Antropofago

8 février 2016 – L’association DawnLight nous a rassemblés ce lundi au Saint des Seins pour une soirée toute en douceur et en délicatesse. A l’affiche les toulousains de Descendance et EverRise et les montpelliérains de Antropofogo, venus avec tout le matos et toute la motivation nécessaire pour nous déchirer les tympans.

20h45 –  Quarante cinq minutes après l’horaire prévu donc, c’est toujours important de le souligner, Descendance entame la soirée. C’est la première fois que les cinq garçons montent sur scène ensemble, le style est agressif et les compo bien grasses. Scotchée au premier abord par le travail de la voix de Thomas (ainsi que son magnifique t-shirt), les passages en voix claire me laissent quant à eux plus sceptique mais ils sont assez rares pour ne pas me faire sortir du concert. Au fil des morceaux comme Ascend transcend, Human Anthropy ou Nemesis, le groupe prend de l’assurance et on sent une grosse énergie derrière tout ça.

Le souci majeur de ce set c’est qu’il m’aura, et je ne suis certainement pas la seule, fait perdre quelques points d’audition. Je veux bien que dans le métal on soit là pour s’en prendre plein les oreilles, mais au moment où les poutres tremblent il faut se poser des questions. Le volume sera mieux géré pour la suite de la soirée, mais c’est dommage que l’on n’ait pas pu profiter pleinement de ce premier set qui restait intéressant. Une demi-heure de concert et une salle plutôt bien remplie (pour un lundi) auront permis à la formation de faire ses débuts, affaire à suivre.

Deuxième dépucelage scénique de la soirée (non c’est pas sale c’est la nature) : EverRise, débarqué pour défendre un premier album sorti en 2015 : Dawnlight. On reste dans le gras mais avec un côté plus sombre et plus acerbe. Tout est précis et incisif chez les cinq musiciens, les guitaristes Laurent et Al’Ex ne lâcheront rien jusqu’à la dernière note et la batterie subit un passage à tabac violent sous les coups de Damian. Au niveau du public on se rapproche gentiment, on aperçoit quelques bons headbangs de circonstance qui ont dû tirer le lendemain et quelques uns s’amusent même un peu dans le pit. Les transitions sont bien gérées et la communication avec la salle ne bouffe pas le set. C’est peut-être le style en lui-même ou le côté un peu monocorde des compositions mais personnellement j’ai du mal à entrer dans l’ambiance.  La prestation est tout de même à saluer, pour un premier concert on a assisté ce soir à quelque chose de très bien et le public ne s’y trompa pas.

C’est au tour d’Antropofago de monter su scène, les montpelliérains sont eux plutôt rôdés et vont piocher ce soir dans leurs différents disques pour nous proposer un set bien lourd et bien technique. Ce soir les chevelus ne sont que quatre sur scène, Alaric Deleris, bassiste, se place derrière le micro à la place de Melmoth. Je pense d’ailleurs que le garçon a différents cerveaux, reliés à ses mains et sa bouche, autrement je ne vois pas comment il arrive à tenir tout un set comme ça. Les morceaux s’enchainent: Psychopathia Sexualis, Ghost in the closet, Cannibal way of Life. Pas besoin de préciser que l’exécution est nickel et que les courageux encore présents dans la salle sont absorbés. Les compo sont violentes, ça suinte, ça braille, bref gros déferlement de violence maîtrisée. Passé ce côté impressionnant, la performance reste éprouvante, je n’ai pas assez d’oreille – surtout vu les mauvais traitements répétés qu’elles ont subi – pour suivre tout ce qui se passe musicalement,mais c’est un style là encore. Une grosse fessée que ce live donc, avec pour sublimer le tout une petite reprise de Sepultura avec Arise … Efficace ! Encore merci aux organisateurs d’avoir fait venir tout ce beau monde et merci aux groupes pour cette soirée.

Auteur : Anaëlle Martin

Photographe : Clément Costantino