Jeudi 3 Novembre 2016 – SPM avait frappé fort avec Behemoth quelques jours plus tôt. Côté affluence, c’est encore le cas ce soir, nombreux sont les spectateurs venus assister au concert de Delain. Me concernant, c’est plutôt l’inverse, c’est le concert que j’attends le moins, d’ailleurs, je ne l’attends pas. Je suis ici uniquement pour Evergrey, ce groupe qui, malgré ses 23 ans d’existence, n’assure pas la tête d’affiche… Mais où va le monde?

Il est 19h40, n’étant pas pressée, j’arrive alors que la musique résonne déjà entre les quatre mûrs du Metronum. Je rentre dans la salle et là… Et bien que dire à part que je vais subir un agression aussi visuelle qu’auditive. Les membres de Kodra & The Lotus sont sur scène, et même si les musiciens ne s’en sortent pas trop mal, la seule chose que je retiens c’est l’horrible voix de la chanteuse. C’est faux un peu, non ? Ouille ouille ouille … Je regarde la scène quand même, ah non, j’aurais mieux fait de m’abstenir. C’est quoi ce truc? Un faux sosie de Dalida (je ne parle que de l’aspect visuel). Vous ne voyez pas? Imaginez une blonde platine avec des cheveux très longs et une tenue dorée à paillettes. Oh, et puis le magnifique chapeau ! Heureusement il y a du boobs pour retenir l’attention du public, au moins à moitié masculin… Je vous laisse vous référer aux singes de la sagesse pour connaître ma réaction…Bref… No way !

Changement de plateau, l’arrivée d’Evergrey se prépare. Comme je le disais plus haut, ce groupe de power metal progressive suédois s’est formée en 1993. La bande a sorti cette année son dixième album The Storm Within, un album qui a d’ailleurs reçu pas mal de très bonnes critiques (tout comme son prédécesseur Hymns For The Broken). Evergrey est l’un des premiers groupes que j’ai écoutés, l’un de ceux qui m’ont permis d’accéder au metal et d’en être aujourd’hui passionnée. Cependant, les suédois ne sont pas souvent en tournée, encore moins dans le sud de la France, je vais donc enfin voir Tom S.Englund et sa bande en live !
La pénombre s’installe, le combo débarque sur une scène brumeuse aux lumières tamisées et démarre le set avec un nouveau titre, Passing Through. Depuis la console, le son est plutôt bien équilibré même si le volume de la voix aurait gagné à être plus fort. Oui, parce que la voix du chanteur, guitariste et membre fondateur Tom.S Englund c’est quelque chose ! Un timbre puissant, touchant et une justesse incroyable. A ses côtés, nous retrouvons le bassiste Johan Niemann, le claviériste Rikard Zander ainsi qu’Henrik Danhage à la guitare et Jonas Ekdahl à la batterie qui, tous deux, faisaient leur grand retour en 2014. Le public ne bouge pas énormément mais semble tout de même captivé par le show qui se poursuit avec des titres tirés de leurs trois derniers albums dont The Fire, Leave it Behind Us ou Black Undertow. Alalala mais quelle voix ! C’est divin. Côté instruments, c’est également très bon, les mecs assurent ! Jonas Ekdahl donne le rythme de sa frappe robuste, sèche et hyper précise. Les guitaristes nous balancent des riffs accrocheurs agrémentés de magnifiques soli, c’est une véritable explosion mélodique. Le clavier met en exergue le côté symphonique, qui fait le style d’Evergrey, il est très présent mais savamment arrangé, pour une fois il n’est pas de trop. On entend également beaucoup la basse, et ça, c’est un vrai bonheur ! On perçoit bien toutes les subtilités techniques et les éléments propres au métal progressif. Le set passe très vite et l’heure du final approche. Evergrey tirera sa révérence avec le bijou qu’est A Touch of Blessing suivi de l’excellent King of Error. Ils s’éclipsent sous les chaleureux applaudissements du public. J’avais peur d’être déçue, et bien non, je suis seulement déçue que cela ne dure pas plus longtemps. Les suédois auraient clairement dû être en tête d’affiche.

Après un ultime changement de plateau ce sera au tour de Delain. Fondé en 2005 par le claviériste Martijn Westerholt (ex- Within Temptation), ce groupe de métal symphonique hollandais connait une ascension fulgurante. Je me rappelle encore de leur passage en première partie de Kamelot au Havana Café en 2009. La jeune Charlotte Wessels était encore bien timide et ne chantait pas toujours juste. J’avais pu constater un beau changement de ce côté-là en 2014 lorsqu’ils ouvraient pour Within Temptation. Nous voici en 2016, le groupe sort son cinquième album Moonbathers et s’offre, pour l’occasion, une tournée en tant que tête d’affiche…ils en ont fait du chemin ! La bande se compose actuellement de Timo Somers (guitare), Otto Schimmelpenninck van der Oije (basse), Martijn, Charlotte, Sander Zoer (batterie) et du petit brun de femme Merel Bechtold (guitare) qui a récemment rejoint le groupe.
Les membres de Delain font leur entrée alors que l’intro The Monarch retentit. Puis, la jolie Charlotte arrive, largement acclamée par le public. Là encore, côté accoutrement c’est du lourd ! Robe en strass dorés bien plus que décolletée, et cheveux roses, ça flash (pour ne pas dire ça pique). Je ne vais pas m’étendre sur la prestation, tout est très bien fait mais je n’aime vraiment pas Delain. Zéro objectivité donc. Je salue néanmoins la belle progression du groupe, plus particulièrement de la chanteuse qui tient aujourd’hui son rôle de front-woman à merveille et maîtrise parfaitement sa voix.

Je ne regrette pas le déplacement, j’ai vu Evergrey. Merci SPM Prod.

Auteure: Fanny Dudognon