AndrewBird_004

11 avril 2016 – «I don’t believe everything happens for a reason», dit Andrew Bird, dans son succès Left Handed Kisses, mais je ne suis pas d’accord. Je suis convaincu que le fait que Thorium magazine m’ait rappelé dans son équipe était un coup du destin pour que je découvre la musique de ce génie musical. Il était de passage au théâtre Corona, peu après son passage à The Ellen DeGeneres Show,  avec la chanteuse Fiona Apple. Il va sans dire que c’était une expérience enlevante et pleine de passion. Asseyez-vous bien confortablement, parce que je m’apprête à vous transporter directement à son spectacle.

Je suis arrivé au théâtre Corona juste à temps pour voir entrer sur scène le groupe brésilien Boogarins, qui s’offrait en spectacle pour la première partie du show d’Andrew Bird. Je dois avouer que pendant leurs premiers morceaux, j’ai eu de la difficulté à les apprécier à leur juste valeur, parce que le son n’était pas bien calibré et la voix et la guitare étaient enterrées par la batterie, problème qui a été ajusté en cours de route. Il faut dire que ce n’était pas vraiment de leur faute, vu le fait qu’ils avaient eu des problèmes à la frontière et étaient arrivés juste à temps pour monter sur scène.

Le problème de son réglé, j’ai remarqué qu’ils avaient un je-ne-sais-quoi d’envoûtant qui faisait penser par moments aux délires psychédéliques de Pink Floyd, tout en gardant une claire influence de la samba brésilienne.

Le temps d’un court entracte et Andrew Bird faisait son entrée, accompagné de son énergie et de ses trois musiciens. Dès le début, il s’en est donné à cœur joie, que ce soit avec sa voix claire et forte, sa guitare ou son violon, qu’il utilisait parfois même sans l’archet, pinçant les cordes comme s’il s’agissait d’une guitare classique.

Et que dire des moments où il commençait à siffler… Je n’avais jamais entendu quelqu’un siffler avec autant de justesse, tantôt avec désinvolture, tantôt avec émotion; c’était une expérience tout simplement renversante. Pour vous donner une idée, les applaudissements nourris du public, entre les chansons, donnaient l’impression que c’était une ovation debout, sauf qu’il n’y a même pas de sièges, dans cette salle de spectacle!

Le highlight de sa performance, néanmoins, reste… Non, je ne peux pas choisir un seul de ses solos de violon; la vérité est qu’ils étaient tous d’une beauté prodigieuse. Vous essaierez, vous, de chanter ou de siffler en jouant du violon! Parce qu’elle s’est démarquée, je vais quand même donner un 11/10 à sa chanson Giant of Illinois, ainsi qu’à Souverain, et à Pulaski At Night, et à… pas mal toutes ses chansons, je crois bien!

Avant le show, je comparais le style d’Andrew Bird à celui de Tom Rosenthal, un artiste que j’adore, mais ce lundi 11 avril, j’ai compris que chacun d’eux avait son monde à part et y faisait des merveilles. Avoir su, est-ce que j’aurais emmené ma date avec moi ce soir-là, après un souper gastronomique dans un bon restaurant? La réponse est OUI, mille fois! D’ailleurs, le staff du bar, très sympathique, d’ailleurs, m’a fortement conseillé d’en faire de même, lors de ma prochaine visite (et lors de celle d’Andrew Bird).

Je vais conclure avec une note parfaite de 5/7 pour ce lundi fort en émotions (Si vous ne comprenez pas la référence, tapez «Brendan Sullivan 5/7 perfect score» sur Google… Rires assurés!). Maintenant, si vous préférez la version plus commune, sur une échelle de 10, la voilà : un beau 9,2/10, qui aurait pu augmenter davantage si ce n’eût été des pépins techniques de la première partie.

En somme, ce fut une excellente soirée, et le mot de la fin est dédié à Andrew Bird : Andrew, mon vieux, je te l’ai dit mille fois (ouais, bon), tu devrais rajouter de l’harmonica dans tes prochaines chansons, ça ajouterait un petit «plus» qui irait à merveille avec ton style!

Auteur: Sebastian Pizarro

Photographe: Laura Boisvert