Jeudi 28 septembre 2017 – Le monde afflue aux abords de La Halle aux Grains. Ce soir, c’est le musicien canadien Chilly Gonzales que les toulousains sont venus voir, invité dans le cadre du festival Piano aux Jacobins. 

20h20, la salle est bondée, le public est en place. Chilly Gonzales arrive dans son costume de scène : robe de chambre et chaussons. Tout de go, il s’assied et déploie son talent au piano, identifiant au micro les morceaux qu’il joue en “touches blanches” et ceux en “touches noires”. Parmi les extraits de ses deux premières productions solo, Chilly Gonzales nous glisse des exclusivités, celles à venir sur le troisième opus. Chaleureux avec son public, il aborde ses compositions avec beaucoup d’humour, notamment lorsqu’il nous expose les gammes majeures et mineures.

Bien qu’il s’agisse d’un festival de piano, Chilly Gonzales, apprécié de la manifestation (et réciproquement !), a carte blanche ce soir. A 21h30, il invite donc Stella Lepage, violoncelliste, à le rejoindre sur scène. L’orchestration des deux instruments perpétue la grâce de cette soirée. Et la jeune londonienne a d’autres atouts : elle chante. Sa voix est mélodieuse, de celles qui pourraient allègrement accompagner un des génériques de James Bond.

22h, la fin de prestation de Chilly Gonzales se solde naturellement par une standing ovation. Eu égard à la générosité de l’artiste, le rappel est tout aussi évident. Ce dernier nous apprend qu’il aime, lorsqu’il se produit dans une salle en possédant un, jouer de l’orgue. Notamment pour rendre hommage à un de ses héros de la musique, décédé l’année dernière. Pas de chance pour lui et pour nous, la très belle salle de La Halle aux Grains n’en dispose pas. Mais Chilly Gonzales a plus d’un tour dans sa robe de chambre, et dévoile le synthé de son enfance dissimulé depuis le début sous un drap noir. Entre les accords de Faith et beaucoup de rires, l’hommage à George Michael est rendu.

Ainsi s’achève cette soirée tant attendue, que l’on aurait volontiers prolongée. Si vous n’avez jamais vu Chilly Gonzales et si comme nous, vous avez plutôt tendance à traîner dans les salles rock, ne soyez surtout pas hermétique à l’univers classique car s’il y en a bien un qui peut démystifier tout ça c’est lui. A l’aise dans tous les styles et dans toutes les époques, Gonzo est un performer, abordant le piano avec une formation classique et jazz et l’attitude d’un rappeur.

 

Auteure : Vanessa Eudeline

Photographe : Antony Chardon