DSC_4949-Modifier-4

24 mars 2016 – Pour la deuxième fois cette semaine, Sepulchral Production a su rassembler les enfers au Piranha Bar grâce à une affiche ayant attiré les foules. Les danois de Angantyr étaient de retour en terres montréalaises accompagnés de Monarque, Black Empire et Sovannak Ké. Avec de tels noms, une soirée à nouveau sous le signe des ténèbres nous attendait.

19H30, la cérémonie commence d’une manière plutôt étrange. Le one man band Sovannak Ké débarque avec un black metal atmosphérique venu d’une autre planète. Le simple fait d’avoir vu arriver le musicien seul sur scène m’avait intrigué dès le départ. Armé d’une guitare, d’un micro et d’un clavier, l’artiste a tenté de nous plonger dans un monde qui n’appartient qu’à lui. Le peu de notes répétées en boucle et les cris d’agonie ne semble en rien capter l’attention des quelques personnes déjà présentes. Certains en viennent même à quitter la salle tellement l’ennui s’installe au bout d’un quart d’heure. Le musicien restera également dos au public tout au long de sa performance, ce qui n’est pas au goût de tout le monde. En définitif, le projet conceptuel Sovannak Ké présente un certain potentiel qu’il serait nécessaire de développer d’avantage au niveau scénique que musical.

Durant l’entracte, la salle a eu le temps de se remplir pour accueillir pour Black Empire. Le groupe originaire d’Abitibi s’était préparé il y a plus d’un mois pour l’occasion. En effet, sur leur page facebook, une vidéo les affiche en train d’allumer un feu en pleine nature pour rendre hommage aux anciens dieux du Nord et pour accueillir les vikings d’Angantyr en terres québécoises. C’est avec un black metal au style radical que le groupe s’impose dès le premier morceau. Le problème réside dans les trois titres suivants qui se ressemblent un peu et tendent à perdre la dynamique de début. La deuxième moitié du set vient largement rattraper ce passage. Des morceaux agressifs et rythmés me font totalement adhérer à la musique du groupe. Je trouve dommage que l’audience ne soit pas plus réactive face à une prestation qui aurait mérité plus d’attention. Petit plus également au chanteur et son T-shirt Dissection collector au vu de son âge.

            Sur cette note positive, nous attendons avec impatience le retour de Monarque sur scène. Après cinq années d’absence, la formation venue de Québec revient pour le plus grand plaisir des adeptes de Metal Noir. A peine arrivé sur les planches, le groupe est acclamé par la foule. Le set est ouvert avec le morceau l’Appel de la Nuit tiré du dernier album en date Lys Noir (2013 – Sepulchral Productions) . Il ne faudra pas attendre plus de deux titres pour voir un pit se déclencher. Les fans sont hystériques, déchaînés, absorbés par leurs idoles tant attendus. Les musiciens au corpse paint restent relativement statiques mais le charisme de chacun, et particulièrement celui du chanteur suffit à ravir la salle. Les mélodies à la fois agressives et entraînantes sont surplombées par un chant emprunt de haine et de violence. Je suis particulièrement emporté par le Vent du Nord qui constitue une pièce maîtresse du groupe. Le chanteur ne manquera pas de se passer la corde autour du coup (au sens littéral!) pour marquer le côté morbide de la musique. La fin de Under a Funeral Moon repris de Darkthrone vient clôturer le set sous une pluie de hurlements et de signes des cornes. Après la claque musicale que nous venons de recevoir je redoute un peu la prestation de Angantyr qui a grand intérêt d’être à la hauteur !

Après une bière bien méritée, je me place au devant de la scène pour le show du trio danois Angantyr. Après un passage remarqué à la Messe des Mort IV, leur Scandinavian black metal était à nouveau très attendu.  C’est avec un corpse paint aux teintes de gris que le groupe prends place sur l’estrade.Entrée en scène simple mais efficace même sans intro. La musique de Angantyr a quelque chose d’envoûtant et d’épique. On se croirait sur un drakkar voguant en pleine nuit vers l’inconnu. Le chant d’une puissance remarquable ne faiblit sur aucun morceau. Malheureusement, un réglage un peu trop élevé du volume agresse un peu trop les tympans pour les personnes situées tout devant.

Le bassiste bouge sans cesse et communique énormément avec le public ce qui reste quelque chose d’appréciable. Le chanteur guitariste à la barbe tressée quant à lui trouve toujours quelques mots à dire pour introduire chaque morceau. Mon coup de cœur va particulièrement au morceau Ni lange nætter dont les influences de la première vague black metal 90’s se fait vraiment ressentir. J’avoue m’être ensuite un peu lassé de la prestation, notamment en raison de la longueur et de la ressemblance des musiques. Le groupe a néanmoins eu le mérite de jouer Blod For Blod, Liv For Liv, véritable chef d’œuvre de 17 minutes qui sera joué dans son intégralité et qui terminera la soirée.

Malgré un départ peu attrayant, cette nuit de concerts a su ravir le public du milieu underground de Montréal. La tête d’affiche Angantyr nous a offert un spectacle digne de ce nom, mais il faut admettre que la vedette leur a été volée par le retour de Monarque. Un grand merci encore à Martin Marcotte (alias M. Sepulchral Productions) à qui nous devons un grand nombre de shows de la scène black metal à Montréal.

Auteur: Kevin Rollet

Photographe: Thomas Mazerolles