Category: Album

Bangladeafy – Ribboncutter Critique d'album

Sondage éclair, à main levée, tous ceux qui n’en peuvent plus d’attendre le nouvel opus de Tool? J’imagine que vous êtes, tout comme moi, devant votre écran avec une main levée. Même si vous n’avez pas levé votre main, on ne vous juge pas (on juge vos goûts musicaux seulement), voici une proposition qui, j’ose croire, saura vous faire patienter.
Avec le duo de Bangladeafy, on est dans l’instrumental progressif et on y retrouve des moments tels les pièces légendaires de Rush; La Villa Strangiato et YYZ. Ajoutons à cela la proéminence de la basse rappelant Primus et Tool. Avec toutes ces grandes pointures mentionnées, il faut voir si Bangladeafy possède tous les atouts pour se frotter à ces références musicales.

À la batterie on retrouve Atif Haq originaire du Bangladesh avec des rhythmiques bien contrôlées et qui font saliver le batteur très amateur (lire ici l’auteur de ces lignes). Ensuite, à la basse, aux synthétiseurs et les quelques voix, Jon Ehlers tire son épingle du jeu de manière hors du commun, et ce, tout en étant malentendant.

Cet album est un bloc de musique progressive très pesante et c’est peu surprenant d’y voir l’apport de Colin Marston (Gorguts, Krallice, Dysrhythmia, Sabbath Assembly) à l’enregistrement. Point positif, ce genre d’exercice peut devenir lassant pour l’oreille peu accoutumée et même sembler de la masturbation musicale pour d’autres. Toutefois, la courte durée de Ribboncutter rend un grand service à l’attention de l’auditeur.
Ils jouent aussi dans la cour du Rock expérimental tel des groupes comme Battles et 65daysofstatic. Bien que très nichée, cette musique propose des mouvements et des textures sonores variées et peu communes.

Finalement, cette concoction de Metal, de Progressif et d’un nombre impressionnant d’influences, se veut surprenante et à la fois très efficace tant dans son exécution que dans sa créativité. De là à proclamer qu’ils se placeront dans la postérité auprès de Tool, de Rush ou même de Primus j’en doute mais leur talent ainsi que leurs futurs albums pourraient me faire changer d’idée.

Note: 8.5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Nefarious Industries
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 21 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent

A Forest of Stars – Grave Mounds and Grave Mistakes Critique d'album

Issus du Royaume-Uni, la bande de A Forest Of Stars en est à son cinquième album avec Grave Mounds and Grave Mistakes. Œuvrant dans ce que l’on peut qualifier d’Avant-Garde Metal, ils mixent des éléments Black Metal, souvenons-nous de Arcturus, des moments très Progressifs dans la veine de Ved Buens Ende, et ce, avec un penchant évident pour le théâtral. Ayant reçus assez d’éloges par le passé, les membres de AFOS seront-ils fidèles à leur habitude avec leur nouvel opus?

Tout d’abord, leur Metal a évolué de l’Avant-Garde Black Metal vers un son plus Folk dans les derniers albums tel sur leur Beware the Sword You Cannot See. GMaGM est la consécration de l’évolution musicale de AFOS. Les pièces longues se succèdent sans se répéter et s’emboitent de manière fluide l’une après l’autre. Precipice Pirouette est une pièce d’anthologie à elle seule et ses moments de grâce se succèdent à des moments plus intenses et mélodiques.

L’élément progressif est assez présent et les vocaux se veulent narratifs dans une espèce de triptyque de circonvolutions musicales qui nous mène de pièce en pièce au gré de l’album.
Le tout est balancé avec main de maître et les moments calmes sont compensés par des riffs payant et des agressions bien placées.

Si l’on s’amuse à regarder la durée de l’album, qui se chiffre à plus de soixante minutes, on peut aisément affirmer que c’est un album long et qui souffre par sa longueur. Bien que la variété et les passages théâtraux alimentent notre intérêt on en vient à souhaiter une certaine concision par moments et un resserrement de l’ensemble à d’autres instants. Toutefois, je dois honnêtement déclarer que c’est le seul bémol à cet album.

Fait à noter, cet album s’adresse particulièrement aux amateurs de musique que j’aime à appeler des Musi curieux, c’est-à-dire, qui peuvent s’intéresser à de la musique difficilement catégorisable et qui ne rentre pas dans un cadre ou dans un genre établit.

Bref, une galette incontournable qui saura ravir et qui possiblement se retrouvera dans plusieurs listes de fin d’année.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Prophecy Productions
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 28 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent

Pamela Moore – Behind The Veil Album

Cinq ans après son dernier album, Pamela Moore est de retour avec un nouvel opus intitulé Behind The Veil. Accompagnée de Michael Posch et Craig Church aux guitares, de Rudy Sarzo à la basse et de Casey Grillo à la batterie, Pamela continue ou elle s’est arrêtée sur son album précédant.

Encore une fois, la musique est axée sur les mélodies rythmiques lourdes et modernes des guitares. Le rythme est généralement lent, mais cela n’empêche pas les guitaristes d’y aller de quelques solos endiablés comme sur la pièce Rise. La voix de Pamela est toujours aussi puissante et elle très dynamique. Nous retrouvons encore une fois un excellent échange vocal entre Pamela et Ralf Scheepers (Primal Fear) sur la pièce Sickness. Le rythme ralenti drastiquement sur le titre Beneath The Voodoo Marsh et cela fait ressortir la puissante voix de Pamela. Cette dernière alterne les passages mélancoliques et dynamiques sur la pièce My Eternal et le résultat est très concluant. Le guitariste Randy Piper fait une brève apparition sur la pièce Slow Burn avec un petit solo de guitare qui donne un peu plus de vie à la lugubre composition.  Contrairement à ce que pourraient laisser présager le titre des pièces Wi Fi Zombies et These Scars, la mélodie de ces titres est très dynamique. On remarque aussi que Casey Grillo est très actif à la batterie sur ces titres et cela à un effet entrainant sur les autres instruments ainsi que sur la voix de Pamela. Cette dernière démontre tout son talent sur les pièces Just Breathe et Run en offrant une puissante prestation vocale remplie d’émotions, démontrant ainsi l’étendue de son talent. Avec son agressivité, le titre Undertow donne une autre dimension à cet album. Non seulement la musique est davantage axée sur la mélodie que sur le rythme, mais les guitares sont beaucoup plus présentes que sur les autres compositions.

Behind The Veil contient une belle diversité musicale et met en évidence la voix électrisante de Pamela Moore. Malgré une structure plus moderne qui laisse beaucoup de place à la basse, la voix percutante de Pamela reste encore le point central de la musique.

Note : 8.5/10 – Une musique moderne et puissante

Auteur : Albert Lamoureux

Body Void – I Live Inside A Burning House Critique d'album

Dans un des coins de la Bay Area, voir ici les environs de San Francisco l’une des destinations préférées de l’auteur de ces lignes, plusieurs groupes importants de la scène Metal ont foulé les planches du très renommé club le Warfield. Si l’on ose creuser dans les sous-genres du Métal, Neurosis originaires d’Oakland, bourgade près de San Francisco, ont révolutionné le Métal avec de longues chansons pesantes mélangeant dès leurs débuts le Crust Punk/Hardcore au Noise et au Doom Metal avec en tête l’un des plus importants collectifs; Swans. Issus de SF, Body Void lancent un nouvel opus qui vient faire renouer au Doom avec les racines du Crust et du Hardcore. Ce trio fait-il autant de bruit et de remous que ses prédécesseurs?

Le titre I Live Inside A Burning House (ILIABH) est composé de cinq pièces de longueurs presque exagérées. C’est-à-dire, mis à part l’intro de moins de deux minutes, les pièces varient entre neuf minutes et vingt-deux minutes. Ajoutant à cela la lenteur soutenue des pièces en fait une espèce de marche éléphantesque qui dévasterait tout sur son passage un peu comme si Cthulu émergeait de son sommeil profond pour venir achever son travail de grand destructeur.

La chanson Trauma Creature connait les moments les plus lents avec de grandes réverbérations de basse et d’autres éléments tels des blast beats dignes du Grindcore. On pourrait apparenter la démarche musicale de Body Void à celle d’Indian de Chicago qui est digne d’un massacre.
Ensuite, Phantom Limb connait des moments de rythmiques intéressantes et on sent qu’à toutes les pièces Body Void commence avec une idée et sait la mener à une conclusion en passant par un dénouement tout le temps payant. Toutes les pièces sont telles des nouvelles ou des romans, si on veut faire un parallèle avec la longueur qui pourrait à première vue sembler exagérée, qui sont bien bouclées.

On est dans la musique audacieuse et parfois même expérimentale comme l’ont déjà été Godspeed You! Black Emperor. Toutefois, étant moi-même un initié du genre il m’a quand même fallut plus d’une écoute pour en apprécier toute l’ampleur. Si on s’en donne la peine, cette galette en vaut l’écoute et sans pour autant croire qu’ils sauront étendre leur base de fans, les plus ardus seront conquis par cette musique sans compromis et très aride.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Dry Cough Records | Crown & Throne Ltd. | Seeing Red Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 11 Mai 2018

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Auteur : Michaël Parent

One Day In Fukushima – Ozymandias Critique d'album

Ces derniers temps, pour une raison que j’ignore, je reçois une quantité assez importante d’albums de Grindcore. Genre que j’ai affectionné particulièrement pendant quelques années au début du siècle/millénaire. C’est un genre qui est plutôt surpeuplé et qui nous a habitué à un niveau de qualité proche de la médiocrité musicale. Un peu comme le culte des films so bad they’re good. Toutefois, les sorties de 2018 sont pour la plupart très rafraîchissantes et je n’ai qu’à penser à Hell To Pay et Eaten. Les Italiens de One Day In Fukushima (ODIF) nous offrent Ozymandias avec toute sa fougue et son intensité. Il poursuit la lancée d’une année faste pour le Grindcore.

Alors vous n’êtes décidemment pas remis du départ trop hâtif de la formation Suédoise Nasum et vous êtes dus pour une écoute d’Inhale/Exhale et Human 2.0? Nous avons ici une formule aussi efficace qu’un médicament générique : One Day In Fukushima. Combinant la fougue du Grindcore et les D-beats du Punk Rock/Hardcore ils me réconfortent et me permettent de dire qu’il y a une vie pour ce genre après Nasum.

Avec dix-huit titres en moins de vingt-cinq minutes, Ozymandias est comme du bonbon pour les oreilles. On retrouve tout ce qui fait de ce genre ce qu’il est, soit des collaborations, des riffs rapides, des blasts beats, des D-beats et des samplings. On navigue cependant dans des eaux connues et l’exercice n’en est pas un d’exploration ou de progression. On est dans un rendu efficace de formules gagnantes et bien qu’on en est ravis, il faudra voir si cette interprétation est suffisante pour rester et s’insérer auprès des canons du genre.

En gros, Ozymandias est tout ce qu’il prétend être : un bon album de Grindcore pur et dur. Bien que l’originalité ne soit pas l’élément prédominant, l’exécution et la maîtrise des éléments et des meilleurs ingrédients de la recette du genre est au rendez-vous.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Eclectic Productions
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 26 Avril 2018

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Auteur : Michaël Parent

Abolishment Of Flesh – The Inhuman Condition Critique d'album

Fondé en 2006 sous le nom Abolishment, le groupe de Ramon Cazares désormais renommé Abolishment Of Flesh nous revient avec un deuxième album intitulé The Inhuman Condition. Leur forme de Métal Extreme s’apparente vivement à Origin tant pour la batterie de Rene Martinez et les passages assez techniques. En passant par Cattle Decapitation et Suffocation, le son de Abolishment of Flesh se rapproche du Technical Death Metal. Malgré les comparaisons, est-ce que The Inhuman Condition est du même calibre que ces noms renommés?

D’abord, on est impressionné par la virtuosité des musiciens et l’exécution des pièces mais est-ce que le monde avait besoin d’un nouvel opus de pièces plus ou moins liées ensembles et qui proposent une brutalité brute sans grande présomption. On a le droit de rester perplexe et d’avoir une opinion mitigée face à cet assaut. À première écoute, tel qu’énoncé plus haut on est surpris de cette démonstration de la force des musiciens et de leur attaque sans relâche de nos oreilles. Une fois l’effet dissipé les pièces Servitude Of Endless Suffering, Slaves Of Animosity et Wake Of Depridation sortent du lot et rappellent les bons instants de Dying Fetus. La maîtrise des Gravity Blasts est notable puisque cette technique qui s’applique à la batterie est encore peu présente sur les galettes.

L’écriture un peu brouillonne des pièces et le manque d’originalité des pièces qui viennent pratiquement à former un bloc uni vient à nous lasser de l’album qui était pourtant assez prometteur.

Finalement, c’est de manière assez confuse que je note cet album dont j’ai eu l’opportunité d’obtenir plusieurs semaines avant sa sortie (prenez note que c’est très apprécié des critiques/chroniqueurs) et que j’ai pu écouter près d’une bonne trentaine de fois. Les prouesses techniques ne cessent de me faire tomber en bas de ma chaise. Néanmoins, une écriture plus appliquée aurait certainement permis d’élever cette galette au même niveau que leurs émules.

Lien Metalinjection pour une écoute complète de l’album.

Note: 6 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Unholy Anarchy Records
Sites Web: Facebook
Date de parution: 20 avril 2018

Auteur : Michaël Parent

Euphoreon – Ends Of The Earth Critique d'album

Vous êtes nostalgiques des albums mélodiques de Children Of Bodom comme Something Wild et  Hatebreeder? Voici Euphereon tous droits sortis de l’autre bout du monde, la Nouvelle-Zélande où la population de moutons surpasse la population humaine, avec une promo parue la veille du lancement de leur album, ils nous assaillent de leur second album mélangeant Black Metal, Folk, Power Metal et l’Epic Metal. Derrière des passages Epic et très pompeux est-ce que les mélodies accrocheuses sont suffisantes pour contenir notre intérêt?

Si mon allusion aux Finlandais de Bodom ne vous ont pas fait saliver pensez à un mélange de ces derniers et de Moonsorrow pour saisir toute l’ampleur des sonorités de Euphoreon.
On est présence de riffs accrocheurs et de moments symphoniques assez grandioses le tout enrobé dans une production très léchée pour le genre. Un peu à la Dimmu Borgir qui se targue de moyens extravagants délaissant l’effet grim venu du Black Metal. En toute honnêteté, je m’embarquais dans cette œuvre avec un préjugé assez négatif. Je dois faire un mea culpa et avouer être agréable surpris de mon appréciation de Ends Of The Earth. Les morceaux s’enchaînent bien et les éléments symphoniques sont juste assez présents dans les mélodies pas mal comme sur les arrangements de Children Of Bodom sur l’album Hatebreeder.

Mon gros bémol est la production qui est très cheesy et un manque d’originalité qui se traduit par un album savamment exécuté mais qui est un peu à court d’audace. Par contre, c’est un album que je revisiterai tel que Hanter Savet de Vindland et qui n’a pas fait mon palmarès de l’année où il est sorti mais qui est en rotation depuis dans ma discographie. Au final, Ends Of The Earth est efficace, entrainant et livre la marchandise.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Autoproduit
Sites Web: Site Web | Bandcamp | Facebook
Date de parution: 20 Avril 2018

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Auteur : Michaël Parent

Eaten – Eaten Critique d'album

Parfois, la qualité d’une œuvre n’est pas ce qui nous accroche à y revenir et à s’y attarder. Il y a de ces films comme Predator ou Commando qui ne nous demandent peu intellectuellement mais qui possèdent une efficacité autre que de nous faire réfléchir. Leurs qualités sont celles du défoulement, de l’évasion et du pur divertissement. Même si nous arrivons à savourer une grande œuvre comme 2001 : A Space Odyssey autrement dit, l’aboutissement du chef d’œuvre total du septième art, on peut tout de même vouloir regarder Arnold dans ces classiques qui ont bercé notre préadolescence.

Trêve de plaisanteries, le Grindcore est à mon avis un genre qui s’apparente aux films cultes que l’on regarde en fin de soirée avec des grignotines. Pas besoin de se fendre le cerveau ni d’intellectualiser le passage d’un fémur à un satellite. Tous droits sortis de Worcester au Massachusetts, Eaten donnent dans le Grindcore teinté de Death et de Doom Metal. À première écoute j’ai l’impression de revisiter LockUp, Rotten Sound et Brutal Truth, soit trois actes assez importants de ce mouvement.

Les quelques vingt minutes de l’album éponyme de Eaten sont du défoulement, de l’évasion et du pur divertissement. Évidemment, on n’y réinvente pas la roue et on ne fera pas de palmarès de fin d’année avec cet album mais tout porte à croire qu’Eaten s’insère bien dans le Grindcore moderne. Les passages d’une grande intensité peuvent nous rappeler Nasum et on se rassasie des moments plus lents dignes du plus pesant du Doom Metal qui peut faire honneur à Agoraphobic Nosebleed et leur controversé EP Arc.

Bref, cette brève écoute pourra satisfaire les amateurs du genre ainsi que les enthousiastes du Grindcore. Cependant, si l’on recherche plus de profondeur et d’ingéniosité il faudra regarder ailleurs pour un autre registre. C’est un album sans prétention qui livre ce qu’il prétend être.

Note: 6 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Give Praise Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 6 Avril 2018

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Auteur : Michaël Parent

NONE – Life Has Gone On Long Enough Critique d'album

Un an jour pour jour après la sortie de leur album éponyme sur l’étiquette Hypnotic Dirge Records, NONE de Portland en Oregon, nous reviennent avec un titre tout aussi nihiliste qu’atmosphérique; Life Has Gone On Long Enough (LHGOLE). Épousant le genre du Cascadian Black Metal, NONE se veut un groupe qui s’éloigne toutefois du Black Metal quasi primitif de Wolves In The Throne Room et qui se tourne quasiment sur le Post-Rock avec des guitares aux tremolos et des batteries pratiquement dénuées de toute agressivité. On verse dans un côté très Atmosphère du genre.
Peu d’information est disponible à propos de NONE et mis à part une page Bandcamp ils sont pratiquement invisibles sur le net. Cela se veut être dans la veine des actes Black Metal se targuant encore de faire dans le mystérieux et le dangereux. Juste à voir la popularité de Mgła et Batushka qui maintiennent un certain voile de mystère sur leur identité et veulent que la musique soit le seul élément que l’on retienne d’eux. Est-ce que la musique de NONE est assez intéressante pour qu’on s’y attarde?

D’un certain point de vue, la musique de Burzum, prise à part de son contexte de crimes allant de la pyromanie profanatrice à l’assassinat, en est une magnifique juste à écouter l’album Hvis Lysett Tar Oss par exemple, on entre dans un antre de beauté dans la création d’une musique extraordinaire qui est tout autant agressive que peu accessible pour la plupart des mortels. LHGOLE est dans le même ordre d’idées bien que certains éléments diviseront les fans de Black Metal de par l’inclusion de claviers et d’éléments se rapprochant du Shoegaze, c’est ici un album assez éblouissant par sa clarté que ses thèmes nihilistes.

Il y a beaucoup de subtilités et d’éléments qui se contredisent dans cet opus. Ces dernières rendent LHGOLE d’autant plus intéressant car selon les puristes (ou pvrists) le Black Metal devrait être une expression de l’inconfort de l’humain et répugner tous les non-initiés. Toutefois, étant depuis plus de vingt ans un assidu fan du genre, je suis cependant positivement impressionné par l’effet que NONE produit sur cette galette. Passant par des éléments de contemplation et de mélancolie, les états d’âme que LHGOLE réussit à faire transcender par sa musique et sont peu communs. J’affectionne tout particulièrement la pièce Bed The Cold Earth avec la distorsion de la guitare et la lenteur qui laisse le temps au temps de passer avec les synthétiseurs en arrière-plan et les chants presque chuchotés rappelant le dernier album de Mount Eerie; A Crow Looked At Me (de son vrai nom Phil Elverum) entièrement composé en l’honneur du récent décès de son épouse et âme sœur.

Par moments, LHGOLE fait mal à l’âme et malgré tout l’effort déployé pour embellir la musique on est transporté dans cet univers de songes et de brumes. L’esthétique musicale de NONE s’éloigne du Black Metal orthodoxe mais dans ses thèmes et son traitement de ceux-ci on ne pourrait être ailleurs.

Finalement, lorsque l’on se frappe à une œuvre de cette ampleur il est facile d’en discourir des éléments divergents des tendances habituelles et de vouloir faire des liens et des similitudes avec les canons du genre. Dans le cas de Life Has Gone On Long Enough, il n’y a pas d’équivalents de mesure et il est quasi indécent de noter une œuvre pareille.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Hypnotic Dirge Records
Sites Web: Bandcamp
Date de parution: 11 Avril 2018

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Auteur : Michaël Parent

Cave Bastard – The Bleak Shall Devour the Earth Album

San Diego en Californie, endroit quasi-parfait où beau temps, bonne bouffe, paradis du surf et du skateboard font bon ménage et où il est bon de vivre. Ajoutez à cela Cave Bastard avec son Death Metal qui rallie les sonorités de scie circulaire à la Entombed, quelques guitares mélodiques à la Cattle Decapitation (leur ancien bassiste est membre de Cave Bastard), des changements de tempos du Technical Death Metal et des passages plus lents dignes du Sludge. Bref, avec tous ces ingrédients réservez-moi un vol aller-simple et je m’y installe sans tarder.

Blague à part, Cave Bastard forts d’un EP et d’un split, débutent avec un solide premier opus intitulé The Bleak Shall Devour the Earth. La pièce Neo-Genesis nous assaille de guitares et basses bourdonnantes et de batterie bombardant d’un Death Metal qui se veut à la fois Old School et très actuel. On enchaîne dans le même morceau des tempos près du Doom Metal bien ralentis pour une finale toute en vitesse avec un solo de guitare sans prétention.

Il n’y a pas de moments où la monotonie s’installe sur cette galette et les pièces sont variées et bien montées. Peu ou pas de longueurs et on a coupé dans le gras à un juste dosage. La production est signée Billy Andersson et ça paraît; on embrasse les moments rapides et la lourdeur des moments pesants est très bien sentie.

Finalement, Cave Bastard se permet quelques inclusions de genres autres que le Death Metal à leur musique sans toutefois en dénaturer la formule classique. Les moments plus Sludge sont quelques fois un peu forcés mais leur exécution en pardonne leur présence. C’est encourageant de voir que ce genre est en pleine résurgence. Avec du sang neuf comme Gatecreeper, Acephalix, Necrot et Cave Bastard le Death Metal est entre de bonnes mains. Pour l’auteur de ces lignes The Bleak Shall Devour the Earth est une très bonne pierre d’accise pour ces nouveaux venus dont vous réentendrez certainement parler bientôt.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Ancient Prone Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 23 Mars 2018

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Auteur : Michaël Parent

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