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Vendredi 27 mai – Le chaos total s’apprête à s’abattre sur la salle du Piranha bar. En réunissant les groupes Desaster, Soothsayer et Délétère, c’est encore une affiche de rêve que Sepulchral productions et Hot Metal Prod ont su nous préparer. Une soirée qu’il fallait pas manquer pour les fans de thrash et black metal.

Arrivé en retard, j’ai le temps de savourer les trois derniers titres du set de Délétère. Il n’en faudra pas plus pour que j’adhère entièrement à ce groupe québécois dont on m’avait plusieurs fois parlé. Le metal noir de ce groupe délivre une puissance qu’il est rare de voir chez des groupes peu connus. Une guitare délivre la mélodie tandis qu’une autre rajoute un fond plus atmosphérique. Tandis que la batterie entraîne les premiers headbangers de la soirée, la basse alourdi tout ce combo musical. Le chanteur vocifère des paroles empruntes de haine avec une présence scénique remarquable. Le black metal de Délétère conquis l’audience et ouvre parfaitement cette nuit de concerts.

C’est au tour de Soothsayer de monter sur les planches. Quelques problèmes de son retardent la prestation mais le chanteur (peut être déjà alcoolisé) ne manque pas de faire son one man show et de sacrer à en faire saigner les oreilles.  Le groupe a connu son âge d’or entre 1986 et 1990 grâce à un thrash metal qui leur est propre. Le show est ouvert avec les sirènes du morceau Dig (album Have a Good Time). Malheureusement pour le groupe la salle est assez vide et peu de gens osent s’approcher à l’avant de la scène. Les morceaux sont rapides, entraînants et présentent des tendances punk. Le plus étrange reste le chanteur qui oscille entre chant clair et scream presque grindcore. Celui-ci se met également à nous expliquer la « danse du poulet », ce qui restera un petit moment d’anthologie. Peu à peu, les nuques commencent à bouger et les thrashers déclenchent un pit. Le titre Govern Me restera pour moi le meilleur de tout le set. On notera également la grande communication du groupe avec le public avec le bassiste qui descendra à deux ou trois reprises dans la fosse pour motiver les troupes du moshpit. Le concert prend fin dans la bonne humeur générale et l’audience attend avec impatience « les allemands » comme dirait le chanteur de Soothsayer.

Desaster, ce seul nom évoque la vague du teutonic black-thrash des fin 80’s début 90’s. Corpse paint pour le bassiste, brassards cloutés pour les autres, le groupe arbore la tenue réglementaire. La formation venue pour la première fois au Canada a su attirer les fans du genre. Dès les premières notes de Satan’s Soldiers Syndicate nombreuses sont les personnes se ruant au devant de la scène pour acclamer leurs idoles. Un son trop saturé au début du set gâche un peu la musique mais la violence des riffs et la consistance de chaque morceau nous font oublier ce problème technique. C’est surtout le quatrième morceau Phantom Funeral qui mettra la foule en délire et imposera l’ambiance explosive du show. Des pièces du dernier album The Oath of an Iron Ritual (avril 2016 – Metal Blade Records) sont jouées comme Proclamation in Shadows et Damnatio Ad Bestias. Les musiciens s’approchent sans cesse du public en leur faisant des signes, pendant que le chanteur offre des bières à des chanceux du premier rang et serre la main à d’autres. A la suite, nous avons le droit à l’hymne Metalized Blood, puis à la reprise du morceau Countess Bathory de Venom qui sera scandé par toute la salle et enfin In a winter Battle, pièce maîtresse du groupe. Aucun doute, les allemands de Desaster ont charmé le public canadien par la qualité de leur prestation et la puissance de leurs compositions. Le groupe restera accessible à la fin du concert, ce qui me permettra même d’échanger quelques mots en allemand avec eux.

Auteur: Kevin Rollet

Photographe: Thomas Mazerolles