Category: Québec

Marc Rebillet @ Igloofest (Montréal)

Ce soir, 18 janvier, je m’en vais sous -16° à l’ouverture de l’Igloofest. Emmitouflée dans mon gros set de neige, je me rends pour la première fois à ce festival mythique. J’ai déjà froid aux pieds mais à peine entrée sur le site, l’ambiance me réchauffe vite. Le lieu est bien agencé, les gens sont colorés et prêts à danser pour contrer les températures négatives. Les outfits sont tellement cool qu’ils me font repenser le mien. J’achète un bonnet fluo pour que mes amis puissent me repérer dans l’énorme foule qui commence à se créer devant la scène. La musique est déjà bonne mais les gens sont là pour le dernier set, celui de Marc Rebillet.

Artiste américain, il est connu pour son style unique et improvisé. Ce DJ éclectique a la particularité d’enregistrer tous ses sons en une seule prise. En créant sa musique en direct, il amène toujours une touche d’humour et un style théâtral à ses compositions. Connu aussi sous le pseudo de Loop Daddy, il utilise un looper pour superposer des voix, des claviers et des rythmes couvrant une variété de genres, en restant ancré dans l’électro et le funk.

Star des médias, il gère son Instagram comme un influenceur en partageant des vidéos de ses sessions musicales. Proche de son public donc, Marc Rebillet interagit souvent avec pendant ses shows, pour prendre des suggestions de thèmes ou de sujets à improviser. Ses performances, pleines d’énergie et d’originalité lui ont valu une reconnaissance considérable.

Ce soir, à l’Igloofest, comme pour la majorité de ses sets, ce grand malade entre sur scène en peignoir. Marc Rebillet a la présence scénique d’une rockstar et n’a rien à envier à Mick Jagger. Il commence en samplant les cris de la foule, il les mixe n’importe comment et débute son set avec un bpm plutôt lent, sur des notes d’afrobeat et de DnB. Le public est déjà très chaud et toutes les têtes bougent, dans un chaos quand même ordonné. Il crie beaucoup de charabias au micro et superpose des voix très aigues sur ses compos. Moi, je découvre un aspect de la musique jusque-là inconnu à mes oreilles, comme si j’entrais dans une dimension parallèle. Je suis prise dans cette composition que je n’arrive presque pas à décortiquer. J’ai l’impression d’être face à Mozart tant ce que je ressens est spectaculaire. Dans tout ce désordre sonore, je suis en plus persuadée qu’il sait ce qu’il fait et c’est presque frustrant.

L’énergie du set monte crescendo, mais il a seulement une heure, alors c’est un crescendo relativement rapide. Il improvise en français, qui est bon, puisqu’il a passé une partie de sa jeunesse à Aix-en-Provence. A partir de ce moment, le set devient très acide et expérimental. La scénographie hyper-pop psychédélique nous aide à rentrer dans son univers fucké dans tête. Les basses ultra puissantes me tapent dans le cœur, j’ai jamais ressenti ça. C’est tellement fort et je comprends rien à ce qu’il se passe que je lui en veux presque de ne pas nous avoir avertis. Tout ce qu’il fabrique est lunaire et je me fais même la réflexion que si ce n’était pas Marc Rebillet derrière les platines, ça serait sans doute considéré comme très mauvais. Mais ça en devient bon.

Il entame la fin du set avec une compo douce au clavier ; Loopy Daddy arrive à trouver le parfait équilibre entre les moments sérieux de, factuellement, « bonne musique » et les moments crash tests où il se permet des dingueries. Il nous envoie des sonorités RnB et Old School à la fin, sur un beat moins fluo mais tout aussi rythmé. L’immense foule danse encore et moi, j’ai pas envie que ça finisse. C’est probablement le meilleur Dj set que j’ai jamais entendu. Il finit sur son banger Girl’s Club et je me mets à crier les paroles.

Je ne sais pas si Marc Rebillet est fou ou s’il utilise 100% de son cerveau mais en tout cas, il touche tous les boutons et ça fonctionne. Je ne sais pas ce qu’il prend, mais je voudrais la même chose.

Journaliste: Léna Dalgier

Photographe: Alex Guay

Sword + Anonymus @ Club Soda (Montréal)

Pour une deuxième année consécutive, Sword revient au Théâtre Beanfield pour offrir le premier concert métal de l’année. La formation Anonymus était aussi présente afin d’y célébrer ses 35 ans. Les groupes Vantablack Warship et Atomik Train étaient les deux autres premières parties. 

Avec la neige qui est récemment tombée, il est normal de voir peu de gens dans le Théâtre Beanfield lorsque le groupe Atomik Train commence la soirée avec leur musique rock. On remarque rapidement que leur influence alternative est bien présente et fait penser à la musique de Foo Fighters par moments. Avec seulement vingt minutes, et peu d’espaces sur scène, la formation enchaine rapidement les pièces. Le chanteur/guitariste François Babin interagit régulièrement avec la foule et mentionne que ce spectacle est leur plus grosse prestation jusqu’à maintenant. Leur musique est entrainante et contient de très bonnes mélodies de guitare, mais on voit que les amateurs sont davantage en mode découverte qu’en mode participatif. La pièce Playground sera celle qui aura capté le plus l’attention des amateurs alors que plusieurs d’entre eux hochaient leur tête pendant celle-ci.  

Il y a plus d’amateurs lorsque Vantablack Warship commence leur courte prestation avec les titres We Shall Not Sleep et Hunting The Recruiter. L’agressivité de leur musique Thrash se transmet directement aux amateurs et ses derniers se poussent énergiquement. Les musiciens ont une excellente chimie sur scène et leur dynamisme démontre à quel point ils ont beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Comme à son habitude, le chanteur Yannick Pilon est très démonstratif sur scène et il utilise tout l’espace disponible. Ayant un nouvel album paru l’année dernière, le groupe profite de l’occasion pour jouer cinq titres de celui-ci. 40 Acres et The Pit seront les pièces ayant le plus d’impact au niveau des amateurs et ils n’ont pas hésité à se pousser vigoureusement pendant ces dernières. 

Le Théâtre Beanfield est maintenant bien rempli lorsqu’Anonymus arrive sur scène avec les pièces Sous Pression et Un pied Dans La Tombe. Les amateurs sont survoltés et se poussent énergiquement dès les premiers instants. Il ne faudra pas attendre très longtemps pour voir le premier crowd surfer apparaitre lors du titre Invisible Man. Cette soirée est spéciale pour Anonymus, car ils fêtent leurs trente-cinq ans et pour l’occasion, ils sélectionnent des titres pour représenter leur discographie au maximum.  Les musiciens sont très excités même s’ils jouent des pièces qu’ils n’ont pas jouées depuis plusieurs années. Ayant une durée relativement courte pour leur célébration, Oscar Souto minimise ses interlocutions, mais mentionne tout de même qu’un moshpit n’est pas un endroit pour vouloir se battre. Il faut croire que la personne en question n’a pas écouté Oscar, car un agent de sécurité a dû intervenir quelques instants plus tard pour l’escorter vers la sortie. Sans surprise, Marco Calliari arrive sur scène un peu plus tard et nous pouvons voir qu’il est extrêmement heureux de participer à cette célébration. Les amateurs vont se déchaîner pendant le titre Evil Blood, mais le groupe à garder le meilleur pour la fin alors que Mononc’ Serge arrive sur scène pour chanter la pièce Les Patates. Quelle excellente prestation d’Anonymus et je suis certain que les musiciens et les amateurs vont se souvenir longtemps de cette soirée inoubliable.  

C’est maintenant le moment de voir le groupe qui a rendu cette soirée possible. Les musiciens de la formation Sword arrivent sur scène pendant l’introduction préenregistrée de Surfacing et entament leur prestation avec la pièce Unleashing Hell. Cette sélection est un peu surprenante, mais son groove est contagieux et met en vedette l’excellente section rythmique composée de Mike Larock à la basse et de Dan Hughes à la batterie. Rick Hughes est encore une fois en très grande forme et nous pouvons remarquer que la puissance de sa voix augmente au fur et à mesure qu’il s’exécute. Il arpente la scène de long en large et interagit constamment avec les amateurs. C’est cependant la justesse de sa voix qui est la chose la plus impressionnante. Malgré son âge, il est toujours capable d’atteindre les notes aiguës qu’il a enregistrées il y a plus de trente-sept ans. Nous connaissons de nombreux groupes qui ont ajusté leurs mélodies pour palier avec la réalité de leur chanteur, mais pas Sword, c’est comme écouter l’album en direct. Il suffit d’écouter les pièces comme Children Of Heaven ou Evil Spell. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est de voir l’aisance avec laquelle Rick atteint ses notes. Sword, c’est aussi l’excellent travail du gaucher Mike Plant à la guitare et la lourdeur de la tonalité de sa guitare. Ses solos sont captivants et son travail est tout simplement impeccable. Pour l’occasion, le groupe joue leur premier album (Metalized) en entier, et cela fait le plaisir de nombreux amateurs qui se poussent tout au long de leur spectacle.  

Malheureusement, le groupe joue peu de titres provenant de leur second album. Cela dit, Land Of The Brave, The Trouble Is et Life On The Sharp Edge ont donnés des frissons aux amateurs. En plus du premier titre de leur prestation, nous avons aussi entendu quelques autres pièces de leur plus récent album, comme Took My Chances qui a martelé les amateurs avec un style digne de la grande époque de Black Sabbath. Bien évidemment, les titres les plus connus comme F.T.W., Stoned Again, Dare To Spit et Outta Control ont grandement été appréciés par la foule. 

Sword a offert une autre excellente performance qui a pulvérisé tout sur son passage. Comme c’était le cas lors de leur spectacle de l’année passée, Rick a célébré son anniversaire avec nous et il a vraisemblablement été touché lorsque les amateurs lui ont chanté bonne fête.  

L’année dernière, Sword a joué leur album III en entier, cette année ils ont joué Metalized en entier. On se donne donc un rendez-vous l’année prochaine à la même date et au même endroit, afin de boucler la boucle pour qu’ils jouent l’album Sweet Dream en entier !? 

.

Majid Jordan @ MTelus (Montréal)

Majid Jordan, c’est un duo canadien de R&B. Ils doivent leur succès à leur collaboration avec Drake sur Hold On, We’re Going Home. Leurs influences sont diverses, ils les tirent notamment des sonorités des 80s et de l’électro. Ils sont connus pour fusionner des éléments de différents genres, créant un doux mélange de nostalgie et de rythmes entraînants. Ce soir, je les vois au MTelus. Je les connais pas vraiment, j’y vais donc sans trop d’attente.

Je rentre dans la salle 15 minutes avant l’entrée des artistes et eux arrivent sur scène sans aucune lumière ni applaudissements.

Majid, au chant, entame un air pendant que Jordan, le producteur et instrumentiste se prépare humblement derrière. À la première note, la voix résonne. Elle me prend au cœur et je ressens déjà la profondeur des artistes. D’un coup, des sons de maracas font leur entrée dans la chanson en lui donnant une autre dimension. Majid part dans les aigus, qu’il maîtrise très bien, et le reverb est parfaitement calibré ; je pense sincèrement que je vais être bluffée de la performance de ce soir. Deuxième son et je suis prise par les basses : toutes les balances sont 10/10, l’acoustique est la meilleure que je n’ai jamais entendue au MTelus. Le chanteur se déhanche et ce n’est pas pour me déplaire. Son flow est sensuel, ses paroles un peu amoureuses et le rythme est langoureux, on a la recette parfaite d’un morceau de RnB réussi.

Les jeux de lumières s’accordent aux synthés sur Eyes Closed qui est spatiale et immersive en live. Chaque tableau est différent et apporte des éléments musicaux nouveaux, je ne connaissais pas ce duo mais je suis tellement heureuse de partager ce moment avec eux. Entendre ces compositions pour la première fois en live est un moment que je souhaite à tout le monde.

Les deux musiciens s’amusent sur scène : Majid danse tout le temps et Jordan alterne entre basse et clavier et manie brillamment chaque instrument. En faisant de la musique relativement douce, ils ont une aura de rockstar. La scénographie y est pour beaucoup je pense mais still. Les metteurs en scène et les ingénieurs lumières sont les vraies stars de ce show, leur boulot est incroyable. On a l’impression d’être en studio avec Majid Jordan, entre tous les câbles et les instruments et d’assister aux préludes de leur dernier album, Good People. À ma surprise, le public ne filme pas grand-chose, chacun a l’air de profiter de l’instant à sa façon.

En fait je viens de réaliser que je ne suis plus là, je sais pas trop où je suis, mais j’y suis bien. Leur musique m’a prise et m’a amenée dans les nuages et là-haut il fait chaud et ça sent le jasmin et les draps mouillés. J’ai envie de rester ici car ça ressemble presque au Paradis.

Leurs compositions sont douces et mélancoliques grâce à la production est minimaliste et raffinée. Le duo se concentre sur la création d’ambiances très spéciales plutôt que sur la complexité instrumentale. Mais on est subjuguée à chaque fois et ça c’est très fort. Je me demande comment ils font pour faire des choses aussi belles et variées et simples et douces et mélodieuses et justes et WOUAH.

Entre chaque morceau, la salle est silencieuse, je n’ai jamais vu ça, y’a aucun téléphone, aucun bruit. Majid Jordan arrive à imposer une vibe tellement unique que chacun d’entre nous a le souffle coupé. J’écris ces mots sur une loop que Jordan crée au clavier, qui ressemble à mes oreilles à du Sébastien Tellier. C’est extrêmement puissant. Ça prend les tripes et ça ne laisse absolument pas indemne.

Le duo a quelque chose de cosmique, plus grand que nous tous. Leurs compos sont ultra modernes, grâce au minimalisme rendant chaque sonorité efficace et élégante. L’onirisme de leurs chansons, accentué par la mise en scène m’a plongée dans un état que je n’avais jamais ressenti en concert. Je n’exagère pas en écrivant que tout était absolument divin. Majid Jordan, c’est ma révélation de l’année à quelques jours de la nouvelle. Ils viennent de l’espace et je compte repartir avec eux.

Journaliste: Léna Dalgier

Crédit photo: Majid Jordan (https://www.ovosound.com/artists#majid-jordan)

Busty and the Bass @ Theatre Beanfield (Montréal)

J’arrive au théâtre Beanfield et je commence par une note très positive.  C’est la première fois qu’on me laisse rentrer dans une salle avec ma bouteille d’eau car ils assument, avec raison, que je ne vais pas m’en servir comme une arme. Je suis très heureuse de ce non-évènement de ma soirée.

 -à l’intérieur y’a même des fontaines pour remplir sa bouteille : je capote !!!-

Busty and the Bass est un groupe montréalais, reconnu pour son mélange de différents genres musicaux, entre jazz, funk et soul. Ici, ils sont populaires pour leur style éclectique et leurs performances énergiques. J’ai regardé leur Instagram avant de venir et WOUAH ça a vraiment l’air sick. Ce soir c’est la dernière date de leur West Coast Tour, entamé pour promouvoir leur dernier album, Forever Never Cares. Ils nous expliquent que c’est significatif pour eux puisque c’est à Montréal que tout a commencé.

La salle est jolie, les plafonds moulés, l’éclairage tamisé et la scène basse en font un endroit très intimiste. L’acoustique est excellente pour un concert unplugged. Le théâtre est rempli mais pas over-crowded, on se déplace plus facilement qu’au MTelus par exemple. Puis, c’est la première fois que je vais à un concert « d’adulte », je veux dire, la crowd est bien habillée, elle est à l’aise financièrement. C’est la tante d’une trentaine d’années qui est célibataire par choix car elle est carriériste mais elle reste iconique et elle sent bon. 

Les lumières s’éteignent et l’entrée sur scène est assez théâtrale tout en restant sobre : très moderne. Ils sont 7 en tout, je compte deux chanteurs, un trompettiste, un claviériste , un batteur, un bassiste et un tromboniste.

Il n’y a pas de scénographie particulière mise à part des lumières qui flashent. La présence des 7 musiciens est suffisante pour assurer le show. Les rythmes sont groovy, les voix sont belles et portées par les cuivres et les lumières, les perfomers sont bons. C’est vrai que le style est très éclectique, on passe des sonorités jazz à un néo-funk très 80s en un rien de temps. Les tableaux s’enchaînent et ne se ressemblent pas mais on bouge la tête sur tous car la musique nous emporte. La voix féminine est hypnotisante quand elle part dans les aigus. les lumières changent de couleurs tout le temps, comme Busty and the Bass dans le fond. 

Le clavier est funky AF et je me surprends à lever la tête au ciel plusieurs fois en pensant  qu’est-ce que c’est bon. Les instruments s’accordent très bien ensemble et le mélange est surprenant et presque sensuel. C’est du miel à mes oreilles. Chaque membre a l’air de prendre du plaisir sur scène et ils transmettent toute cette belle vibe au public. Ils jouent No Angels et les cuivres prennent le dessus : le tromboniste nous offre un solo extraordinaire. Je souris du début à la fin grâce à sa performance. 

Ce sont tous des musiciens passionnés et je leur souhaite beaucoup de succès car les voir sur scène est une révélation pour moi. J’avoue qu’en entrant dans la salle, je voulais partir plus tôt mais je n’ai pas pu, ils m’ont eu avec leurs grooves naturels. L’ambiance, les instruments, la passion qui régnaient dans la salle m’a amenée dans une époque que je n’ai jamais connue. Je suis revenue au fondement du jazz ce soir et je les remercie pour ça, pour la manière qu’ils ont de tout mélanger comme pendant un jam. Ils ont pris le meilleur de chaque genre et l’ont mixé d’une telle manière qu’on tomberait presque amoureux d’eux. RnB, jazz, soul, funk : tout y est. Et la cherry on top, c’est qu’ils dansent bien. Bref, longue vie à Busty and the Bass.

Journaliste: Léna Dalgier

Crédit photo: Busty and the Bass (Instagram)

Cattle Decapitation @ Theatre Beanfield (Montréal)

Vendredi passé était la dernière fois de l’année ou les amateurs de death métal pouvaient se rassembler afin de festoyer en écoutant leur musique préférée. Ils allaient voir Cattle Decapitation, Immolation, Sanguisugabogg et Castrator au Théâtre Beanfield

La foule n’est pas très nombreuse pour la prestation de la formation Castrator, mais on voit que les amateurs continuent d’arriver dans la salle alors que le groupe s’exécute. On remarque immédiatement que Kimberly Orellana n’est pas à son poste à la guitare et est remplacée par Kurtis Layne. Leur musique old school captive rapidement l’attention des amateurs. La chanteuse Clarissa Badini était légèrement timide pendant les premiers titres, mais elle prend rapidement de l’assurance et interagit constamment avec la foule. Il faudra seulement quelques pièces avant que les amateurs créent un premier circle pit. La formation est complétée par un excellent duo rythmique, soit Robin Mazen (Gruesome) à la basse et Carolina Perez à la batterie. Leur courte prestation de trente minutes était bien entendu centrée sur leur unique album Defiled In Oblivion, paru l’année dernière. Le quatuor a terminé leur prestation en force et les nombreux amateurs en voulaient plus. Avec cette excellente réaction de la foule, il ne serait pas surprenant de revoir le groupe prochainement. 

Sanguisugabogg arrive rapidement sur scène pour s’exécuter, la première chose que l’on remarque est leur logo et comment c’est impossible de le déchiffrer. Les groupes de death métal ont cette habitude d’avoir un logo difficile à lire, mais Sanguisugabogg pousse cela à l’extrême, tout comme leur musique. La seconde chose que l’on remarque est l’absence des grosses caisses traditionnelles à la batterie. Le batteur Cody Davidson préfère utiliser celles de type électronique qui sont affreuses à regarder, mais qui favorisent l’aspect technique de son œuvre. Leur musique est tout simplement brutale et les amateurs se poussent avec une telle agressivité que cela semble dangereux par moments. Le chanteur Devin Swank lance même un ballon de football dans la foule pendant une chanson et mentionne que celui qui aura le ballon à la fin de la chanson pourra récupérer un article de son choix à la table de marchandise. C’est bien la première fois que je vois un groupe incorporer cette activité dans leur prestation. Il va sans dire que les amateurs ont doublé d’ardeur pour conserver le ballon. Il faut aussi donner crédit au photographe du groupe qui était dans le pit avec les amateurs pour filmer cette séquence. Il fallait être courageux pour s’aventurer sur le parterre pendant la prestation de Sanguisugabogg, mais cela en valait la peine. 

Il ne faudra pas beaucoup de temps avant de voir la formation Immolation arriver sur scène. Même s’ils naviguent encore sur leur dernier album (Acts Of God), la formation offre une prestation qui reflète davantage leur carrière au lieu de centrer leur prestation sur cet album. On retrouvera donc seulement la pièce titre ainsi que The Age Of No Light provenant de leur dernier opus. Le groupe offre bien entendu les classiques tels When The Jackals Come et Dawn Of Possession, mais il manque plusieurs de leurs plus gros succès. C’est tout de même rafraichissant de voir une formation avec un tel répertoire jouer des titres un peu moins populaires, il faudrait que certains groupes prennent exemple sur Immolation. Comme d’habitude, Robert Vigna est toujours aussi incisif et dynamique sur scène. La salle était remplie à rebord à ce moment et les amateurs se poussaient vigoureusement tout au long de leur prestation. Ross Dolan était encore une fois magistral à la voix et Immolation à donner une leçon de death métal old school avec cette prestation. 

Le groupe Cattle Decapitation était de retour dans la métropole pour une seconde fois cette année, mais ils agissaient comme tête d’affiche. On sent que la soirée allait être électrisante quand la foule scande le nom d’Olivier Pinard alors qu’il fait son test de son. La formation utilise le temps qu’ils ont pour promouvoir pleinement leur dernier album (Terrasite) en jouant six titres de ce dernier pendant les neuf premiers titres qu’ils ont joués. Cela semblait risqué, mais les amateurs ont répondu à l’appel et ils se sont poussés vigoureusement alors que d’autres ont fait du crowd surfing.  Travis Ryan est encore une fois exceptionnel sur scène et interagit constamment avec les amateurs. Après seulement trois chansons, il dit que c’est la meilleure foule de la tournée. Il n’en fallait pas plus pour que celle-ci élève leur enthousiasme d’un cran pour le reste de leur prestation. Josh Elmore est toujours aussi précis à la guitare, mais il semblait avoir quelques ennuis qui ont retenu à son amplificateur pendant quelques titres, mais cela était peut-être une simple perfection de sa part. Leur prestation s’est terminée avec Pacific Grim et Kingdom Of Tyrants alors que les amateurs démontraient leur enthousiasme.  

C’était une autre excellente soirée death métal à guichet complet et une excellente manière de conclure l’année.

Journaliste: Albert Lamoureux

Crédit photo: Cattle Decapitation (instagram)

Privacy Settings
We use cookies to enhance your experience while using our website. If you are using our Services via a browser you can restrict, block or remove cookies through your web browser settings. We also use content and scripts from third parties that may use tracking technologies. You can selectively provide your consent below to allow such third party embeds. For complete information about the cookies we use, data we collect and how we process them, please check our Privacy Policy
Youtube
Consent to display content from - Youtube
Vimeo
Consent to display content from - Vimeo
Google Maps
Consent to display content from - Google