Ithe-magic-whipl y a de cela un peu plus d’un an, le chanteur de Blur, Damon Albarn nous annonçait que le groupe ne sortirait plus de nouvel album… C’est donc logiquement que  le quatuor de rock anglais emblématique des années 90 décide de nous livrer The magic whip pour le 27 avril. C’est une série de circonstances bienheureuses qui aurait permis l’élaboration du disque. Le groupe a composé et enregistré la plupart des titres pendant un séjour de 5 jours à Hong Kong avant de les retravailler pour les sortir, expliquant nombres de références à l’Asie disséminées çà et là. Niveau single, le groupe avait misé sur le  titre Lonesome street, tout en dévoilant  Go out et There are too many of us.

Qu’attendre de cet album qui cristallise tant d’espoir quant au retour du groupe ? Surprenant, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Surprenant, malgré quelques éléments effectivement «  blurien » : la voix traînante de Damon Albarn, un style laconique et une instru travaillée. L’album semble se détacher des productions antérieures du groupe. En outre, à la première écoute, la multiplicité des styles explorés peut laisser perplexe, la surprise faisant qu’on ne sait pas trop comment aborder et rentrer dans l’album.

Mais c’est passé la première écoute (et déception pour certains ?) que l’on peut réellement pénétrer dans l’ambiance et apprécier ce disque. Celui-ci est lent, dans l’ensemble les morceaux ne sont pas des titres « qui bougent ». L’idée de lenteur mène parfois le groupe jusqu’à la franche mélancolie pleine de pathos, à grands coups de violons et de paroles bien déprimantes comme dans Ice cream man ou Lonesome Street. C’est justement ça qui crée l’atmosphère inattendue mais bien appréciable du disque. Le groupe mise sur des titres qui transportent, sur My terracota Heart ou New world Tower ils tentent une superposition particulière des chœurs, avec Pyongyang c’est l’utilisation d’instruments traditionnels asiatiques qui frappe.  Bref, on voyage au fil des morceaux d’un univers à l’autre et pourtant on ne se perd pas, le groupe réussissant à rester cohérent entre ses différentes compositions. L’enchaînement avec des titres plus dans leur style habituel n’est pas à négliger non plus et reste bien géré, puisqu’ils dynamisent l’ensemble, et là j’ai envie de citer le classique mais excellent Go Out et son clip à base de recette de glace.

Le groupe réussi à créer un album qui emporte le public dans son univers, tout en gardant une grande richesse dans les compositions et toujours à la recherche de nouveaux sons. Même si le style va en déconcerter certains, ça reste un très bon album, intéressant et émouvant, donc pari réussi.

 

7/10 Un album tout en douceur néanmoins très bon qui pourrait décevoir les puristes.

Auteur : Anaëlle Martin