Born Of Osiris

Born Of Osiris

18 Septembre 2016 – On y est, c’est la rentrée des concerts ! On démarre la saison au Metronum avec le Sumerian Alliance Europe Tour, (oui… comme Sumerian Records) organisé, ce soir, par Deadly Rhythm en accord avec Alternative Live. La tête d’affiche du jour est Born of Osiris. Le groupe est, pour l’occasion, accompagné de Veil of Maya, Volumes et Black Crown Initiate, un condensé de metalcore et death metal progressif qui rassemble un bon nombre de spectateurs. Aujourd’hui, le public est éclectique bien que majoritairement jeune voire même très jeune, il y a d’un côté les amateurs de metalcore et de l’autre les friands de death technique et de prog.

Les portes ouvrent à 19h pétantes et la foule s’amasse tranquillement dans la salle. Les lumières s’éteignent 20 minutes plus tard, pour une entrée en matière aux côtés de Black Crown Initiate.

Originaire de Pennsylvanie et créé en 2012, le groupe de death metal progressif sortait il y a quelques mois sa seconde galette, Selves We Cannot Forgive, successeur de The Wreckage of Stars. Nous avions là un album bien équilibré avec ses nappes atmosphériques qui contrastent merveilleusement avec la brutalité du death râblé que propose BCI. Un style que j’aime et qui me parle, je suis ravie de voir la formation à l’affiche et de pouvoir la découvrir en direct. Certains diront qu’ils n’inventent rien, certes, mais ce qu’ils font, ils le font très bien.
Qu’en est-il en live? Le duo vocal, avec James Dorton pour la voix death et le guitariste Andy Thomas (qui intrigue par son look de bucheron/hippie) pour les parties clean, fonctionne plutôt bien. Le growl de James est caverneux, puissant et très fidèle à ce qui ressort en studio. La voix claire d’Andy en revanche, est différente. Quand on écoute l’album, on se rend rapidement compte que le chant clair est bourré d’effets. Sur scène on peut donc apprécier son chant sans artifice, plus fragile mais juste et chargé d’émotion. Le talentueux et souriant Wes Hauch plaque ses accords sur sa 8 cordes, délivrant les mélodies avec aisance et décontraction : shredder in da place ! La section rythmique est assurée par Jesse Beather à la batterie et Nick Shaw à la basse, lui aussi impressionnant. Un binôme solide et efficace. La technique est au rendez-vous sans en faire des tonnes pour autant, et c’est tant mieux.
Le public, un peu timide au départ ne restera pas hermétique face à Black Crown Initiate qui nous sert un très bon (mais trop court) set d’à peine 30 minutes. Une très très bonne amorce, je n’aurais pas craché sur une demi-heure supplémentaire. Espérons qu’ils reviennent vite !

La salle est bien remplie, un changement de plateau s’opère, le backdrop de Volumes est en place. Les aficionados, se rapprochent et, à voir les jeunots trépignants, il est clair que les californiens sont attendus. Le quintet, tout droit venu de Los Angeles travaille actuellement sur un troisième album et vient, ce soir, nous servir quelques titres des deux précédents opus, Via et No Sleeps.
20h05, les membres de Volumes débarquent sur scène, tout de blanc vêtus, baskets et jeans troués, ils sont bien décidés à nous balancer des décibels (entre autre). Ils distillent une musique à leur image : du metalcore jeune, moderne, métissée et énergique. Les chanteurs, Gus Farias et Myke Terry sont déchaînés, ils sautent partout et haranguent la foule avec des « jump !» et « put your hands in the air » à tout va. Les fans se prennent rapidement au jeu et l’ambiance monte d’un cran. Leurs influences Nu metal se ressentent clairement à travers la combinaison chant clair/scream qui n’est pas sans rappeler certains groupes tels que Linkin Park, Papa Roach… Leur metal est néanmoins riche de mélodies et rythmiques variées, comprenant des parties plus techniques et modernes, flirtant par moments avec le style djent. Ce sont Diego Farias, Raad Soudani et Nick Ursich qui assurent respectivement la guitare, la basse et la batterie. Ils sont jeunes, souriants et nous envoient leur son avec fougue. Dans le public c’est la folie, les circle pit et wall of death seront exécutés sur commande et bon nombre de spectateurs passeront leur concert à jumper comme des malades. Les titres défilent pendant que Gus et Myke se donnent sans concession, ils occupent toute la scène et prennent plaisir à venir flirter avec le premier rang. Un groupe clairement proche de son public, Diego vient d’ailleurs jouer de la guitare au milieu du pit, pendant que Raad se fend la poire. Volumes fera raisonner les voix sur le refrain de leur nouveauté, Feels Good. Je ne peux m’empêcher de rire en attendant ce titre que je trouve bien cucul mais qui fait, cependant, son petit effet (je comprends moi aussi j’ai eu 15/16 ans). Je trouve mon compte sur des titres plus catchy et exempt de chant clair comme Wormholes. Ils envoient la sauce jusqu’au dernier morceau face à un public en folie, Gus est tellement à fond qu’il se prendra une belle gamelle avant que le groupe ne tire sa révérence. J’ai beau avoir horreur de ce genre de clean vocals, la musique à proprement parler n’est pas dégueu, j’ai trouvé le show attrayant et les mecs attachants. Bien joué !

Passons aux choses sérieuses avec Veil of Maya. Active depuis plus de 10 ans, la bande qui nous arrive de Chicago vient défendre son cinquième album, Matriarch, sorti en 2015.
Extinction des lights, Sam Applebaum s’installe derrière ses fûts, aussitôt rejoint par ses confrères. Mark Okubo s’amène devant la scène avec sa guitare rose en compagnie de Danny Hauser et sa fucking basse 7 cordes ! Nous retrouvons le chanteur Lukas Magyar, qui avait poussé la chansonnette aux côtés de Volumes quelques minutes plus tôt (et dans le groupe depuis 2015). C’est parti pour une cinquantaine de minutes de deathcore technique. Là encore, les mecs déploient une énergie folle, jouant et bougeant sans cesse. D’un côté nous avons le petit nerveux, Mark, qui se dandine tout en délivrant ses riffs à la fois acerbes et mélodiques. De l’autre côté, c’est Danny, qui fait ardemment vrombir sa basse tout en headbangant comme un taré et souriant à pleines dents. Sam n’est pas en reste, frappant ses toms avec force et précision. Enfin, Lukas maîtrise le scream à la perfection, son chant vient des tripes et il nous le projette avec une hargne sans merci. Une fois encore, les titres sont composés de chant clair, et là, par contre c’est une autre paire de manche. La vigueur est présente mais la justesse elle, est malheureusement absente.  Une absence qui sera compensée par la belle présence scénique du vocaliste mais également par l’enthousiasme des spectateurs qui n’hésitent pas à entonner les refrains. Le public est hyper chaud, la température grimpe, l’ambiance est excellente et bon enfant. Ça jump, ça chante, il y aura quelques slams, circle pit, un joli wall of death et seulement un très petit nombre de karatékas (nous sommes bien loin des gros mosh et ce n’est pas plus mal). Les titres défilent, Nyu, Leeloo, LisbethUnbreakable et, malgré les passages désagréables en voix claire, nous sommes absorbés par cette chouette démonstration technique ainsi que la véhémence des compos. L’énergie positive qui se dégage de la scène se répand dans toute la salle. Le temps passe plutôt vite, et le set s’achève sur Mikasa.

Ultime changement de décor, le joli backdrop aux couleurs du dernier album de Born Of Osiris, appelé Soul Sphere (2015), habille la scène. Eux aussi sont originaires d’Illinois. Le groupe est née en 2003 sous le nom de Palatine et a finalement adopté celui de BOO en 2007. Année qui les a également révélés, grâce à la sortie de The New Reign. Leur musique est un savoureux deathcore technique teinté d’accords progressifs et de djent.
Il est 22h05 lorsque que la pénombre s’installe alors que le quintet monte sur les planches, le set débute avec The Other Half of Me. Il est vrai que les compositions de Born of Osiris sont assez samplées, heureusement beaucoup moins sur scène qu’en studio. La présence d’un clavier au sein d’un groupe de deathcore pourrait être perturbante, je trouve, au contraire, que ce côté “synthétique” ajoute un petit quelque chose. C’est l’impétueux Joe Buras qui plaque les accords, l’artiste double également le chant de Ronnie Canizaro. Ce dernier, fait un très bon frontman, doté d’une belle présence scénique et d’un timbre ultra puissant qu’il module aisément. Le public est totalement réceptif, et l’ambiance bat son plein au sein du MetronumLee McKinney, gère seul la guitare. Si des samples viennent garnir le tout, il faut néanmoins reconnaître que le rouquin au sourire bright (et qui sent bon, si si je vous assure) est excellent. Lee s’exécute avec une technique impeccable,  du bout des doigts il déverse ses mélodies avec délicatesse et précision…là encore nous avons affaire à du shred de qualité, wow ! On s’en délecte sur des titres comme Exhilarate ou Abstract Art. Le duo basse/batterie, David Darocha/Cameron Losch est dément, les blasts massifs et les vibrations de la basse apportent ce qu’il faut de lourdeur et de brutalité. C’est vraiment bon ! La foule est portée par l’intensité des propos et s’adonne volontiers au headabang, pogos, circle pit et compagnie. Je me laisse emporter également et sortirai de là avec quelques courbatures dans la nuque. Les dynamiques membres de Born Of Osiris envoient la purée, toujours avec le smile. On appréciera le côté death prog avec des morceaux solides et bien techniques comme Empires Erased, Bow Down. Nous nous prendrons aussi une bonne dose de violence, avec, entre autre, la brutale Divergency. Cette brutalité est mise en exergue notamment grâce au combo vocal absolument divin et brut de décoffrage, tempérée cependant par cette ambiance atmosphérique et le son des nappes synthétiques. Les américains s’éclipsent après la mélodieuse Machine.
Le public en veut encore, c’est l’heure du rappel, Born of Osiris revient rapidement nous jouer Follow The Signs. Une heure et quart de show, c’était court mais très bon.

Une rentrée qui démarre sur les chapeaux de roues, merci à Deadly Rhythm pour cette belle soirée. Rendez-vous le 28 septembre, même heure, même lieu, en compagnie de NastyAversions Crown, Malevolence, Vitja et Varials ! 

Auteure: Fanny Dudognon

Photographe: Clément Costantino