Dimitree - © Baptistin Pradeau

Dimitree – © Baptistin Pradeau

9 avril 2016 – C’est en ce samedi chargé en événements – Carnaval et TGS entre autres – que Noiser nous invite au Saint des Seins pour la release party de Dimitree. Les toulousains sont ce soir entourés des limougeauds de Korben Dallas et des tout jeunes Evrst. Une soirée qui s’annonce riche en styles et en découvertes.

20h, Korben Dallas monte sur scène – et cette phrase est très perturbante à écrire. L’atmosphère dans le bar s’alourdit, le groupe a un style jusqu’au-boutiste, avec des rythmes lents et gras, ils tentent de nous faire rentrer dans un univers sombre et acerbe. En parlant d’univers, ils misent pas mal là dessus, leur premier album éponyme prend la forme d’un concept album à l’ambiance bien lourde et chanté en français … Ce qui, malheureusement, n’est pas vraiment perceptible en live. Les morceaux s’enchaînent et, pour moi qui ne suis pas une grande habituée de ce style de jeu, se ressemblent un peu trop. Sur scène les musiciens sont à fond, Max au chant semble de plus en plus habité à mesure que le set avance et vient même se balader un moment dans la fosse. Le public est captivé, certains ont même l’air de bien s’éclater et les applaudissements sont sincères. Pour moi qui n’ai pas réussi à rentrer dans le délire du set ce n’est pas le coup de cœur de la soirée, mais ces 40 minutes de jeu en ont ravie une grande partie.

Ils passent la main à Evrst, les toulousains jouent ce soir leur premier concert, et on peut dire que tout ça est plutôt prometteur ! Le style s’apparente plus à du rock progressif très travaillé et on respire un peu avec des transitions jouant sur l’ambiance et des accords plus légers. Certains moments du set partent même vraiment loin, on retrouve quelques notes qui rappellent un bon rock typé années 2000, assez pour raviver la nostalgie mais pas trop, histoire de ne pas tomber dans la parodie. Au niveau des musiciens on se retrouve avec un chanteur/ bassiste qui malheureusement pêche un peu au niveau des montées en puissances vocales… Mettons ça sur le compte du stress. La performance durera quelques 30 minutes que je ne verrai pas passer. Les garçons préparent en ce moment leur premier album : Heal. Je vous conseille d’être curieux et de guetter comme moi sa sortie, ça pourrait payer.

Le gros morceau de la soirée c’est bien sûr Dimitree, il est 21h40, le bar est plein, les musiciens montent sur scène… Et ça tabasse. Le groupe est venu nous présenter son dernier opus: ID/EGO/SUPEREGO sorti sous le label Hipsterminator Records tout juste la veille du concert – le 8 avril donc. Parmi les morceaux choisis ce soir on retrouve Black, Eisophobia, Two face ou Adhikar – le morceau chanté en français avec des passages type Fauve, mais en beaucoup beaucoup mieux, faut pas déconner quand même. Les garçons sont en forme, c’est leur première scène depuis un moment et on sent qu’ils s’éclatent à jouer devant un public composé de têtes connues, Stephen au chant incite d’ailleurs continuellement à la marave. Il faut dire qu’il n’a pas à trop forcer, le pit s’enflamme sans mal, le style du groupe, rapide, poussé et bien violent est taillé pour ce genre de manifestation. Le set nous laisse quelques temps morts pour respirer, on a par exemple droit à un « moment câlin » de toute beauté avant de pouvoir recommencer à se taper dessus, c’est un gentil déchaînement de violence auquel on a droit. Techniquement rien à redire, Théo à la batterie, Jeremie à la basse, Denis et Tony aux guitares sont au top. Au moment où la salle commence à être bien chaude le groupe annonce les derniers morceaux: Persistent Vegetative State et Nymphomaniac. Dernière grosse explosion avant le retour du calme, on peut maintenant se remettre de cette claque avec un peu de houblon liquide. Merci encore à Noiser et aux trois groupes pour cette belle soirée !

Auteur : Anaëlle Martin

Crédit photo : Baptistin Pradeau – Noiser Asso