Category: Album

Angus McSix – Angus McSix and the Sword of Power (Critique d'album)

Angus McSix, nouveau sobriquet du chanteur Thomas Winkler, nous présente son tout premier album intitulé Angus McSix and the Sword of Power. Pour ceux qui ne le savent pas, Thomas Winkler a été pendant dix ans le chanteur de la formation Gloryhammer sous le nom d’Angus McFife jusqu’à ce qu’il soit expulsé du groupe en 2021. Avec ce nouveau projet, il a créé une nouvelle épopée pour son défunt personnage qui, tel un phénix renaissant de ses cendres, replonge dans des aventures cosmiques où se côtoient batailles spatiales et dinosaures d’acier. Mais avec tout ça, est-ce que ce premier opus d’Angus McSix en vaut la peine? Est-ce que le personnage aurait dû mourir de sa belle mort? Et, surtout, comment ça sonne?

Je dois vous avouer que quand j’ai entendu parler de ce projet, j’étais très sceptique quant au résultat et ça donnait surtout l’impression que Thomas Winkler n’était pas capable de décrocher de son ancien rôle, un peu comme un vieil acteur d’Hollywood déchu. Mais force est de constater que les chansons de cet album sont extrêmement catchy et bien composées. Avec les premiers extraits sortis, Master Of The Universe et Sixcalibur, on savait qu’on avait affaire à du power metal de qualité et à quelque chose de très bien produit.

En fait, Angus McSix ce n’est pas seulement du metal épique, mais aussi une grosse dose de cheese et d’humour qui m’a vraiment plu. Le meilleur exemple est la chanson Laser-Shooting Dinosaur qui est à la fois ridicule mais aussi tellement entraînante que c’est impossible de ne pas headbanger. Même chose avec Ride To Hell qui donne une grosse vibe Electric Callboy et qui fait beaucoup hocher de la tête. J’ai aussi un gros faible pour les pièces Starlord Of The Sixtus Stellar System et Eternal Warrior qui sont tout simplement grandioses!

En plus des sonorités power metal plus classiques, il y a aussi une bonne dose d’électro qui fitte parfaitement avec les compositions et c’est avec ça que je retrouve la qualité de compositions de Sebastian Levermann qui est aussi chanteur dans le groupe Orden Ogan et dont le dernier album Final Days avait aussi un gros côté électro et sci-fi. En fait, toutes les chansons sur cet album sont de potentiels vers d’oreille et j’ai eu ça dans la tête depuis un bon moment. Le seul bémol que je pourrais apporter, c’est que la chanson bonus Just a Fool Will Play Tricks on Angus McSix est probablement la moins bonne de l’album, et ce, à cause des paroles très ordinaires qui sont à la limite très cringe.

Je vais le dire d’emblée, je ne m’attendais pas à avoir autant de plaisir avec l’album d’Angus McSix!  C’est le parfait mélange d’epicness et d’humour et, si vous êtes fan du genre, ça pourrait même devenir votre album de power metal préféré de 2023.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Ad Infinitum – Chapter III – Downfall (Critique d'album)

Le groupe Ad Infinitum, que je ne connaissais uniquement de nom, sortira dans quelques jours son troisième album intitulé Chapter III – Downfall. Même si ça fait déjà quelques temps que je me suis un peu éloigné de ce style de metal, j’étais curieux de voir comment la formation allait tirer son épingle du jeu parmi tous les autres groupes de metal symphonique comme Xandria ou Delain qui ont aussi sorti des albums cette année en plus d’être sur la même maison de disques, soit Napalm Records. Voyons voir comment Ad Infinitum va s’en tirer avec ce nouvel opus.

Dès les premières notes de Eternal Rains, on se rend tout de suite compte qu’on a affaire à une production béton et l’ensemble sonne à merveille. On va se le dire, ce qui brille le plus sur cet album est la voix de Melissa Bonny qui y va avec un chant certes plus “pop” que ce qu’on entend dans beaucoup de groupes similaires mais qui surprend également avec son growl bien senti et bien exécuté qui m’a quelque peu déstabilisé au début (je pensais même que ça provenait d’un des musiciens du groupe). Musicalement, on passe des pièces aux sonorités plus classiques à des chansons plus entraînantes (voire dansantes) comme Upside Down qui est loin d’être ma préférée. Je crois que c’est vraiment à partir de la chanson Somewhere Better que l’album prend son envol et qu’on retrouve les compositions les mieux ficelées comme The Underworld ou encore Ravenous. J’ai également été surpris par le tone de guitare très djent sur les chansons Architects Of Paradise, From The Ashes et Legends qui ajoute énormément de punch aux compositions.

Par contre, malgré le fait que Chapter III – Downfall est un album qui s’écoute très bien et que les musiciens sont très compétents, ce n’est pas non plus le truc le plus original et ça ne se démarque pas autant que j’aurais voulu. Je dois aussi parler d’une pièce en particulier et je ne comprends pas comment elle a plus se glisser sur l’album et c’est New Dawn. Je ne passerai pas par quatre chemins : Si on enlevait les guitares électriques, je verrai clairement ça dans un film de princesse de Disney. C’est pas nécessairement mauvais, mais je ne crois pas qu’elle a sa place parmi les autres chansons.

Dans l’ensemble, Chapter III – Downfall d’Ad Infinitum est un très bon album de metal symphonique et la voix de Melissa Bonny y ajoute un cachet indéniable. C’est clair que ça ne révolutionne pas le genre mais si vous êtes fan de metal symphonique, vous allez sûrement y trouver votre compte.

7,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Kamelot – The Awakening (Critique d'album)

J’ai longtemps été un fan du groupe américain Kamelot et je les considère comme un grand nom du power metal. Je me rappelle quand je les ai vu la première en spectacle en 2006 avec Epica pour la promotion de leur album The Black Halo et j’en garde un souvenir mémorable. Suite au départ de Roy Khan, l’annonce que Tommy Karevik allait devenir le nouveau chanteur de la formation m’avait soulagé sachant qu’il était amplement capable de couvrir le range vocal de son prédécesseur. Je dois par contre avouer que même si l’album Silverthorn m’avait bien plu, Haven et The Shadow Theory m’avaient laissé très indifférent car on sentait que ça tournait en rond. Cette année, le groupe nous présente un tout nouvel opus intitulé The Awakening avec une pochette efficace et des singles très convaincants. Est-ce que Kamelot va réussir à me faire accrocher à leur musique à nouveau? Ou est-ce que nous allons tomber dans les mêmes patterns musicaux des plus récents albums?

Après l’intro simplement appelé Overture, le groupe y va très fort avec The Great Divide et Eventide qui m’ont beaucoup rappelé des pièces tirées de leurs albums Karma ou Epica avec leur côté épique et upbeat. Même chose avec One More Flag in the Ground dont la vibe moyen-orientale du début m’a fait pensé à leur période The Black Halo et Ghost Opera. Quand le groupe a commencé à sortir les singles de l’album, c’est avec Opus of the Night (Ghost Requiem) que j’ai vraiment accroché. Le temps d’une chanson, j’ai retrouvé le Kamelot qui m’a tant fait trippé au cours des années, autant au niveau de la composition que de la performance vocale, en plus de la participation de la violoncelliste Tina Guo (qui joue également sur la ballade Midsummer’s Eve) qui ajoute une belle couleur aux chansons. On retrouve aussi en featuring Melissa Bonny du groupe Ad Infinitum sur les pièce New Babylon et My Pantheon et sa voix clean et son scream fittent parfaitement avec les chansons. C’est aussi le tout premier album avec le batteur Alex Landenburg et on peut dire qu’il faut un travail impeccable.

Sérieusement, je n’ai pas grand chose de négatif à dire à propos de The Awakening mais il y a bien un bémol que je voudrais mentionner et c’est à prendre avec des pincettes. J’ai eu l’impression au cours de mon écoute d’avoir entendu de l’auto-tune dans la voix de Tommy Karevik. Mais je ne saurais dire si c’est un effet volontaire sur sa voix ou pas et je ne voudrais certainement pas en tenir rigueur vu qu’au final je n’en ai aucune idée et ne le saurai probablement jamais. Ça ne m’a pas agacé outre, mais c’était assez frappant pour que je le remarque et que je me pose la question. Tommy Karevik est un très bon chanteur et je ne le vois pas avoir recours à ça sur un album. Pour conclure, je crois que, dans l’ensemble, l’outro Ephemera n’apporte pas grand chose et est surtout trop long pour rien. 

The Awakening est probablement le meilleur album que Kamelot ait sorti depuis dix ans! C’est bien ficelé, épique, rempli d’émotions et je crois que n’importe quel fan du groupe va s’y retrouver, autant les plus vieux que les récents.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Imperium Dekadenz – Into Sorrow Evermore (Critique d'album)

Le groupe de black metal allemand Imperium Dekadenz nous présente Into Sorrow Evermore, son septième album en carrière. Je dois avouer que je ne connaissais la formation que de nom et l’écoute de cet album a été un plongeon dans l’inconnu pour moi. Est-ce que j’allais avoir quelque chose de grim? ambiant? mélancolique? Sans plus tarder, voici le récit de mon aventure vers les profondeurs d‘Into Sorrow Evermore.

De dire qu’Imperium Dekadenz ne fait que du simple black metal serait extrêmement réducteur tellement leur son est riche. On a ici un black aux sonorités atmosphériques, mélodiques et mélancoliques qui flirte énormément avec le post-black metal, un genre que j’affectionne particulièrement. La production, sans être trop léchée, est absolument parfaite pour le genre et tous les instruments sont parfaitement audibles. Si l’ajout de trop de reverb dans le vocal de certains groupes similaires a tôt fait de me taper sur les nerfs, on a ici un équilibre parfait entre tous les éléments et je dirais même que ça amplifie le côté mélancolique des compositions. Ce qui me plaît beaucoup est sans contredit l’ajout de claviers et de guitares clean/acoustiques très bien placés qui certes clashent un peu avec l’agressivité des pièces mais qui ajoutent également un côté ambiant et une certaine douceur parmi le chaos, je pense surtout aux chansons Aurora, Awakened Beyond Dreams et Memories … a Raging River.

J’ai beau essayer de trouver quelque chose à renoter sur cet album mais je dois avouer que c’est un peu difficile. Si j’étais vraiment picky, je dirais que certains passages avec des paroles parlées reviennent un peu trop souvent, mais à la longue on s’habitue un peu et ça finit par avoir son charme. Pour le reste, j’ai trouvé que les compositions étaient vraiment bien ficelées sauf pour quelques-unes qui étaient peut-être un peu trop longues, mais rien pour gâcher mon appréciation. Into Sorrow Evermore d’Imperium Dekadenz est un très bon album que je vais très certainement réécouter et je compte même explorer le reste de leur discographie.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Orphique – Consécration cadavérique (Critique d'album)

Orphique, le tout nouveau projet de black metal de David Potter (que l’on peut également entendre dans Sacrificed Alliance) sort son tout premier album, Consécration cadavérique. Cet opus a pris des années à se concrétiser et j’ai eu la chance d’entendre le résultat final avant sa sortie officielle. Est-ce que la musique sera à l’image de la superbe pochette signée Mitchell Nolte? Est-ce que ce sera du black metal traditionnel ou atmosphérique ou autre? Et, la question la plus importante : Comment ça sonne?

Dès les premiers notes de la pièce Onirique, on se retrouve avec un black metal qui peut sembler classique mais qui est empreint de mélancolie. Mais en fait, la musique d’Orphique a beaucoup plus de layers que ça et on se retrouve dans une quête exploratoire de tout ce que peut être le black metal ou presque. J’y entends du post-black, de l’atmosphérique et, à la limite, du DSBM sans le vocal trop torturé qui souvent me tanne très rapidement. On y trouve aussi des sonorités riches amplifiées par des guitares acoustiques vraiment agréables qui font un beau contraste avec les riffs de guitare électrique sombres et stridents. Côté vocal, j’ai été habitué d’entendre la voix de David Potter dans un projet plus melodeath mais elle se prête très bien aux sonorités froides et hargneuses du black metal.

Le tout s’écoute assez bien, mais je dois avouer qu’une des pièces me laisse un peu perplexe, et c’est Chimérique. Sur des lignes de piano cristallines mais distordues, on a une voix qui d’époumone et s’étrangle de désespoir… et je ne sais pas trop comment me sentir par rapport à ça. Est-ce que le but était de mettre en évidence un contraste entre la légèreté et la pesanteur? Si oui, c’est réussi…mais je sais pas si trop si j’aime ça. Si le piano avait été relevé par plus d’orchestrations, peut-être que ça aurait mieux passé pour moi. Pour le reste, il y a bien ici et là quelques longueurs (on parle ici d’un album dont les chansons ont en moyenne une longueur de 8 minutes), mais ça ne m’a pas dérangé outre mesure.

Dans l’ensemble, je crois que Consécration cadavérique est un très bon album qui vaut amplement la peine d’être écouté et exploré. Si vous voulez voir Orphique en live, ils seront à la Messe des Morts le 24 novembre prochain pour leur tout premier spectacle!

8/10

Flesh Shrine – The Grand Apostasy (Critique d'album)

Le groupe de death metal montréalais Flesh Shrine nous présente enfin son tout premier album intitulé The Grand Apostasy et on peut dire qu’il était temps! Avec une pochette vraiment badass signé Vladimir Chebakov (aka Smerdulak), j’avais bien hâte de m’y plonger, surtout que ce que j’avais entendu en live m’avait vraiment plu. Avec un changement de chanteur, j’étais curieux de voir comment ça allait affecter leur musique et si mon niveau d’appréciation allait changer.

Juste avec l’intro Burial Kiln, qui propose un beau build-up jusqu’à la première chanson, ça laissait présager que la qualité de son allait être incroyable. Dès les premières notes de 13 Years, ça a confirmé ce que je pensais et tout sonne comme une tonne de briques. Il y a du riffs au pied carré et ça punche vraiment fort tout au long de l’album. Leur nouveau chanteur Spencer Blass a un range assez impressionnant, passant des growls les plus immondes aux pig squeals stridents, et le tout fitte parfaitement avec le genre musical. J’ai bien sûr mes préférées comme Graves, Embrace The Rot ou la majestueuse The Grand Apostasy avec ses orchestrations bien réussies. Parlant de la direction musicale de cet album, on sent un gros virage vers le deathcore avec énormément de breakdowns, mais pas assez pour que ce soit too much. 

En fait, c’est peut-être là que Flesh Shrine m’a un peu perdu avec The Grand Apostasy. Est-ce que j’avais des attentes? Un peu je dirais, et j’aurais nettement préféré une continuité avec un death metal bien gras mais plus traditionnel que vers le deathcore qui est un style avec lequel j’ai un peu de difficulté. J’ai mentionné la production presque impeccable mais il y a quelque chose qui m’a franchement agacé et c’est celle du drum. Dans l’ensemble, ça sonne relativement bien, sauf durant les blast beats où on perd absolument tout le reste et j’oserais même dire que c’est pendant ces moments-là que ça sonne presque comme un drum machine. Le dernier point et non le moindre, je me serais attendu à ce que le featuring de CJ McMahon de Thy Art Is Murder sur 13 Years se démarque un peu plus, mais il perd dans le mix et n’apporte rien de particulier à la chanson.

Je dois dire que même si The Grand Apostasy n’est pas un mauvais album, je suis un peu déçu de ne pas m’y retrouver. Je suis sûr que le tout doit être vraiment percutant en live et j’ai bien hâte revoir Flesh Shrine en spectacle très bientôt.

7,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Reanimator – Commotion (Critique d'album)

Quand je pense à du thrash metal local, le premier groupe qui me vient en tête est Reanimator! Le groupe de L’Assomption roule sa bosse depuis maintenant 17 ans et nous revient en force cette année avec Commotion, leur troisième album en carrière. En plus d’avoir une pochette à tout casser, les singles The Ditch et Anti-Sobriety laissent présager un album d’exception. Je plonge donc dans leur univers où la bière coule à flots et où ça sent la gasoline à plein nez.

Une chose que l’on remarque dès les premiers instants, c’est à quel point la production de cet album est excellente. Tout rentre comme une tonne de briques et, on va se le dire, du thrash qui rentre pas du poste, ça fonctionne pas. D’ailleurs, je pense que Commotion est l’album le plus complet et aussi le plus complexe que Reanimator a produit à ce jour. Il y a bien sûr des chansons aux sonorités plus classiques comme Terry Fire ou encore Necronomicunt, mais on a aussi des petits bijoux comme Wretched Affliction aux riffs très carrés et Heads Or Tails qui a une vibe très Iron Maiden avec son lead de bass et ses solos très mélodiques. J’ai aussi un gros coup de coeur pour Anti-Sobriety au côté accrocheur et au clip hilarant et, avec The Ditch, c’est impossible de ne pas headbanger. On y retrouve également la toute première composition en français du groupe qu’ils ont intitulée L’appel du vide et, en plus de bien sonner, les paroles sont bien audibles et catchy. Le tour de force avec cette chanson-là, c’est qu’elle fitte parfaitement avec le reste, il n’y a aucun clash entre les autres compos en anglais et celle-là et ça n’impacte aucunement la cohésion de l’album.

Commotion est un album qui s’écoute bien du début à la fin et se démarque autant par son côté rapide et agressif que par son côté catchy. Tous les musiciens ont leurs moments pour briller, tant par le vocal raspy, le groove de la bass, les riffs et les solos d’exception que pour les beats de drums effrénés. Les gars de Reanimator n’ont absolument rien à envier des grands noms du thrash metal car ils ont prouvé qu’ils étaient capables de sortir un album de haut calibre. C’est clair que ça va finir bien haut dans mon top des meilleurs albums métal québécois de 2022!

Commotion sortira le 16 septembre prochain sous le label Bam&Co!

9/10

Auteur : Maxime Pagé

Brymir – Voices In The Sky (Critique d'album)

Brymir est un groupe que je connais depuis déjà quelques années et j’avais même acheté leur tout premier album Breathe Fire To The Sun au hasard et ça avait vraiment été une belle surprise/découverte. Ils ont également sorti en 2019 une véritable bombe du nom de Wings Of Fire qui m’a littéralement fait capoter. C’est donc trois ans plus tard que la formation finlandaise nous offre Voices In The Sky et, disons que de mon côté, la barre était assez haute. Aurons-nous droit à de la pure epicness comme à leur habitude? Y verrons-nous un peu d’expérimentation? Mais la vraie question à se poser : Comment ça sonne?

Dès les premières notes de la chanson titre, ils y vont avec de belles mélodies à la guitare acoustique qui me renvoient quelque peu au vieux matériel d’Ensiferum…pour finalement exploser dans des riffs et de lead guitars mélodiques et turbo efficaces. On délaisse un peu les éléments électro très présents sur l’album précédent au profit d’un son beaucoup plus melodeath classique mais avec beaucoup de feeling. Petite nouveauté sur cet album, les clean vocals/choirs sont beaucoup plus présents, rappelant encore une fois la belle époque d’Ensiferum ou Wintersun, sans pour autant sonner comme un émule de ceux-ci. On a de bons exemples avec les pièces Fly With Me ou encore Herald Of Aegir qui, en plus d’être excellentes, sont super catchy. Quand je parlais de feeling précédemment, la première chanson qui me vient en tête est Rift Between Us qui est probablement la chanson la plus mélancolique. Il y a bien une chanson qui m’a vraiment laissé perplexe et c’est Far From Home avec son intro qui laisse présager une ballade pop/electro radiophonique…mais qui heureusement fini par revenir vers le son que l’on connait. On termine le tout avec All As One qui est la chanson la plus épique avec son build-up incroyable et ses chorales grandioses.

Honnêtement, je n’ai pas grand chose à dire de négatif à propos de Voices In The Sky sauf peut-être que le cover de Diabolis Interium, originalement jouée par Dark Funeral, n’apporte pas grand chose. Elle est un peu trop calquée sur l’originale et je pense qu’ils auraient pu y donner une twist un peu plus personnelle pour rendre ça plus mémorable. C’est loin d’être mauvais, mais je ne pense pas que ce soit la chanson que vous allez vouloir réécouter par la suite.

J’avais pas mal d’attentes envers Voices In The Sky et elles ont toutes été comblées. Les gars de Brymir ont encore une fois livré la marchandise et il est clair que cet album finira dans mon top des meilleurs albums métal de 2022!

9/10

Auteur : Maxime Pagé

Aeternam – Heir Of The Rising Sun (Critique d'album)

Quand quelqu’un me demande de faire un top de mes groupes de métal québécois préférés, Aeternam arrive toujours bien haut. Avec leur mélange de death metal et de sonorités folkloriques avec une grosse dose d’epicness, il est très difficile de ne pas aimer! La formation de Québec nous revient donc cette année avec un tout nouvel album intitulé Heir Of The Rising Sun qui a pour thème la chute de Constantinople, conquise par l’empire Ottoman. Est-ce que ce sera épique et prenant comme à leur habitude? Ou est-ce que ça s’écroule comme l’empire byzantin? Mais, surtout, comment ça sonne?

À moins que je me trompe, je crois que c’est la première fois qu’Aeternam délaisse les récits mythologiques au profit de l’histoire avec un grand H. Ils avaient bien traité de sujets historiques dans le passé, surtout avec l’album Ruins Of Empires dont chaque chanson était comme un tableau montrant les vestiges d’une civilisation disparue. Par contre, avec Heir Of The Rising Sun, la même thématique est suivie du début à la fin. L’intro Osman’s Dream nous plonge directement dans un récit épique et, bien honnêtement, c’est tellement bien fait que j’ai eu l’impression de commencer une campagne dans Age Of Empires II! L’album commence fort avec Beneath The Nightfall qui est probablement la pièce la plus catchy. Côté production, je n’ai rien à redire! Le son est impeccable, tous les instruments et la voix sont parfaitement audibles et les orchestrations sont intenses et bien ficelées. Je remarque aussi que la voix clean d’Achraf Loudiy sonne de mieux en mieux et a même gagné en maturité sur cet album.

Par contre, je dois avouer que, dans l’ensemble, je suis un peu déçu de mon expérience. La première partie de l’album est supérieure à la deuxième et j’aurai aimé que The Fall Of Constantinople, la grande finale, vienne me chercher plus que ça. Même si musicalement ça sonne extrêmement bien, je trouve que cet album manque de moments mémorables et surtout de hooks. À part Beneath The Nightfall, Irene et Nova Roma, je n’ai pas vraiment de souvenirs marquants pour les autres. Il est vrai que j’apprécie beaucoup plus leurs textes traitant de sujets plus mythologiques et que le thème abordé sur cet album est tout de même intéressant, mais je me demande si Aeternam a bien fait de sortir un peu de son créneau. Je ne dirai pas que ça manque de démons sumériens, mais je trouve que ça manque un peu du mysticisme qui m’a tant accroché dans le passé.  J’ai aussi eu l’impression que leur son a évolué du death symphonique aux sonorités ethniques à ce qu’on pourrait considérer comme du death/symphonic power metal.  Ce n’est pas mauvais pour autant, mais sans être trop dur avec eux, j’ai trouvé que ça manquait un peu de personnalité et je n’y ai pas vraiment trouver mon compte sur cet album.

C’est toujours assez ambitieux d’y aller avec des albums concepts. Si la contrainte peut pousser les musiciens vers quelque chose de grandiose et transcendant, elle peut aussi donner un résultat parfois moindre. Est-ce que Heir Of The Rising Sun est un mauvais album? Je ne dirais pas ça, mais pour un album d’Aeternam, je m’attendais à un peu mieux. Qui sait, peut-être que mes attentes étaient trop élevées.

7/10

Auteur : Maxime Pagé

Månegarm – Ynglingaättens öde Critique d'album

Le groupe suédois Månegarm, qui oeuvre dans la scène folk/black metal depuis 27 ans, sortira dans quelques jours Ynglingaättens öde, son dixième album en carrière. De mon côté, je dois avouer que la dernière fois que j’ai trippé sur un de leurs albums, c’était Nattväsen sorti en 2009, et leurs dernières offrandes m’ont un peu laissé sur ma faim. Ils avaient délaissé leur côté plus folk et même leur son black metal avait un peu pris le bord avec leur album éponyme (Odin Owns Ye All décrit assez bien ce que je dis). Ils ont fait une belle remontée avec Fornaldarsagor sorti en 2019, mais ce n’était pas encore assez pour que je trouve ça exceptionnel. Est-ce que leur nouvel opus saura raviver la flamme en moi? Est-ce que je pourrai finalement écrire le titre de l’album de mémoire et sans regarder sur Internet? Mais, le plus important, comment ça sonne?

Le tout commence avec la pièce Freyrs blod, un monstre de plus de dix minutes et, on va se le dire, de commencer un album avec leur plus longue pièce en carrière, c’est vraiment audacieux! Cette chanson-là permet aussi de montrer ce dont ils sont capables, autant au niveau de l’agressivité que pour les moments plus doux avec du chant clair et des instruments plus folk. Seulement avec l’écoute de cette pièce, je me suis dit qu’enfin le groupe était de retour avec un son que je reconnais et que j’apprécie grandement. En fait, Ynglingaättens Öde propose beaucoup plus que ça avec une grande variété au niveau des sonorités et des ambiances, comme un melting pot de tout ce que le groupe a fait de mieux au cours des années.

On a bien sûr des chansons qui y vont dans un pagan/black metal mélodique bien assumé comme Adils fall, Auns söner et Vitta vettr où on y trouve même une petite pointe de mélancolie qui ajoute une belle couleur à l’aspect déjà grandiose des thématiques nordiques. Mais où le groupe a tapé dans le mille, c’est d’être retourné à leur côté plus folk avec Ulvhjärtat et, surtout, Stridsgalten qui est probablement leur chanson la plus enracinée dans le genre depuis Vredens Tid sorti en 2005 et où on peut entendre une belle collaboration avec les chanteurs de Korpiklaani, Equilibrium et de Raubtier. J’ai mentionné leur côté audacieux avec Freyrs blod, mais d’avoir sorti une chanson comme En snara av guld comme single, c’est d’un autre niveau! Cette composition plus lente empreinte d’émotion et de drame où la voix de la fille du chanteur Erik Grawsiö, Lea Grawsiö, ajoute une douceur qui est vraiment venue me chercher (en plus de proposer un clip vraiment magnifique). Avec ce retour à un son aussi authentique, j’ai toutefois de la difficulté à comprendre l’utilité d’avoir ajouté une version anglaise de Ulvhjärtat, intitulée The Wolfheart, à la fin de l’album. À mon avis, ce n’était tout simplement pas nécessaire et la version suédoise est nettement supérieure.

Après autant d’années et plusieurs déceptions, je peux vous dire que Ynglingaättens öde a comblé toutes mes attentes, même celles que je croyais être des causes perdues. On a un album qui nous fait passer par toutes les émotions et qui joue avec toutes les sonorités, le tout avec une production magistrale! C’est définitivement avec cet album que je renoue avec mon amour pour la musique de Månegarm!

9/10

Auteur : Maxime Pagé

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