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Rendez-vous aux bonnes vieilles Foufounes Électriques où l’on croise une belle brochette de métalleux prêts à passer une soirée endiablée. Que ce soit du concert de Mayhem se passant de l’autre coté de la rue au Club Soda ou de Alcest se présentant sur place plus tard en soirée, la bière coule a flot et l’ambiance est chaleureuse malgré l’armée de policiers prête a une visite des Antifa‘s ayant manifesté un intérêt bien particulier pour les grands du black métal norvégien étant en ville. Le concert de Alcest est précédé de noms bien inconnus pour moi et donc je tombe en mode découverte et j’ouvre mes oreilles et mon esprit grand ouvert pour Creepers et The Body, deux groupes américain s’étant joint a la tournée de nos cousins français.

Le concert commence légèrement plus tard que prévu et tout d’un coup on m’avance que la scène est maintenant occupée par Creepers et malgré les esprits déjà partagés, je monte rapidement établir ma propre opinion sur ce que j’apprends être un projet comprenant des membres de Deafhaven, un groupe que j’apprécie particulièrement. Dès mon entrée dans la salle, on sent que la table sera bien mise pour Alcest et j’entends certaines ressemblances entre les deux groupes en ajoutant un ambiance légèrement plus stoner et même grunge par moments. Le groupe est clairement muni de talentueux musiciens et même si la chimie n’est pas exactement démontrée physiquement, on voit bien que chacun connait sa place et son rôle dans chaque morceaux amenant l’ensemble à quelque-chose de particulier et intense. J’aime bien la sonorité du groupe, malheureusement j’ai l’impression d’écouter une chanson de 30 minutes suivie d’un solo de batterie très bien exécutée mais plus ou moins nécessaire. Les voix vont parfois me sembler de trop et je dois avouer avoir un peu de difficulté à apprécier les moments où le claviériste s’y mêle en tant que chanteur principal. En bref, une belle prestation mais Creepers ne semble pas être le groupe qui fera lever les foules. Il semble bien plus engendrer un culte lent mais constant qui sera au goût du jour dans quelques années.

Plutôt rapidement, nous voyons la deuxième troupe d’américains se présenter sur scène ou je fait un peu le saut en n’y voyant que deux musiciens munis de tables tournantes, une présentation intéressante mais qui laisse déjà le doute planer. Malheureusement, mon doute durera tout le long de la performance des deux barbus que je reconnais très talentueux mais dans une palette que je ne comprends pas encore. On nous bombarde de sons ambiants, de batterie séquencée et de cris stridents pendant toute la performance et je sent que je pourrais apprécier la profondeur de celle ci si j’avais consommé des drogues hallucinogènes mais a ce point ci, mon verre de cidre me laisse malheureusement trop conscient pour bien comprendre l’ampleur du projet. Je remarque tout de fois que la salle semble se remplir plus la performance avance mais a savoir si c’est plutôt comme forme de curiosité ou par réelle appréciation, je ne pourrais le dire. Un set très intéressant mais malheureusement un peu trop abstrait par rapport au restant de la soirée.

Finalement on voit nos bons amis d’Alcest , présents plutôt régulièrement et toujours aussi bien accueillis à Montréal, monter sur scène. À ce point de la soirée, je suis TRÈS heureux d’enfin les voir, car j’ai été un peu aliéné par la performance précédente. Le groupe commence la soirée avec Kodama tirée de leur dernier album du même nom et immédiatement on sent une confiance et une chaleur qu’on manquait plus tot dans la soirée. Comme toujours, leur performance fait penser à un acte spirituel d’une beauté particulièrement intrigante. Tous les morceaux, tous aussi planants et intenses les uns que les autres sont étalés d’une façon qui ne laisse personne sur sa faim. En regardant dans la salle, je remarque qu’Alcest n’est plus un groupe qui attire seulement les métalleux mais bien un petit joyaux caché qu’on voit de plus en plus apprécié par monsieur et madame tout le monde. J’irai même a dire que si ceux ci jouent bien leurs cartes, ils pourraient facilement rejoindre le niveau de leurs collègues français de Gojira ou même de groupes comme Tesseract attirant le regard et l’oreille de plus en plus de gens en dehors de leur scène originale. Malgré leur coté très accessible on a quand même droit a la griffe black métal lors de morceaux tels que Écailles de Lune-Part 2 et Là ou naissent les couleurs nouvelles et cette touche amène une profondeur très appréciée à la performance. Alcest nous laisse encore une expérience magnifique et touchante qui me laissera encore une fois sans voix et prêt à les accueillir dans notre belle métropole dès qu’ils le voudrons. Mission accomplie pour la troupe qui viens nous porter sur un petit nuage en terminant sur la magnifique Délivrance, venant terminer la soirée parfaitement. Selon moi, une histoire de géants qui n’attends que d’exploser, ne serais-ce que le groupe se fasse des amis de renom qui pourraient leur amener un encore plus grand public ne se limitant pas seulement au monde du métal.  

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Auteur: Vincent Harnois