Dog Eat Dog

Lundi 11 avril 2016 – Les concerts s’enchaînent depuis le début du mois, doom, death, stoner, heavy, thrash… et bien ce soir, SPM Prod et Deadly Rhythm nous proposent un petit retour dans le temps. Direction les années 90 grâce au son old-school de Dog Eat Dog, l’un des groupes pionniers du genre que l’on appelle “fusion”.

20h00 le Connexion Live n’est pas vide mais presque et c’est devant une petite vingtaine de personnes que les membres de Reno Vega vont faire leur entrée. Le trio originaire d’Allemagne se compose du chanteur et guitariste Leif Korbel, de Rainer Hartmann à la basse ainsi que de Martin Wiese à la batterie. Le groupe vient nous présenter quelques titres du nouvel album Welcome To Skullcraking. Malgré le vide devant eux et le manque d’enthousiasme certain des spectateurs, les trois rockers vont nous servir un set bien agréable. Reno Vega distille du bon rock, limite stoner, une musique teintée de blues et d’acid rock ainsi que d’une petite dose de rock psyché. Les rythmiques catchy sont doublées par la basse vrombissante et la guitare qui grésille délicieusement. Leif a une superbe voix chaude et puissante (qui me fait penser à celle de Ruben Block, le chanteur de TriggerFinger). J’ai trouvé son timbre plus chaleureux en live qu’en studio et les effets de réverbe qui sont beaucoup plus softs, le mettent clairement en valeur.  Roland Kresse, armé de son saxophone, rejoindra le groupe le temps d’un morceau. Les trois musiciens souriants et sympathiques (le chanteur un peu perché a même fait l’effort de nous parler en français) nous ont offert une chouette prestation qui aurait mérité un peu plus d’attention. Je me suis régalée, à revoir !

Place maintenant à la tête d’affiche : Dog Eat Dog. Créé il y a 26 ans dans le New Jersey, le groupe qui fut l’un des premiers à associer hardcore et rap est une référence en matière de fusion. Si la salle était quasi déserte quelques minutes plus tôt, elle est maintenant bien remplie par ces trentenaires nostalgiques des 90’s. Trop jeune pour avoir connu le groupe à l’époque il me tarde néanmoins de voir ça en live, persuadée que nous passerons un super moment comme avec Snot. 21h15, les lumières s’éteignent, Dave Neabore (basse), Brandon Finley (batterie), Roger Hämmerli (guitare), Roland Kresse (Saxo). Le charismatique vocaliste John Connor, coiffé de sa fidèle casquette, arrive en saluant la foule avec son flow puis, le set démarre avec Bulletproof et Games. Et bien clairement, j’adore sa voix! Le public s’anime rapidement et les bonnes vibes envahissent instantanément chaque recoin du Connexion. Les cinq musiciens sont heureux d’être là, bien décidés à faire la fête, et nous gratifient chacun d’un large sourire qui ne les quittera pas de la soirée. Les tubes de Dog Eat Dog vont s’enchaîner, l’énergique Cannon Ball, la dansante ISMS ou encore l’incontournable Who’s the King, devant un public en folie. L’atmosphère s’est réchauffée en deux temps trois mouvements, tout le monde remue et chante. Leur musique ultra festive est un parfait mélange de styles, allant du rap/hip-hop  en passant par le metal, le punk, le hardcore et même la funk et le ska. Dave, Brandon, Roger, Roland et John balancent leur son avec une énergie incroyable et surtout une véritable envie de partage qui ravit évidemment les fans. La célèbre Rocky sera jouée avec Dave dans le rôle du champion, c’est fun ! Brandon prendra le micro le temps d’une chanson, l’occasion également de célébrer son anniversaire. Step Right In, Expect the Unexpected, If These are Good Times … Entre temps, Daniel Mallmann a rejoint la scène et pris un micro. Le tour manager met le feu en compagnie de ses confrères. Tout en remuant nos corps, nous reprenons tous en chœur le refrain de No Fronts avant un dernier « When I say dog you say eat – Dog – Eat – Dog ! » en guise de conclusion.

26 ans sont passés mais la musique de Dog Eat Dog n’a assurément pas pris une ride, leur énergie non plus ! La bande nous a fait passer un excellent moment, festif et musical mais surtout très convivial. Merci à Dog Eat Dog pour ce moment plein d’humanité et de générosité.

Merci à SPM Prod et Deadly Rhythm pour l’organisation !

Auteure: Fanny Dudognon

Photos: Jerôme Jacques