Vendredi 28 Juillet – C’est parti pour la 15ème édition du festival Ecaussysteme, agréablement situé entre Lot et Quercy. L’occasion de découvrir une superbe région en même temps qu’un des festivals montants du sud de la France. Au programme, une ambiance extrêmement décontractée sur fond de lutte sociale et de bonne musique : que demander de plus ?

Dès l’arrivée sur le camping du festival, on comprend l’ambiance qui va régner sur Gignac en Quercy durant tout le weekend. Une ambiance bonne enfant en parfaite adéquation avec Un Air deux Familles , qui entame le show sur la grosse scène – elle recevra en tout 12 groupes de bonne facture. Pour l’heure, c’est 12 musiciens qui se présentent sur une scène bien remplie et mouvementée par l’énergie des ex-membres des Hurlements de Léo et des Ogres de Barback, qui ont donc fusionné. Le résultat ne pouvait qu’être bon, et nous retrouvons parfaitement l’atmosphère festive et engagée qui se dégageait déjà de ces deux groupes. Ils dérouleront un certain nombre de leurs titres respectifs, mais aussi des reprises comme Les Mots de La Rue Kétanou, où le chanteur se joindra à eux pour le plus grand plaisir du public. De quoi représenter une bonne partie de cette scène française ! Ils finiront de faire bouger le public (moyennement nombreux) sur l’air et les paroles de La Jeunesse emmerde le Front National et de Salut à toi ; un beau clin d’œil à la scène punk qui les inspire immanquablement. En somme un live complet, fidèle à nos attentes et à celle du public qui, visiblement, y a trouvé son compte.

Après une entrée en matière assez tranquille malgré l’énergie rayonnante du premier groupe, l’heure est à la programmation dynamique avec coup sur coup Wax Tailor puis Deluxe. On profitera donc de l’excellente installation du festival, qui bénéficie en plus d’un gros atout : le terrain est en pente. De fait, tout le monde peut voir la scène très facilement, telle une salle de cinéma. D’ailleurs, deux écrans géants sont rajoutés à l’infrastructure pour boucler une installation très bien pensée. Une installation qui permettra à tous de profiter au maximum de la bonne prestation de Wax Tailor et des musiciens l’entourant. Sans avoir transcendé les quelques 7000 personnes présentes ce soir, leur concert a répondu à nos attentes tout en assurant magnifiquement la transition au cours de la soirée.

Après un changement assez rapide de plateau, Deluxe entre en scène. On retrouve la même intro visuelle que nous avions découverte lors de leur venue au Zénith de Toulouse il y a quelques mois. Une moustache iconique apparaîtra en fond de scène grâce à des Leds clignotantes. Musicalement, on retrouve également le même set et la même qualité que la dernière fois, avec une énergie là encore remarquable et partagée facilement avec le public. En revanche, la scène ne leur permettra pas de développer une scénographie similaire à celle du Zénith, où des cordes faisaient voler les membres du groupe tandis que des gros canons à confettis décoraient le sol de la salle. Un show plus soft donc, ce qui n’est pas si mal : cela aurait peut-être été en trop dans un festival plus roots. Et si, comme ils nous le disaient lors d’un interview, faire un Zénith est déjà “très bien” ; alors l’accueil de l’Ecaussystème a du aussi leur plaire.

C’est finalement The Crook and the Dylan’s qui terminera cette belle première soirée. Gagnant du tremplin “Les Détours de l’Ecaussystème” 2017, ils auront donc l’opportunité de présenter leur rock folk aux airs de punk irlandais. Citant sans hésiter les Dropkick Murphys dans leurs influences principales, il nous aura manqué un peu d’énergie et d’identité malgré les traditionnels violon et mandoline qui apporteront une fraîcheur gaélique. Sans trop savoir si c’est à cause du trac ou de la haute qualité des groupes précédents, le live n’aura pas pris comme le groupe l’aurait certainement souhaité, et beaucoup de gens finiront par partir petit à petit avant la fin du set. Il serait tout de même positif de les revoir dans une autre configuration, dans un autre cadre pour peut-être redécouvrir des compos à fort potentiel.

Cette première soirée est donc une réussite partielle, malgré cette dernière prestation un peu contrastée et le manque d’affluence. Sur ce dernier point, le reste du festival se voudra rassurant puisque l’Ecaussystème affiche pour la première fois de son histoire complet deux soirs d’affilée : Manu Chao et The Offsprings ne doivent pas y être pour rien.

Photos : Antony Chardon

Auteur : David Vacher