trioscapesLe groupe de jazz fusion Trioscapes, composé de Dan Briggs (Between the Buried and Me) à la basse, Walter Fancourt aux instruments à vent et Matt Lynch aux percussions, a su beaucoup faire parler de lui. Initialement un side project qui a pris de l’ampleur, notamment grâce aux connexions avec le monde du métal progressif.

Dès les premières notes de Blast Off, la pièce d’ouverture du premier album de Trioscapes, je savais que j’étais parti pour toute une ride musicale. Les rythmiques décentrées, l’instrumentation minimaliste (trois instruments seulement, en comptant les percussions) et l’espèce de tapisserie musicale invraisemblable à mi-chemin entre le prog et le jazz fusion m’ont gagné presque instantanément. À l’aube de la sortie de leur second album, Digital Dream Sequence, prévue pour le 19 août prochain sur Metal Blade, les attentes musicales sont, disons-le, plutôt élevées. Heureusement, le groupe n’a pas donné dans le sophomore slump, cette fameuse incapacité qu’ont plusieurs groupes à égaler la qualité musicale de leur premier album lorsque vient le temps de faire paraître le deuxième, et le début de Digital Dream Sequence m’a fait le même effet de « Wow » que celui de Blast Off.

Comparativement à leur premier album, Separate Realities, Digital Dream Sequence sonne beaucoup plus mature et complet (ce qui n’est pas peu dire, compte tenu de la qualité du contenu musical du premier album). On y retrouve la même énergie complètement sautée et les mêmes grooves malsains virés sur le capot qui ont su charmer les geeks de prog à la sortie du premier album. La production, aussi, est plus riche que sur Separate Realities. Le tout paraît davantage durant les moments qui tirent sur le jam session, où les musiciens s’enfilent les solos. Les sections du genre sonnent plus organisées et cohérentes dans la pièce. Les chansons elles-mêmes dénotent du fait que le groupe a un certain vécu et paraissent mieux ficelées (sans pour autant perdre la touche chaotique qui fait la magie du groupe).

En somme, cet album est non seulement un digne successeur à Separate Realities, mais probablement plus déterminant encore comme œuvre dans le parcours de Trioscapes qui, espérons-le, ne s’arrêteront pas sur une telle lancée musicale. Cet album ne convertira pas un fan de hardcore ou un  fin connaisseur de jazz, et ne changera certainement pas l’image que les gens se font du groupe : ceux qui aiment la formule l’aimeront davantage, et ceux qui ne supportent pas le genre n’en tomberont pas tout d’un coup amoureux.

Auteur: Alex Luca

Note: 8/10 – Pas une légende mais un excellent trip!