Jazz-Fest-04.07-18

4 Juillet 2015 – En cet avant-dernier soir du Festival International de Jazz de Montréal, j’assiste d’abord au spectacle de Mika à la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts. J’y découvre Charlotte Cardin, jeune montréalaise ayant été une des finalistes de La Voix en 2013, qui assure la première partie du spectacle de Mika deux soirs de suite. Sa voix est profonde et envoûtante; on sent qu’elle maîtrise son art autant dans les compositions originales que dans les reprises qu’elle présente.

Mika arrive sur scène à 21h tapantes et débute avec No Place In Heaven, issue de son plus récent album du même nom. Vêtu d’un veston noir couvert de patchs décoratifs et chaussé de souliers noirs à paillettes, l’artiste anglais d’origine libanaise se déhanche et réchauffe la foule avec Toy Boy et Popular Song, pour laquelle il s’installe au piano. Il poursuit avec le grand favori Grace Kelly, au milieu d’un décor original et coloré à bien l’image de sa musique.

C’est à ce moment que je quitte la Place des Arts pour me diriger au Métropolis, pour ne surtout pas manquer le jeune trio torontois Badbadnotgood qui se produit ce soir avec Ghostface Killah, ancien membre de Wu Tang Clan qui a débuté sa carrière solo en 1996. J’arrive juste à temps pour entendre quelques chansons de Mick Jenkins en première partie: la foule très animée semble bien connaître les rythmes hip-hop du rapper originaire de l’Alabama. Badbadnotgood, dont le style est un excellent mélange de hip-hop et jazz instrumental, donnent franchement tout un show. Le batteur, Alexander Sowinsky, a de l’énergie à n’en plus finir – il aurait aisément pu remplacer l’acteur de Whiplash! Ils nous jouent Velvet et Putty Boy Strut, une reprise de l’artiste californien Flying Lotus, au grand plaisir de la foule. Malgré le talent inné des trois jeunes torontois, on sent que le public a hâte de voir Ghostface Killah monter sur scène. À 23h moins le quart, à peine descendu d’avion, le rappeur tant attendu arrive enfin et interprète plusieurs pièces de Sour Soul, excellent album sorti cette année mariant les textes et le flow de Ghostface aux rythmes hip-hop des gars de Badbadnotgood. On a également le droit à de vieux classiques du rappeur: Fishscale, Ironman et Protect Ya neck.

La soirée se poursuit à la scène TD avec Adam Cohen, artiste rock mieux connu en tant que fils du fameux Léonard Cohen. L’artiste semble très heureux de discuter avec sa foule nombreuse entre chaque chanson. Accompagné de ses musiciennes, il interprète entre autres We go home, chanson-titre de son plus récent album sorti l’an dernier. Un groupe sympathique somme toute, mais pas vraiment le coup de coeur ni la découverte de ma soirée.

C’est plutôt une nouvelle salle que je découvre ce soir: le Savoy, minuscule salle au-dessus du Métropolis à l’ambiance feutrée, aux murs recouverts de peintures noir et blanc, avec de petits chandeliers en cristal pendus au plafond. Busty and the bass, collectif de jazz funk composé de neuf étudiants de McGill, enchaînent ici pour le troisième soir de suite, toujours à minuit. Malgré cette heure tardive pour débuter un show, la salle est pleine a craquer. Je dois avouer que la salle pleine ne m’étonne pas; pour les avoir déjà vus au Belmont auparavant, ils sont vraiment extraordinaires. Entassés sur la minuscule scène dans le coin du Savoy, trompettes, saxophones, synthés, guitare et batterie se déchaînent et entrainent toute la foule dans leur mélodies à l’énergie contagieuse. Busty and the bass font régulièrement des shows à Montréal – aucune excuse pour ne pas aller les voir à leur prochaine prestation!

Auteur & Photographe: Sophia Khmil