PochetteQu’est-ce que le classicisme ? C’est la question que l’on se pose lorsqu’on écoute ce second album de Seed of Mary intitulé Choose Your Lie. On y retrouve en effet tous, et absolument tous les codes d’un bon vieux Rock typé fin des années 80 et début 90. On peut citer à titre d’exemple, les solos endiablés de guitare ou bien encore les fins de morceaux en fondu comme dans l’ancien temps (ce qui prête à sourire). Le souci est donc bien là, car mis à part les deux premiers morceaux Under My Bed et Crash, l’album s’enchaîne sans aucunes autres originalités.

C’est avec une introduction mêlant marche militaire et complaintes d’outre-monde que débute cette galette. Sur cette première piste, on reconnaît donc bien la patte du style mais le partage du chant entre le chanteur et les deux chœurs, aux voix bien distinctes, donne un résultat plutôt agréable à l’écoute. C’est malheureusement vite oublié par la suite. Le morceau suivant débute et là un élan de nostalgie nous souffle son haleine dans la tronche. On soupire. Cette nostalgie perdure jusqu’à la fin du troisième titre, Choose Your Lie. Et puis vient Killing Monster. C’est un morceau assez plat et un tantinet long-gagne, on en apprécie la fin. Freakshow relance l’intérêt, bien tubesque, et on se surprend à continuer à dodeliner de la calebasse. On passe ensuite le cap de la moitié de l’album, et les titres se suivent et se ressemblent. On finit par s’ennuyer et ce n’est pas la fin du set qui va changer cela. Les deux derniers morceaux : King Without a Sun manque cruellement de panache, et… le groupe nous gratifie d’une version acoustique de Killing Monster. Help !

Choose Your Lie est donc un album assez inégal où le premier tiers promet des choses intéressantes et puis finalement c’est une dégringolade dans le classicisme du genre. Ça tombe à plat un peu comme un pétard mouillé et ça reste dans la continuité sans vraiment apporter quelque chose. Il est même possible de s’amuser, avec les sonorités des titres, de faire un ersatz de blind test pour reconnaître les morceaux ou les groupes qui nous viennent en mémoire durant l’écoute. C’est assez amusant après plusieurs de ces écoutes.

Cependant, et une fois qu’on est au courant de cela, c’est également ce classicisme qui donne la force non pas à cet album mais à Seeds of Mary. Il y a une réelle volonté de perpétuer la flamme ardente de la génération précédente du Rock ; comme on en fait plus tellement de nos jours. Cet album se révèle donc être une brise légère et bienvenue qui dépoussière nos mœurs nostalgiques et dépucelle ainsi les jeunots, aux oreilles encore vierges de notre bonne vielle mixture auditive. Ils le font de manière assez propre, non dénuée d’une certaine qualité malgré tout.

C’est donc bien lorsque l’on “sait”  qu’il n’y a rien de neuf dans cette mouture qu’on finit par l’apprécier. C’est assez paradoxal, il faut en convenir, mais on revient avec plaisir sur certains morceaux dont les riffs restent gravés dans la tête. On les  fredonne naturellement durant plusieurs jours après l’écoute.

Note : 6/10 – Album qui perpétue le bon vieux Rock des années 80/90. Pour les nostalgiques et ceux qui veulent (re)découvrir la musique des grands frères du genre.

Auteur : Pierre Falba.