert de 2h pour la tête d’affiche de cette première journée, le public en a pour son argent. Le son est plutôt bon, les décors somptueux, et la setlist est un pur bonheur. Bruce Dickinson fait le show, ainsi qu’Adrian Smith après avoir passé son début d’après-midi à distribuer des flyers à l’entrée du festival, tel un bénévole du festoch, pour le groupe de son fils, The Wild Lies, qui jouait plus tôt sur la Stage3. Ils nous gratifieront de plusieurs morceaux de The Book Of Souls, dernier double opus du groupe enregistré à Paris ainsi qu’énormément de titres phares des 35 années passées, et il y en a. Preuve encore pour son attachement à la France, Monsieur Dickinson fera tout son discours dans la langue de Molière, enfin du mieux qu’il le peut. Encore un concert qu’on n’oubliera pas de si tôt.

Pour finir, Ghost viendra conclure ce premier jour du Download Festival avec une très bonne prestation, malgré le problème de voix de Papa Emeritus III, qui ne se fait pas réellement sentir. Et quelle chance pour nous de les voir se produire car dans les jours qui suivent, ils annuleront leurs dates de tournée suite aux problèmes de ce dernier. Toujours énigmatique derrière leurs masques mais tellement puissants, entre Black Métal et Doom, les 6 Suédois ont déployé pendant 1h leur son satanique et terriblement prenant.

Un excellent premier jour de festival, avec du métal très varié, une programmation qui a tenu toutes ses promesses et une météo qui nous a épargné. Rendez-vous demain pour la suite des festivités !

Auteur et photographe : David Torres