destaatoDélocalisés aux Pays-Bas, les allemands de De Staat nous ont pondu leur quatrième album, sobrement intitulé « O ». Je vous laisse spéculer sur sa signification, mais il faut dire que cet opus était attendu au pied levé. En effet, le précédent album, I_CON, a été salué aussi bien par les critiques que par le public. Arrivé second aux Top 100 des Charts allemands en 2014, le groupe a également été crédité sur l’OST de Fifa 14’.

Rock déstructuré aux ambiances creepy, un tantinet crade (Time Will Get US Too) mais surtout humoristique, il s’additionne à cela sur album un maximum de sonorités synthé qui donne un côté rétro accentué. Un peu comme si votre vieille Nintendo première génération avait été branchée sur la table de mixage durant les arrangements (Murder Death, Blues is Dead). Et ça le fait. Le chant est à l’image des compositions instrumentales, très saccadé et doté d’un grain particulier. C’est dérangeant aux premiers abords mais on se laisse vite séduire car l’ensemble donne un résultat étrangement harmonieux et mélodique (Get On Screen, par exemple). Ce n’est pas sans rappeler le groupe Cake dans l’idée. Par ailleurs, les clips vidéo aident beaucoup à l’immersion. Une fois encore, c’est plutôt curieux car la musique… Ben la musique quoi ; ça s’apprécie avant tout avec les esgourdes, pas avec les mirettes ! Et pourtant les deux clips promotionnels, Peptalk et Make the Call, sont juste délirants à souhait.

On retrouve dans cette toquade un petit côté Red Hot Chili Peppers des origines bien avant qu’ils ne subissent un « Incubus » (jargon musical désignant un groupe qui a sombré dans le côté obscur de la facilité et de la médiocrité. La déchéance du groupe Incubus en a défini le terme. Nldr).

Au final chaque album de De Staat est imprégné d’une ambiance littéralement différente. Le groupe se renouvelle de galette en galette avec cependant qu’un seul et unique fil conducteur : l’exubérance. Une non-prise au sérieux qui libère les membres du groupe des limites de la créativité. Alternative Rock ? Ben oui les gars ! A défaut d’être un genre poubelle où l’on y range les groupes dont le cul est entre deux cuvettes, De Staat est bien à sa place. Des propos imagés certes mais qui ont le mérite d’être suffisamment explicites.

Note : 8/10 – Bonne ambiance, bonne humeur, bon délire, bonne musique. Du bon quoi.

Auteur: Pierre Falba.