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Un joyeux hiver qui commence! Le froid s’installe enfin à une date normale, accompagné d’une neige plus que bienvenue et la session tire à sa fin. C’est dans ce contexte que nous avons reçu la visite du groupe Canadien A Tribe Called Red pour nous faire danser et réchauffer les Montréalais assez chanceux pour s’y être procuré une entrée.

Pour nous faire oublier le froid de la porte d’entrée grande ouverte alors que les spectateurs s’empilent dans le hall d’entrée du Corona, c’est Poirier qui occupe l’audience avec un set sans stress et sans prétention. Le jeune DJ Québécois nous présente des remix de pièces du moment à sa sauce, équipé de son portable et de sa table de mixage. Rien de très original, mais rien de mal non plus. L’énergie de la salle est proportionnelle à celle de notre DJ; c’est-à-dire assez tranquille, limite fade.

Malgré cette première partie un peu longue, l’ambiance de la salle se réchauffe d’elle-même. Au public, c’est un mélange hétérogène de tout âge et tous styles confondus qui constitue une énergie “confortable” ou même les initiés au techno comme moi se sens à sa place à ce concert. On nous a dit que le concert était sold-out, mais on aurait très bien pu y rentrer quelques dizaines de spectateurs de plus… c’est ce que je me suis dit jusqu’à ce que le vrai spectacle commence…

Peu après que Poirier ait libéré la scène, les 3 gars de ATCR s’installent à leur MacBook pour commencer la performance. 3 gars assez imposants de leur attitude relax et leur air très Badass qui se présente sur cette scène assez modeste; leur table et leur équipement avec en fond de scène un écran qui passera des Gif psychédéliques lors du spectacle. Sans introduction ou pause, la formation présente leur matériel proclamé de powwow-step; un mélange de dubstep avec des grosses montées d’adrénaline et de descende de basse, et d’extrait de musique qu’on retrouve dans les pow wows des premières nations, avec des chants de gorges et de percussions traditionnelles. La musique bouge tant dans l’intensité que dans les rythmes et la salle se change en piste de danse d’un bout à l’autre où tout le monde rentre en transe dans sa bulle pour son propre plaisir. On pige dans les pièces des 3 albums de la formation sans ordre précise à la bonne franquette pour nous faire découvrir ce style assez particulier.

Le spectacle, tout comme la musique présente un bel exemple de diversité culturelle, tant par la musique que par la troupe de breakdance qui fait son apparition de temps à autre, constitué de danseurs de toutes les origines. On y retrouve entre autres deux danseurs qui passent et dansent, habillés avec des costumes traditionnels pour y effectuer ces danses mélangées de danses que l’on retrouve dans les pow wows originals et de breakdance influencé du hip-hop du début des années 90. Dans la troupe, un des danseurs qui a grandement inspiré le public est un jeune homme atteint d’une paralyse cérébrale accompagné de ses deux béquilles qui nous montre des prouesses acrobatiques vraiment impressionnante. On acclame les quelques danseurs de temps à autre qui animent avec une énergie inépuisable cette foule déjà dansante comme tout. A Tribe Called Red finit le spectacle après près de deux heures de spectacle incluant un petit rappel juste pour agacer l’audience qui en aurait pris facilement une demi-heure de plus.

Pour une soirée à -20°, on peut dire qu’on a eu chaud ce soir au Théatre Corona! Le spectacle que nous a donné ATCR était une très belle expérience, surtout pour les incultes du monde électro comme moi, où on a pu découvrir ce trio original et surprenant, avec leurs danseurs qui ont rajouté un rythme soutenu tout au long de la soirée. Pour tous les admirateurs de musique dubstep et de découvertes culturelles, ATCR est une très belle option qui réunit des mondes normalement contradictoires, mais à l’écoute a un sens évident. Prochaine rencontre avec ce groupe à l’igloofest peut-être? Merci à vous, gens de l’Ontario pour votre passage!

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Auteur: Francis M.Desmarais

Credit photo: A Tribe Called Red press kit