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10 Mai 2016 – Encore une soirée chargée en émotions au Centre Bell, c’est la première fois que j’assiste à un show sur son parterre et ce show est donné par nul autre que Cage the Elephant (a.k.a mon band préféré). J’ai trouvé cela surprenant que le groupe originaire du Kentucky se produise au Centre Bell plutôt qu’au métropolis. Nul besoin de vous imaginer la seconde surprise que fus de me retrouver dans un Centre Bell bien rempli. Comme quoi je ne suis pas la fan de musique edgy que j’aimerais bien croire. Dans tous les cas, Cage The Elephant a sorti l’artillerie lourde afin de nous offrir un spectacle à la hauteur de leur nom. Pour cela ils ont aussi été aidés par Broncho et Portugal, The man en premières parties.

Vous connaissez le jeu les Sims? C’est un jeu de simulation virtuelle dans lequel il faut créer des personnages et leur faire vivre une belle vie. Pour cela tu l’envoies à l’école, fait ses devoirs, manger, uriner, se laver, rencontrer un autre Sims (quand les besoins précédents sont dans le vert), se marier (5min après avoir rencontré ledit Sims), avoir des enfants (10mins), etc. De plus, une particularité des Sims c’est leur langage : ils communiquaient par le biais d’onomatopées weird (on dirait les minions, mais avec un trouble de développement du langage). Comme je suis une fan des Sims, j’y ai beaucoup joué (j’ai fait le tour des Sims 1), mêmes que je connaissais par cœur les « paroles » des chansons à leur radio (…). EH BIEN, je mettrais ma main à  COUPER que Broncho sont en fait des Sims qui sont sorti du jeu! Je vous jure que même entre les chansons, le chanteur faisait juste crier des : BLAOUIIII dans le micro. C’était bien drôle, tout le monde autour de moi parlait comme ça entre eux. Ils ont quelques bonnes chansons telles que Class Historian, Kurt et Record Store. C’est un groupe d’indie rock assez relaxe, par conséquent j’ai trouvé leur partie un peu plate et longue. Toutefois, je crois que c’est de la bonne musique à écouter en travaillant.

Au premier abord, il serait difficile de croire qu’il y a quelque chose en commun entre l’Alaska et le Portugal. Mais détrompez-vous! Il y a le groupe d’indie rock alaskien Portugal, The man (je pourrais commencer un show à la tv avec une phrase d’intro de ce calibre). Malgré leurs origines nordiques, ils n’ont rien avoir avec les Esquimaux, ils ont plutôt l’air de vrais rappeurs straight outta compton. Ce qui fait que c’est assez comique de voir un groupe avec une image qui clash autant avec leur style de musique. En effet, dans la majorité de leurs chansons on peut entendre des voix très aiguës. Ils ont commencé d’entrée de jeu avec HipHop kids pour nous faire bouger un peu après la longue période d’attente entre les groupes. Ils ont aussi joué leurs chansons plus populaires comme Modern Jesus et Evil friends. Suivis par Creep in a T-shirt (ma chanson préférée d’eux) qui me fait penser un peu a du John Newman, mais blasé. Ils ont finalement tiré révérence sur leur succès Purple , yellow red and blue.

Au fur et à mesure que se succédais Broncho et Portugal, The man, il y avait de plus en plus de monde sur le parterre. Je me suis laissée compacter naturellement vers l’avant. Quand je vais voir un show je ne suis pas d’un naturel front row  pour deux raisons : dans la front row tu te fais juste crush sur la barrière et deuxièmement je n’ai pas assez de hargne pour être dans la front row alors je me ramasse dans la 3-4 rangée et je ne vois rien parce que je mesure 5’3. Alors après une séance de compactage intense, je vois que je suis encore très loin du drum. Satisfaite par ma position, j’arrête de lutter et je m’assois par terre parce que j’ai chaud, j’ai soif, j’ai (très) mal au pied, mais surtout parce que je suis une grosse chialeuse(hehe). Les gens qui m’entourent chantent des chansons de camps de vacances et ça me fait penser que je suis probablement assez vieille pour avoir été leur monitrice. J’ai soif. J’ai mal. Vos gueules. Et la BOUM! Cage The Elephant saute sur scène en gueulant Cryyyyyy Babyyy Cryyyyy (coïncidence? I think not.). Tout excitée je saute  et j’essaie de voir le chanteur, mais je ne le trouve pas… Pour me rendre compte qu’il est à genre 2m de ma face sur un couloir/scène qui va directement dans la foule. Je suis beaucoup plus proche que je pensais, je capote ma vie (yassssss!)! Ils enchaînent ensuite avec In One Ear, eilleeeee on est tu contents! Sauf que là, il y a une gang de Gremlin un peu trop content qui arrive. Ils poussent les gens, fument des cigarettes, ont l’air dégueu, causent la famine dans le monde ainsi que l’exploitation des enfants soldats et bien plus encore. Bref, ils gâchent le fun de tout le monde, mais  jusque là, je veux bien mettre de l’eau dans mon vin (seulement au sens figuré) et essayer de rester calme et civilisée. Mais là, quand le gros Gremlin commence à pogner le p’tit Gremlin mongol pour nous le lancer dessus pour qu’il fasse du « bodysurf» (à plusieurs reprises),  ça se peut que le karma soit arrangé avec le gars des vues (MOÉ) et arrive plus tôt que prévue. Je décide donc de faire ma propre justice  et j’étire le bras pour voler la casquette du gros Gremlin pour la lancer au bout de mes bras (karma bitch). Et voilà! C’est comme ça qu’on calme des gros mongols dans un show (sauf qu’après la douce moitié de M. WitheTrash voulait ma peau, meeeeh).

Je me demandais vraiment de quoi leur setlist allait avoir l’air parce que TOUTES leurs chansons sont excellentes. Après coup, je trouve qu’elle est bien balancée; il y a des chansons qui bougent plus suivies de chansons plus douces. Il y a un bon mix entre leurs anciens succès ainsi que le titres de leur nouvel album Tell Me I’m Pretty. Seule microdéception à l’horizon : ils n’ont pas joué Sweetie Little Jean, qui est ma chanson favorite de leur dernier album. Selon moi Cage se fait connaître avec des titres comme Back Against The Wall et Cigarette Daydreams, et gagnent ensuite la clé du cœur de leurs fans avec Aberdeen ou Shake me Down. Pour la majorité du show j’ai été entourée de gens adorables, ce qui a favorisé une belle énergie de groupe. Pour moi Come a Little Closer est une chanson chargée en émotions et en souvenirs et mon moment le plus fort du spectacle c’est lorsqu’on chantait tous en cœur « Time flies by, they all sang along, Time flies – bye, bye » (ça sonne mieux en vrai, promis!).  Finalement en rappels ils ont terminé avec Teeth, qui est selon moi un drôle de choix parce que la fin de cette chanson est longue et pas punchée.

Finalement, cette soirée haute en couleur et en émotions aura valu la peine d’être vécue malgré le fait que j’ai failli y laisser ma peau de multiples façons (piétinée, assoiffée, décapitée par une Gremlin, morte de vieillesse durant les temps d’attentes). Broncho m’ont bien fait rire, mais à l’avenir je recommanderais au chanteur de ne pas manger de patate chaude avant de monter sur scène. Portugal, The man est un groupe fort sympathique à écouter et j’ai eu le plaisir de le redécouvrir (j’ai faite une écoeurantite d’Evil Friend après l’avoir écouté sur repeat).  Pour ce qui est de Cage the Elephant, sans grande surprise : I’ve Had The Time Of My Life (comme dirait Bill Medley). J’ai trouvé qu’être aussi proche de la scène est une belle expérience sauf que je trouve qu’on manque de perspective. Je n’avais pas de vue de toute la scène englobant l’éclairage et de la dynamique des musiciens. Mais bon, je voyais parfaitement toutes les galipettes du chanteur et des guitaristes qui s’approchaient alors difficile de se plaindre hein? Avez-vous déjà vu un band en presque first row?

Auteur: Laura Paradis

Photographe: Laura Boisvert